Il faudrait préciser que le livre est en anglais et non en français.

Il y a de cela une trentaine d’années, j’ai eu la prétention de me lancer dans la lecture de « A la recherche du temps perdu ». Si j’avais à l’époque beaucoup apprécié les premiers livres, Marcel m’avait ensuite un peu perdue (et surtout ennuyée) avec les opus suivants, me forçant à arrêter ma lecture juste avant celle du dernier tome. Il est cependant toujours resté une petite part de Proust en moi, et lorsque je suis tombée sur l’adaptation du monument en bande dessinée, je me suis dit que c’était peut-être le bon moyen/moment pour moi de replonger dans le grand bain. Stéphane Heuet a fait un travail colossal pour retranscrire l’introspection, la subtilité et la finesse de l’œuvre originale, et le résultat est réussi : on retrouve l’enfance du petit Marcel dans ce Paris du XIXème siècle que j’aime tant, fasciné par le personnage de Swann, ami aristo de sa famille qui tombe presque malgré lui amoureux d’Odette, cocotte stratège et manipulatrice. Il y a forcément beaucoup de textes, mais l’ensemble reste quand même très digeste voire pire, agréable ! Attention, l'album dispo actuellement à la médiathèque ("Combray") n'est que le premier des 4 bandes dessinées dédiées à "Du coté de chez Swann".

1723, Gotham. Mary Wickford quitte le couvent et les sœurs qui l'ont recueillie 17 ans plus tôt. En arrivant à Old Haven, il lui semble reconnaître le paysage... C'est ici que fut brûlée vive son ancêtre. Descendante d'une longue lignée, Mary est-elle maudite ou doit-elle sauver ce monde ?Colin attrape le lecteur, comme souvent. Mary est amenée bien plus loin que ce que l'on aurait pensé au départ. La petite orpheline deviendra une grande dame !

Quatrième mouvement des évènements qui se sont déroulés dans la base aérienne française de Macédoine durant la première guerre mondiale. Cette fois-ci nous découvrons la version de Nafsika, aubergiste au village (et donc au courant de tout ce qui se passe sur la base), mais aussi folle amoureuse de Stelios, beau brigand local qu'elle doit épouser... Il faut croire que Giroud rend les histoires d'héroïnes plus intéressantes que celles de leurs homologues masculins, car j'ai beaucoup aimé le récit de cet amour caché mais cependant total, avec une femme aux abords fragiles qui se révèle finalement très forte. Par contre pas fan du dessin de Kraehn, mais là n'est pas pour moi le plus important. Alors, que va finalement révéler le prochain cinquième mouvement après ces 4 albums ? Vivement que je le sache !

Petite déception que la lecture de ce troisième volet du « Quintett », scénarisé par Giroud... Cette fois-ci nous suivons l'histoire d'Elias Cohen, mécanicien sur cette base aérienne française toujours perdue en Macédoine durant le premier conflit mondial. Il tombe amoureux d'une jolie bergère, qui se trouve être orpheline et battue par oncle. Que va faire le jeune homme pour sauver sa belle ? Bref, un intérêt moyen pour l'histoire, même si celle-ci s'insère bien dans celles des tomes précédents, mais sans cependant y apporter grand chose. Vivement la fin !

Second opus (ou plutôt second mouvement) de la série "Quintett", de Gillon et Giroud, cette fois-ci avec l'histoire d'Alban Méric, dont je ne me souvenais que vaguement après la lecture de Dora. Nous sommes toujours sur cette base française perdue dans la zone neutre quelque part en Macédoine pendant la 1ère guerre mondiale. Cette fois-ci c'est un officier intègre et féru d'archéologie qui est au centre de l'intrigue. Mais sa droiture va être mise à rude épreuve à la suite d'un chantage au sujet de ses amours cachées... C'est une histoire très différente de la première, qui nous donne à découvrir tout ce petit monde sous un angle différent. J'ai aimé retrouver par petites touches la précédente trame (comme quoi je m'en souvenais quand même un peu !), et j'ai hâte d'en apprendre encore plus avec le 3ème mouvement. Vite, la suite !

J'avoue que je n'attendais rien de particulier de cet album que j'ai emprunté par hasard à la médiathèque, mais grand bien m'en a pris, car j'ai beaucoup aimé ! Déjà le cadre, une base militaire dans le fin fond de la Grèce au cours de la 1ère guerre mondiale ; ensuite le pitch, à savoir une jeune chanteuse de cabaret qui tombe follement amoureuse d'un aviateur et va jusqu'à le rejoindre sur sa base ; et enfin la forme, à savoir une même histoire traitée de 4 points de vue différents (soient 4 albums), plus un cinquième pour les révélations finales : j'adore !! Par contre j'avoue avoir été moins fan du dessin de Bonin, que je trouve un peu grossier, mais cela ne gâche rien au plaisir. Bref, vite, la suite !!

Si j’adore le film « La reine Margot » de Chéreau, je n’avais par contre encore jamais lu le livre éponyme d’Alexandre Dumas. C’est maintenant chose faite, même si les images du premier ont grandement influencé ma lecture du second. Nous sommes donc au temps de la Renaissance, dans ce palais du Louvre qui parait alors bien sombre. La charmante famille des Valois règne sur la France, avec pour le moment Charles IX à sa tête, même si ses petits frères les ducs d’Anjou et d’Alençon ne sont pas loin. Mais personne n’est dupe : c’est bien Catherine de Médicis qui tire les ficelles du pouvoir, manipulant à sa guise les uns et les autres. Cependant son plan pour se débarrasser des huguenots ne fonctionne qu’à moitié : si le massacre de la nuit de la Saint Barthélémy en élimine une majorité, elle se retrouve à devoir composer avec leur roi Henri de Navarre, époux de sa fille Marguerite bien plus fin et stratège qu’elle ne le pensait… Car c’est bien le futur roi Henri IV le personnage principal de ce livre, lui qui semble bien souvent perdu et condamné, et qui au finalement retombe toujours sur ses pieds. Pour cela il est grandement aidé par sa femme la belle Margot (quel prénom magnifique !), qui de son coté brûle d’amour pour le beau gentilhomme de La Mole. Les intrigues se succèdent sans relâche, même si quelques fois j’ai ressenti quelques longueurs. Les dernières chapitres m’ont cependant beaucoup touchée, tant par leur profondeur que par la tristesse qu’elles suscitent. Bref, un chouette classique.

On raconte souvent l’histoire de la Montespan, l’une des plus célèbres maitresses de Louis XIV, mais beaucoup moins celle de son fougueux mari, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan. Jean Teulé répare cette injustice avec ce livre truculent, voire grivois, qui nous décrit sur plus de 30 ans l’amour fou qu’il lui a porté, et ses multiples tentatives afin de la récupérer. Mais difficile de lutter contre le roi Soleil… L’auteur prend un plaisir évident à nous décrire les us et coutumes de l’époque, s’attardant bien sûr sur les plus scabreuses. Il n’empêche que l’on s’attache rapidement à cet homme tout simplement amoureux de sa femme, et prêt à affronter l’homme le plus puissant de l’époque pour la retrouver. Bref, une lecture facile, légère et intéressante à la fois.

Frédéric Lenoir, philosophe a écrit également des romans qui n'oublient pas la philosophie. L'Oracle della Luna est un roman ésotérique qui nous fait voyager philosophiquement, géographiquement, dans le temps et l'espace. J'ai dévoré les 726 pages comme s'il n'y en avait que 300! les personnages sont attachants. De nombreuses aventures s'enchainent. Les rebondissements ne manquent pas. Toujours un vrai plaisir de lire cet auteur.