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couverture de : Pastorale Américaine
Delphine A le Mardi 08-06-2021
On a tous dans notre entourage quelqu'un dont la vie nous semble parfaite : job, famille, caractère, rien qui ne dépasse ni qui ne vienne entacher toute cette perfection. Pour Nathan Zuckerman, écrivain vieillissant, cette personne est Seymour Levov, surnommé le suédois. Depuis le collège, il suit avec admiration les exploits de ce beau gosse, que ce soit sur les terrains de sport, lors de son passage à l'armée, dans sa réussite professionnelle ou sa vie de famille. Jusqu'au jour où lors d'une banale réunion d'anciens élèves, le frère du suédois lui révèle le revers de la médaille : l'existence de la fille ainée terroriste... Lire Philip Roth se mérite : j'avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette "Pastorale américaine". Mais petit à petit, l'écriture fait son oeuvre, et l'on se retrouve face à un roman de plus en plus puissant. le sujet de l'amour paternel (et de l'amour tout court) est traité sous plusieurs angles, mais on aborde aussi l'antisémitisme, le poids de la beauté, et le poids des conventions. Bref, un roman très fort, 1er opus de la "trilogie américaine", qui me donne envie de lire le suivant, forcément !
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couverture de : Vivre avec nos morts
Delphine A le Jeudi 08-05-2025
Un livre sur la mort écrit par une rabbine, voilà qui est originale comme lecture me direz-vous! C’est en tout cas celle que j’ai choisie en ce début du mois de mai. On pourrait croire que se plonger dans « vivre avec nos morts » pourrait être plombant, mais c’est au contraire une expérience pleine de vie, de réflexions et d’humanité. Delphine Horvilleur nous fait part de son expérience d’accompagnement des familles lors de la perte d’un proche, en tant que rabbine bien sûr, mais surtout en tant qu’être humain : comment restituer l’histoire de ceux qui partent tout en ménageant la peine de ceux qui restent, en nous faisant en prime et par petites touches découvrir la religion juive, sans prosélytisme. Elle s’appuie pour cela sur plusieurs situations qu’elle a rencontrées, de certaines plus personnelles de personnes de son entourage à celle plus difficile du départ d’un enfant. Par contre j’ai été moins fan des derniers cas tirés de la Bible, un peu trop religieux à mon goût. En tout cas c’est bienveillant, fin, humain. Et même si ça fait peur, cela nous aide nous aussi lecteur à apprivoiser (un peu) ce qui nous fait si peur. Bref, une lecture que je recommande chaudement.
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couverture de : Le naufrage des civilisations
Agnès L le Jeudi 12-09-2024
L'analyse de notre monde par un arabe. C'est très pertinent. Amin Maalouf parle entr'autre de l'année 1979 qu'il appelle la révolution conservatrice avec l'arrivée de Tatcher, où à basculer, notre rapport au monde, avec la valorisation de l'égoïsme polique individualiste et du repli sur soi C'est pas optimiste depuis .... je recommande pour ceux et celles qui aiment voir des points de vue différents de la civilisation occidentale
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couverture de : Munkey diaries
Delphine A le Samedi 12-09-2020
"Munkey diairies" est plutôt constitué d'extraits du journal que Jane Birkin a rédigé jeune fille entre 1957 et 1982. Nous y découvrons une jeune anglaise d'une incroyable timidité, si peu sûre d'elle que cela en est maladif, avec un besoin vital de sa famille mais aussi de reconnaissance. On comprend alors mieux ce qui se passe lorsqu'elle croise la route du charismatique compositeur John Barry, et qu'elle devient maman a à peine 19 ans. Et je ne vous parle même pas de ses années Gainsbourg... Dans ce livre, Jane Birkin se met tellement à nu que cela en est parfois dérangeant. Car le livre contient non seulement les extraits de son journal de l'époque, mais aussi les remarques actuelles de la femme de 70 ans qu'elle est aujourd'hui. Son parcours est incroyable, sa naïveté passée et présente aussi... Littérairement c'est assez pauvre, par contre au niveau témoignage d'une époque c'est incroyable. Bref, je vais essayer de me faire offrir la suite !
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couverture de : La papeterie Tsubake
le Jeudi 10-02-2022
Ce texte est lu magnifiquement par Peggy Martineau. Grâce à Poppo nous voici transportés au Japon dans un voyage que l'on n'a pas envie de quitter. Poppo est écrivaine publique, et sa vie quotidienne nous permet d'entrevoir rituels, temples, plats typiques et raffinés. Avec pudeur elle raconte son enfance et ses rencontres. Un vrai bonheur de lecture et d'écoute.
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couverture de : L'assassin qui rêvait d'une place au Paradis
le Mardi 26-02-2019
Un réceptionniste blasé, une pasteure sans paroisse et un assassin récidiviste involontaire s'embringuent plus ou moins volontairement dans une arnaque au tabassage. Très amusant à écouter, Jonnasson est fidèle à sa réputation ! Pour tous ceux qui se posent des questions sur Dieu, et pour les autres...
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couverture de : Le chien jaune
Delphine A le Dimanche 05-09-2021
Déception pour moi que ce premier contact avec Simenon et son "Chien jaune". Pourtant j'ai un peu grandi avec l'inspecteur Maigret, notamment avec ces enquêtes plan plan à la télé qui se laissaient suivre sans déplaisir. Nous sommes à Concarneau un soir de pluie. Toute la ville est en émoi depuis qu'un brave notable un peu éméché s'est fait "par hasard" tirer dessus en sortant de son bar favori. Et les choses se compliquent encore lorsque ses copains retrouvent le lendemain de la strychnine dans leurs verres de Pernod. L'inspecteur Maigret est alors appelé en renfort de Paris pour démêler tout ça... Il y a dans ce livre une ambiance, c'est indéniable, mais je ne l'ai pas appréciée : la France des années 30 avec ses points de vue étriqués et ses petits bourgeois de province se sentant supérieurs à leurs concitoyens, surtout féminins, ça m'a énervée. L'écriture est minimaliste et efficace, presque ciselée. Mais ce que je n'ai surtout pas aimé, c'est l'enquête elle-même : si Maigret la résout à la fin, on ne sait pourtant pas comment il a abouti à ses conclusions ni sur quoi il s'est appuyé pour en arriver là, et j'ai trouvé cela très frustrant. Bref, une découverte de l'univers de Simenon un peu mitigée.
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le Samedi 14-09-2019
J'avais adoré le film de Steven Spielberg, alors je me suis dit "pourquoi pas lire le livre ?" Et bien j'ai drôlement bien fait ! On retrouve bien évidemment la même trame, à savoir l'invasion de notre planète par des martiens pas super gentils, mais cette fois-ci dans son contexte initial, à savoir l'Angleterre victorienne. Les événements sont vus par un jeune écrivain, habitant à côté de l'impact du premier vaisseau, qui nous fait vivre toutes les étapes de cette guerre bien inégale. Car malgré leur sentiment de supériorité sur ces êtres qu'ils estiment répugnants, les hommes sont en fait sans défense... C'est incroyable de voir qu'un roman écrit il y a plus de 120 ans peut être aussi moderne. Il faut dire que H. G. Wells est vu comme le Jules Verne britannique, et le livre est plein d'inventivité, la principale étant qu'il a été le premier à imaginer l'arrivée sur Terre des martiens. Quand on pense à tout ce qui en a suivi, c'était hyper novateur ! Bref, J'ai adoré.
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couverture de : Au revoir là-haut
le Dimanche 07-12-2014
J'ai lu "Au revoir là-haut", de Pierre Lemaitre, et j'ai trouvé ça... waouh !!! Enfin un livre fort et puissant, non pas dans le sens lyrique du terme (plein de belles descriptions fines et grandioses), mais plutôt dans le genre qui vous dévore les tripes jusqu'à ce que vous l'ayez terminé. Albert est un poilu malchanceux, qui se fait enterrer vivant dans un trou d'obus 8 jours avant l'Armistice (scène d'intro, époustouflante). Il est sauvé in extremis par Edouard, lequel en échange reçoit malheureusement un éclat d'obus qui le défigure atrocement. Ces 2 hommes, que leurs origines opposent, vont ainsi se retrouver liés, et vivre ensemble les désillusions de l'après-guerre, très forte pour glorifier ses morts, beaucoup moins pour s'occuper des rescapés. Mais ils auront leur petite vengeance... Ce livre est monté comme un polar, avec des personnages puissants, et permet de voir la grande guerre sous un autre angle, celui des vautours se faisant du beurre sur le malheur des autres. C'est cynique, émouvant, ironique, parfois drôle, bref, très fort. Et le titre en lui seul résume la philo du livre : "au revoir là-haut" sont en effet les derniers mots écrits par Jean Blanchard à sa femme avant de se faire fusillé pour trahison, alors qu'il avait juste obéi à ses supérieurs lors de l'attaque de sa tranchée... Bref, j'ai adoré.DD78
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