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couverture de : L'insoutenable légèreté de l'être
Delphine A le Vendredi 26-08-2022
« L’insoutenable légèreté de l’être », de Milan Kundera : non mais quel titre magnifique, magique, poétique !!! Je ne pouvais pas y résister. Nous sommes à Prague dans les années 60. Tomas est chirurgien, séduisant, et vogue de femme en femme après un mariage raté. Sa route croise un jour par hasard celle de Tereza, frêle jeune femme à l’enfance compliquée, et là c’est le coup de foudre. Dévastateur, inéluctable, entier. Elle s’installe peu à peu dans sa vie, s’accommodant tant bien que mal des maitresses qu’il ne peut s’empêcher de voir. Mais un jour, un certain printemps accompagné de chars russes s’invite dans leur histoire, les obligeant à fuir… N’allez pas croire que ce livre n’est qu’une histoire de sentiments : c’est une réflexion bien plus large sur l’amour, la jalousie, l’oppression, l’humiliation, l’histoire, la philosophie. Ca fait du bien de temps en temps de suivre ce genre de réflexion qui (pour ma part) souvent me dépasse. J’ai également appris plein de choses sur le printemps de Prague et ses répercussions sur ses habitants. Par contre j’ai trouvé cette histoire d’amour un peu datée, tournant beaucoup trop à mon gout autour du cul, à se demander si Kundera n’est pas un peu vieux libidineux ? Bref, un avis mitigé : c’est un livre qui pour moi ne ressemble à nul autre, mais qui pourtant ne me marquera pas plus que cela.
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couverture de : L'oeuvre
le Mercredi 09-10-2019
Le Zola de l'été, ça a été pour moi cette année "L'oeuvre". Cette fois-ci pas d'alcoolisme destructeur ni de prostitution de luxe, mais de la peinture... Claude est donc un peintre originaire de Provence qui ne vit que pour son art, a l'obsession du détail et veut bousculer l'ordre établi. Il est entouré de ses copains du sud, dont Sandoz, son meilleur ami apprenti écrivain. L'objectif est d'être exposé au Salon annuel afin de se faire connaître, mais sa première tentative se solde par un echec : tous se moquent de lui. Peu importe, Claude s'enferme dans sa determination et sombre alors peu à peu dans la folie, obsédé par son oeuvre... C'est un Zola un peu particulier car autobiographique : Claude, c'est en fait Paul Cézanne, l'ami d'enfance de Zola, ici représenté par Sandoz. Il connaissait très bien le milieu des impressionnistes, a côtoyé Mannet, Courbet et toute la bande, et a été un des premiers spectateurs des réactions conservatrices suscitées par leurs tableaux. Cependant, on a un peu de mal à comprendre de nos jours le scandale qu'ont pu suscité ces œuvres, devenues pour nous des classiques. Et malgré une magnifique histoire d'amour en trame secondaire, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à m'intéresser au sujet. Bref, pas mon meilleur Zola.
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couverture de : Tendre est la nuit
le Mardi 06-02-2018
Que cela fût laborieux... J'avais pourtant adoré il y a quelques années le "Gatzby le magnifique" de F. Scott Fitzgerald, c'est pourquoi j'avais hâte de me lancer dans "Tendre est la nuit", son autre oeuvre la plus connue. Nous y suivons la vie de Dick et Nicole, 2 richissimes américains partageant leur temps entre la french riviera et le Paris des années 20, entourés de leurs amis un peu space : RoseMary la jeune actrice qui a des vues sur Dick ; Abe North l'écrivain alcoolique et auto destructeur ; et j'en passe et des meilleurs. Mais derrière toute cette façade soigneusement polie au dollar et à la frime, se cache cependant une faille qui finira par détruire le couple... Et bien malgré ce pitch bien mystérieux, je me suis ennuyée grave. On n'arrive pas à s'attacher aux personnages, dont le caractère passe du coq à l'âne sans que l'on s'y attende. C'est d'autant plus frustrant que la société et la période décrites sont passionnantes, mais l'histoire racontée beaucoup moins. Bref, top déçue.
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couverture de : Les trois mousquetaires
Delphine A le Lundi 26-08-2024
Tout le monde connait l’histoire des « Trois mousquetaires », alors pourquoi lire aujourd’hui ce pavé de 700 pages me direz-vous ? Ben parce que c’est trop bien !!! Alexandre DUMAS a vraiment le don de capter l’attention de son lecteur avec mille et un petits détails, ainsi qu’un sens du romanesque qui ne vous fait pas lâcher votre bouquin. Il y a ce qu’on connait de l’histoire (d’Artagnan le jeune fougueux, Athos le ténébreux, Porthos le gros lourd, Aramis le trop classe, la méchante Milady et la fameuse affaire des ferrets), mais comme je l’ai dit plein d’autres petits détails viennent enrichir le récit : le royal et capricieux caractère de Louis XIII, ses relations compliquées avec son épouse Anne d’Autriche, les stratégies du cardinal de Richelieu, les aventures des fidèles valets de nos héros ainsi que leurs amours toujours compliqués, et j’en passe et des meilleurs. Autant je m’étais un peu ennuyée avec « La reine Margot », autant je me suis ici régalée, même si je dois avouer que j’ai mis un peu de temps avant de rentrer dedans. L’ensemble m’a en tout cas tellement emballée que je vais me lancer dans la suite, « vingt ans après », afin de savoir ce que nos chers mousquetaires sont devenus. Bref, je recommande !
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couverture de : L'Idiot T.1
Delphine A le Vendredi 05-05-2023
Je l’ai enfin terminé !!! Deux mois que j’étais avec mon « Idiot » de Dostoïevski, c’est peu de dire que ce fut laborieux. L’histoire du Prince Mychkine, jeune homme simplet mais fondamentalement bon qui déboule dans la bonne société de Saint-Petersbourg ne m’a pas du tout intéressée, la faute je pense à la myriade de personnages secondaires tous autant insupportables les uns que les autres et que je n’ai jamais vraiment réussi à cerner : Aglaïa, jeune fille fière au caractère bien changeant et capricieux, dont on ne connaitra pas les sentiments à l’égard du Prince ; sa mère Lisavéta, tout aussi insupportable que sa fille, qui règne en maitre sur sa famille (enfin surtout son mari) ; Lébédev, un fonctionnaire un poil collant, surtout depuis que le Prince a hérité d’une belle fortune ; Nastassia, belle jeune femme à moitié folle qui ne s’est jamais remise d’avoir été abusée par son vieux tuteur et le fait bien payer à tout le monde. Et je pourrais ainsi vous en rajouter des tonnes et des tonnes, il faut dire que le livre fait plus de 700 pages… Moi qui avais été impressionnée par « Crime et châtiment », j’ai ici carrément été déçue, ne trouvant aucun intérêt à des scènes où la myriade des personnages ci-dessus s’entremêlent dans de bien pâles intrigues. Il y a bien un ou deux passages sublimes (la lecture de la lettre de suicide d’Hyppolite by himself notamment), mais c’est quand même cher payé. Bref, on oublie ! A noter que la médiathèque n'a que le premier tome, mais vous aurez compris que ce n'est pas bien grave.
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couverture de : Le grand secret
le Samedi 25-04-2020
C'est là encore le titre du livre qui m'a interpellée : quel pouvait donc être ce "grand secret" de Barjavel ? Et ben maintenant je sais, hé hé !!! Cela commence dans les années 50, quand le président indien Nehru est mis au courant par l'un de ses proches conseillers. Comprenant l'impact que cela peut avoir sur l'humanité, il fait alors le tour de la planète afin de mettre ses plus grands homologues dans la confidence. Tous décident, de Khrouchtchev à la reine d'Angleterre, de garder le secret. En parallèle, en France, Jeanne et Rolland vivent un amour fusionnel. Mais comme le battement d'aile d'un papillon, le grand secret va les rattraper... Aïe, difficile de résumer le début du livre sans trop en dire, mais ce qui est sûr, c'est que je l'ai dévoré ! J'ai beaucoup aimé l'utilisation du contexte géo politique des années 50/60 pour servir l'intrigue, ainsi que l'ambiance aujourd'hui désuète de cette époque. L'amour prend une place importante dans l'histoire, peut être un peu trop d'ailleurs. Mais qu'importe, j'ai trouvé l'ensemble hyper bien construit et plein d'imagination. Je recommande !
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couverture de : Les Catilinaires
le Mercredi 26-04-2017
Me re-voilà avec mon Amélie Nothomb annuel, et cette fois-ci je me suis choisie un de ses premiers romans, "Les Catilinaires". Juliette et Emile s'aiment depuis 60 ans, et après une dure vie de labeur, ils tombent sur la maison de leurs rêves, perdue au bord d'une clairière. Mais pas si perdue que ça en fait, car à coté se trouve celle d'un médecin et de son épouse. Les premiers temps sont idylliques, dans le calme et la tranquillité, jusqu'à la visite un après-midi justement de leur voisin, Palamède Bernardin (mais où va-t'elle donc chercher tous ces prénoms bizarres, bref). Celui-ci s'installe tout bonnement dans leur salon et ne répond que sporadiquement aux questions qu'Emile lui pose par politesse. Le problème, c'est que ce grossier personnage va revenir ainsi chaque jour pourrir la vie de nos amoureux, et les amener ainsi dans leurs plus profonds retranchements... Il est très fort celui-là encore, ce livre d'Amélie. D'une situation toute banale, elle arrive à en faire un polar où les personnages se retrouvent poussés à leurs extrêmes, prisonniers de leur éducation, et se découvrent ainsi des sentiments et des attitudes dont ils se seraient crus incapables. Bref, je le recommande celui-là !
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couverture de : Monsieur Malaussène
le Dimanche 05-01-2020
Quel plaisir de retrouver de nouveau toute la famille Malaussène avec ce quatrième tome de la série, "Monsieur Malaussène" ! Benjamin est toujours raide dingue de sa Julie, mais un peu inquiet quand même de la future arrivée du petit bouc émissaire qu'elle porte en elle. Enfin, avec le retour de sa mère devenue muette, une cinémathèque à hériter, un chirurgien écorcheur de prostituées tatouées, et la diffusion du film unique à préparer, il n'a pas de quoi s'ennuyer... Comme toujours, Pennac nous emporte dans sa douce folie rocambolesque, avec ses personnages déjantés, ses situations improbables, son enquête policière immuable, et encore et toujours le quartier de Belleville si cher à son coeur. Par contre j'ai trouvé que cette fois-ci l'histoire peinait à démarrer, pour après traîner en longueur sur plus de 500 pages. Peut-être un essoufflement ? Tant pis, je lirai le tome 5 pour être sûr !
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couverture de : Le crabe sur la banquette arrière
Delphine A le Vendredi 26-07-2024
« le crabe sur la banquette arrière » traite du délicat sujet du cancer. Pas hyper emballant à priori, sauf qu'Elisabeth Gille a eu l'idée géniale de le traiter sous la forme de l'ironie : exit tristesse et atermoiement, place à tous les faux-culs qui nous entourent et à leurs réactions insupportables !! Et il faut dire qu'entre les médecins nombrilistes, les infirmières aux paroles déplacées et les amis complétement à côté de la plaque, notre héroïne est bien servie. Bref, un petit livre jubilatoire qui parlera à quiconque a eu la joie de côtoyer la maladie et le milieu médical.
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le Samedi 28-06-2014
Une femme indépendante, éditrice, mère de famille apprend un jour qu'elle est atteint d'un cancer su sein. Loin de se laisser aller, elle trouve la force de lutter pendant les traitements et de garder un moral à toute épreuve. Les relations avec son entourage semble une lutte bien plus difficile à mener et parasite sa vie quotidienne. Les médecins ne sont pas d'accord entre eux et le disent ouvertement à la patiente , les enfants débarquent sans prévenir, les amis et la famille ne cessent leurs discours sur ce qui est bon ou pas bon, le personnel médical qui s'épanche et tous savent mieux qu'elle même comment elle se sent.Le livre est écrit sous forme de dialogues entre la malade et les autres personnages. Et ces dialogues plus vrais que nature font rire surtout lorsque l'on a traversé les même épreuve.A recommander aux malades et à leur entourage !
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couverture de : Fanny Stevenson
le Lundi 10-03-2014
Ce livre commence à dater (1993). Je l’ai trouvé dans la bibliothèque de mon père qui n’était pourtant pas du genre à lire ce type d’ouvrage et je le relis régulièrement malgré son épaisseur ! C’est de loin celui que j’ai préféré de toutes mes lectures jusqu’à présent et j’y fais souvent référence dans mes propres écrits, c’est vous dire à quel point son héroïne m’a marquée.S’appuyant sur de réelles recherches épistolaires, il s’agit de toute la vie de Fanny Osbourne qui devint l’épouse et la muse de Robert Louis Stevenson, créateur entre autres de la célèbre Île au trésor. Fanny nous emmène du pays des chercheurs d’or aux Etats-Unis où avec grand courage elle va partir de rien pour construire son foyer, au pays des impressionnistes de Barbizon pour s’adonner à sa passion et où elle rencontrera l’Écrivain, en Angleterre où son naturel dénotera fortement dans la haute société, aux Îles du Pacifique où elle assistera son mari autant dans son œuvre que dans sa maladie jusqu’à leur établissement sur l’Île Samoa où elle s’acharnera à construire leur nouvelle villa et prendra la défense des indigènes. Cette vie, c’est un morceau de bravoure qui annonce, avant l’heure, l’émancipation de la femme ; on en arrive même à se demander parfois qui est l’auteur de l’œuvre de RLS, lui-même ou son épouse qui lui est si dévouée ? Une œuvre magistrale qu’Alexandra Lapierre enrichit d’un énorme travail documentaire.Il a 2 ou 3 ans, un téléfilm (Les aventuriers des mers du sud) a mis en scène d’une manière, à mon avis, bien pâle, la personnalité de Fanny Osbourne dans les îles du Pacifique. Saviez-vous par ailleurs que le « Voyage avec un âne dans les Cévennes » de RLS (récit et randonnée autobiographiques) a pris place afin que l’auteur essaie d’oublier Fanny après une rupture qui ne durera qu'un temps ?Émérance Bétis de Jouars-Pontchartrain
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