Liste des commentaires
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La vie des elfes
le Mardi 25-08-2015
Un coup de coeur ! La plume de Muriel Barbery nous captive et nous entraîne dans ce conte poétique. Un enchantement !
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Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe
le Mercredi 25-04-2018
Voilà un petit livre à mettre entre toutes les mains ! Ce manifeste est une mine de conseils élémentaires pour faire de nos filles des personnes émancipées et libres. A lire d'urgence. MAB.
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Une femme au téléphone
le Vendredi 20-09-2019
Le thème de "Une femme au téléphone" de Carole Fives peut au premier abord paraître anodin : il s'agit des conversations téléphoniques entre une mère et sa fille, mais uniquement vues du côté maternel. Derrière les amabilités et les prises de nouvelles, on réalise cependant très vite la toxicité de cette maman sur son enfant : les reproches ("tu ne viens jamais me voir"), la jalousie ("je n'ai jamais eu la chance que tu as eu"), l'indifférence feinte ("je n'en ai rien à faire de toi")... Ça rappelle des choses, forcément, mais pour ma part je me dis que j'ai la chance pour le moment d'être épargnée de ce côté là. Ou alors cela n'a pas d'emprise sur moi... Bref, pas facile ces relations mère-fille, et le livre a le mérite pendant ses 100 pages d'en donner une illustration. Et donc â ne pas lire si vous avez des problèmes avec votre maman !
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L'amie prodigieuse : T1, Enfance, adolescence
le Mercredi 04-07-2018
J'étais jusqu'à présent passée à coté de l'archi-méga-hyper-super best-seller "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante. Et puis l'été arrivant, je me suis laissée tenter...
Lila et Elena sont 2 petites filles qui vivent dans le même quartier populaire de Naples, en ce début des années 50. La seconde est littéralement fascinée par la première : il faut dire que Lila est dotée d'un sacré caractère, d'une volonté sans faille, et de multiples talents à l'école. Difficile donc pour Elena de trouver sa place à coté d'une amie si prodigieuse, lorsqu'en plus son corps d'enfant se transforme pour laisser la place à celle d'une ado boutonneuse et complexée. Mais la vie est pleine de surprises...
Ce qui m'a tout d'abord marqué dans ce livre, c'est l'ambiance : on est tout de suite immergé dans cette Italie populaire pleine de vie mais aussi de pauvreté, où tout vous pousse à rester à votre place et à ne pas en sortir. La violence est latente mais tout le temps présente, et nos jeunes héroïnes doivent s'en accommoder. Par contre je dois avouer que j'ai trouvé l'ensemble un peu longuet, et les deux personnages principaux un peu faciles : il y a la fragile Elena qui doute de tout et ne jure que par sa Lila tout en en connaissant les défauts, et cette Lila justement qui ne faiblit jamais et possède toutes les qualités. Bref, pas mal, mais pas prodigieux non plus (ah ah !). Enfin je lirai la suite quand même...
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Une Odeur de gingembre
Delphine A le Samedi 12-04-2025
A mon tour de gouter à cette « Odeur de gingembre », qui m’a permis de bien voyager pendant quelques jours.
Mary est une jeune écossaise qui n’a pas froid aux yeux. Elle part seule rejoindre son fiancé militaire en poste à Pékin. Rien de bien extraordinaire jusque-là me direz-vous, sauf que l’on est en 1903, et que les choses sont alors bien compliquées pour une femme qui doit rester dans son rang…
Oswald Wynd a choisi de nous faire découvrir les aventures de Mary à travers sa correspondance avec sa mère ainsi que son journal intime, ce qui rend le récit très vivant et facile à lire. On découvre en même temps qu’elle un monde à part, coincé entre les us et coutumes d’un empire millénaire et ceux guère plus libres de la bonne société occidentale de l’époque. Le destin de femme mariée et soumise de Mary ne va en plus pas se dérouler comme prévu, la faute à sa rencontre avec un singulier officier japonais. J’ai trouvé également ce récit étonnamment moderne et féministe, Mary prenant sa vie en main sans se plier à ce que l’on attend d’elle. Et quelle merveille de découvrir (un peu de) la Chine et Japon de l’époque. Tout cela avec en prime une belle écriture.
Bref, un petit bijou exotique et délicat.
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Le dimanche des mères
le Mercredi 21-03-2018
“Le dimanche des mères”, c’est ce jour particulier en Angleterre où les domestiques des grandes maisons avaient le droit exceptionnel de prendre leur journée afin de rendre visite à leurs familles. Et dans ce pays douloureusement touché par la 1ère guerre mondiale, cela n’était pas rien. Graham Swift choisit de se pencher plus particulièrement sur le personnage de Jane, jeune femme de chambre, qui profite elle aussi de cette belle journée de 1924. Mais ce que ses patrons ne savent pas, c’est que Jane est orpheline, et va en fait rejoindre secrètement le fils de leurs amis, dont elle est depuis quelques temps la maitresse. La jeune domestique pénètre donc pour la première fois dans la demeure de son riche amant, mais aussi pour la dernière : Paul doit se marier quelques jours plus tard...
Malgré ce pitch assez romanesque, le livre est en fait bien plus profond que cela : il décrit un monde destiné à disparaitre, où une jeune femme décide de braver discrètement les interdits. La lecture peut au début paraitre creuse, mais gagne peu à peu en profondeur au fur et à mesure que le personnage de Jane s’étoffe. Et on est finalement surpris par le chemin où nous mène cette histoire. Bref, un petit moment de délicatesse toute british pour les fans d’un temps révolu.
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Celle qui fuit et celle qui reste
le Dimanche 16-02-2020
3ème opus de la série "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante, "Celle qui fuit et celle qui reste" se concentre sur la vie d'adulte de nos deux protagonistes : la sérieuse Léna, qui veut tellement tout bien faire, se marie avec un jeune universitaire de la haute société en se persuadant qu'elle en est amoureuse ; Lila la compliquée tente de son côté de survivre après avoir quitté son mari en travaillant durement dans une usine de salaison le jour, et en étudiant l'informatique la nuit. Mais nos deux amies vont se faire rattraper par les tumultes à la fois de cette Italie en pleine mutation, mais aussi ceux de leur coeur...
Ce qu'il y a de fort dans cette lecture, c'est que sous des abords anodins, Elena Ferrante arrive à creuser en profondeur les destins à la fois semblables mais tellement différents de nos héroïnes. Elle dissèque également les relations entre elles deux, comme je pense l'amitié féminine l'a rarement été dans la littérature, peut-être parce ce livre a été écrit par une femme ? Bref, l'histoire de Lila et Léna gagne encore en épaisseur, et j'ai hâte de savoir où tout cela va les (nous ?) mener.
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Ils m'ont menti
Delphine A le Dimanche 03-07-2022
Quel plaisir de retrouver la famille Malaussène ! Je croyais que la série était terminée, mais Pennac a eu la super idée de nous en redonner encore un peu avec « Le cas Malaussène » et son premier tome « Ils m’ont menti », merci !
Cette fois-ci nous sommes à peu près quinze ans après le précédent livre. Les enfants ont grandi : Verdun la dernière petite sœur braillarde est devenue une redoutable juge d’instruction ; C’est un ange le fils de Clara est travailleur social au Mali, tout comme son cousin Monsieur Malaussène au Brésil et sa cousine Maracuja à Sumatra. Et toujours au beau milieu de cette sympathique smala ont retrouve Benjamin, notre bouc émissaire préféré. C’est qu’il a un peu vieilli le chef de famille, et aspire maintenant à se ressourcer dans le Vercors de sa chère Julie. Pas de bol, avec des écrivains bizarres à surveiller et un enlèvement médiatique dans lequel il va bien finir par être impliqué, le repos, ce n’est pas pour tout de suite…
J’ai pour ma part trouvé que cette suite était tout à fait dans la veine de la série. Même mieux, on découvre par moments la famille Malaussène vue de l’extérieur, ce qui la rend d’autant plus singulière. J’ai beaucoup apprécié le glossaire à la fin, car avouons-le on se mélange un peu les pinceaux avec tous ces personnages déjantés. Bref, trop bien !
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California dreamin'
Delphine A le Dimanche 10-07-2022
Une nouvelle fois, Pénélope Bagieu m’a emmenée sur un terrain que je ne connaissais pas : celui d’Helen, alias Cass, chanteuse emblématique des Mamas & Papas. Jeune fille juive un peu trop en chair issue d’une banlieue modeste de Baltimore, elle décide de tenter sa chance à New-York au début des années 60. C’est qu’elle a une sacrée voix, Cass, et aussi un sacré caractère aussi, le tout baigné dans une attitude totalement décomplexée…
J’avais vaguement entendu parlé de ce groupe, et il est vrai que lorsque j’ai écouté leur titre phare « California Dreamin’ », d’ailleurs le titre de cet album, ça m’a dit quelque chose. Mais alors quel plaisir de découvrir tout ce qui se cachait en dessous ! Pénélope Bagieu nous ballade dans ce destin extraordinaire, où une fille pourtant pas franchement gâtée par la nature croit en elle et avance sans complexe, à travers ses rencontres, ses succès mais aussi ses erreurs. L’album est monochrome mais au combien coloré dans sa narration, ne vous arrêtez pas là !
Bref, une chouette découverte qui vous fera fredonner longtemps.
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Chanson douce
le Lundi 29-01-2018
“Une chanson douce, que me chantait ma maman...” Le titre du prix Goncourt 2016 m’a aussitôt fait penser à cette chanson d’Henri Salvador, que je fredonnais il y a quelques années la nuit à mes enfants pour les endormir. Le problème, c’est qu’après avoir lu ce livre, ce sont les mamans qui ne dormiront plus sur leurs 2 oreilles ! L’auteure, Lydia Slimani, a en effet eu le talent de concentrer dans ce livre toutes les peurs maternelles actuelles : la difficulté de concilier carrière et vie de famille, et la mauvaise conscience qui va avec ; ce besoin de liberté que l’on peut avoir parfois, freiné par le quotidien ; l’autre difficulté de déléguer la garde la journée de ses petits, avec cette relation ambivalente de confiance et de doute qui peut s’installer ; et puis l’impensable, la mort de son enfant...
Le livre commence d’ailleurs comme ça : Myriam, en rentrant un après-midi plus tôt de son travail, trouve ses 2 petits étranglés dans leur chambre par la nounou. Après l’horreur, retour en arrière pour comprendre comment on en est arrivé là. L’écriture est simple, directe, quasi chirurgicale, complètement antagoniste avec les sentiments qui entrent en jeu. Bref, j’ai beaucoup aimé.
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