Liste des commentaires
couverture de : Ici
Delphine A le Dimanche 21-03-2021
Je suis passée complétement à coté d « Ici », de Richard McGuire. Je trouvais pourtant à la base le concept génial : sur une même planche, représenter le même endroit à différentes époques, et donner ainsi du sens à des lieux qui de prime abord peuvent paraitre anodins. Le problème, c’est que ça ne raconte aucune histoire. Si on essaye de trouver des liens sur les premières pages, au bout de la 200ème on n’y voit plus aucun intérêt : savoir que dans ce salon sombre de 1955 un mari dira à sa femme 31 ans plus tard qu’elle a un truc sur le menton, pendant que devant la cheminée voisine en 2050 Papy jouera avec des hologrammes, et bien moi ça ne me fait pas grand-chose. Bref, dommage, parce que l’idée de départ était géniale, mais qu’elle ne mène en fait nulle part.
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le Mardi 21-06-2016
C'est ici. C'est chez eux, ça pourrait être chez nous. Ici et maintenant ? Ici, mais c'était avant, bien avant, maintenant, et plus tard, bien plus tard. Voici l'histoire d'une maison, ou plutôt de l’endroit où elle fut construite, à un moment donné. Mais qu'il y a avait-il ici il y a un million d'année. Qu'il y avait-il ici il y a 30 ans. Qu'il y aura t-il ici dans 100 ans ? La vie passe, seul reste ce lieu, et cette maison marquée par les bribes d’histoires d’hommes, de femmes et d’enfants qui y ont vécu. Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans son univers : le principe de la narration linéaire est bouleversé, déconstruit par le Temps qui fait des allers-retours à sa guise. Le dialogue est présent, mais il ne trace pas le fil de l’histoire. (Remarquons à ce sujet le clin d’œil au début et à la fin du livre qui souligne avec humour la maîtrise de l’auteur). La parole donnée aux personnages apporte un supplément d’âme et de chaleur humaine. Une bande dessinée comme on en voit peu et qui reste gravée dans notre esprit tant le concept est fort. Mcguire met l’art de la bande-dessinée à son service pour s’affranchir de la chronologie, du système classique narratif à bulles, de la lecture linéaire des pages. Il balaie les règles pour créer un univers tellement captivant ! L’auteur est libre de conter comme un voyageur sans attache, un voyageur de l’immobile puisque tout est ICI. Sublime et bouleversant…
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couverture de : Le mystère Henri Pick
Agnès L le Vendredi 25-10-2024
Comédie bien ficelée et bien racontée
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couverture de : Paris est une fête
le Mercredi 26-04-2017
Cela faisait longtemps que mon amoureux me disait de me plonger dans "Paris est une fête", d'Ernest Hemingway, mais il y en avait tellement d'autres à lire avant ! Et puis il y a eu le 13 novembre, et ce livre en est devenu indirectement notre réponse... Hemingway y raconte ses jeunes années, lorsqu'avec son épouse il s'installe à Paris comme correspondant d'un journal canadien. Il y passera des années fabuleuses, à évoluer dans un milieu artistique richissime, à l'opposé de ce que contiennent ses poches (c'est à dire pas grand chose). Ce livre rassemble beaucoup de choses que j'aime beaucoup : tout d'abord c'est un récit autobiographique, et dieu sait si j'apprécie ce genre littéraire ; ça se passe à Paris, chère à mon coeur, mais pas que : Hemingway était un voyageur invétéré, et ce récit est je trouve une ode au voyage et à l'autre ; et enfin l'époque, le Paris des années 20, avec tous ces artistes si novateurs et pleins de talent. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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couverture de : Le nouveau nom
le Dimanche 31-03-2019
J'avoue que j'avais été un peu déçue par le premier tome de la saga d'Elena Ferrante, "L'amie prodigieuse". J'ai cependant persévéré avec ce second tome, "Le nouveau nom", et j'ai drôlement bien fait ! Nous avions quitté Léna et Lila au mariage de cette dernière, lorsqu'elle s'aperçoit que celui qu'elle épouse l'a trahi. On découvre ici sa difficile nouvelle vie conjugale, ainsi que celle de Léna qui en parallèle poursuit ses études, dans le doute et en se posant un milliard de questions. Elle est toujours secrètement amoureux du ténébreux Nino, alors lorsqu'elle découvre que celui-ci doit passer ses vacances sur l'île d'Ischia, elle propose à son amie Lila souffrante de l'y accompagner pour s'y refaire une santé. Mais les évènements vont prendre une toute autre tournure... On est toujours dans cette Italie napolitaine des années 50, avec ses quartiers populaires où l'on découvre qu'il ne fait pas bon y naitre femme : juste bonnes à marier, à faire des enfants, et à obéir à des maris qui peuvent sans problème ni remord devenir violents. C'est surtout cela je trouve que dénonce le livre. On retrouve aussi cette amitié compliquée entre les 2 héroïnes, mais qui en réalité retranscrit très bien les relations toxiques qui peuvent parfois s'exercer entre 2 filles/femmes, avec cette lutte de pouvoir souterraine pour savoir qui prendra le dessus de l'une sur l'autre. Bref, beaucoup mieux, et vivement le tome 3 !
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couverture de : L'intérêt de l'enfant
le Samedi 16-01-2016
Roman bien écrit (et bien traduit) qui permet de se pencher sur le côté moins connu des procès, côté juge. Ce personnage qui nous semble bien souvent inaccessible, se retrouve ici abordable. On peut même s'identifier à cette juge. Qu'aurai-t-on fait à sa place?
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couverture de : Dans le jardin de l'ogre
le Lundi 22-04-2019
Premier roman de Leïla Slimani, Goncourt 2016, "Dans le jardin de l'ogre" raconte l'histoire d'Adèle, jeune journaliste parisienne. Mariée à Richard, chirurgien prometteur, et maman d'un petit garçon, elle a en l'apparence tout pour être heureuse. Mais vous savez comme moi qu'il faut toujours se méfier de ces façades bien lisses, qui peuvent masquer de sombres gouffres et cacher bien des secrets. Et ceux d'Adèle sont bien dérangeants : elle hait en effet cette vie à ses yeux sans relief, et s'abandonne dans les bras de parfaits inconnus. Souvent. Très très souvent. Partout. Violemment. Un peu comme une poupée fragile dans le jardin d'un ogre avide... Vu le thème, vous vous doutez bien qu'il y a beaucoup de passages assez crus. Adèle n'arrive pas à se passer de ces moments de séductions, de conquête, puis de n'être plus rien, si ce n'est le jouet de l'autre. On découvre ainsi cette double vie, qui forcément ne va pas durer. Tout comme dans "Chanson douce", le langage est simple, direct, efficace, épuré. On peut trouver cela impersonnel, ce qui est mon cas, mais cela sied bien au sujet. Par contre Leîla Slimani arrivera t'elle à sortir de ce style d'écriture ? Bref, pas mal, vite lu, mais vite oublié aussi je le crains, l'effet de surprise du style étant passé.
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le Mercredi 19-11-2014
Adèle est nymphomane et nous fait partager dans ce roman toute la souffrance qui accompagne cette pathologie, toutes les stratégies qu'elle doit mettre en place pour assouvir ses désirs qui sont en fait une addiction, toute sa culpabilité qui en découle, et les difficultés qu'elle rencontre dans sa vie de couple.C'est l'histoire d'une femme, mais aussi d'un homme face à une maladie "honteuse".Un gros coup de cœur pour ce premier roman qui nous entraine dans l'univers d’une femme en proie à des contradictions permanentes et à une grande solitude.Claudine
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couverture de : L'amour et les forêts
le Mercredi 23-03-2016
Waouh ! Là encore un livre fort qui m'a scotchée, énervée, perturbée, bref, qui ne m'a pas laissée de marbre. "L'amour et les forêts" (quel joli titre, non?) raconte l'histoire de Bénédicte Ombredanne, trentenaire prof de lettres dans un lycée à Metz. Suite à une lettre d'éloges sur un de ses livres, elle rencontre l'auteur, et va tout doucement se confier à lui. Sur sa vie, familiale surtout, et sur ses relations avec son mari. Qui la harcèle. Quotidiennement. Inlassablement. Violemment. Bénédicte va-t'elle continuer à le supporter, et jusqu'à quand ? Car c'est bien là la question : comment une femme intelligente peut-elle se laisser piéger de la sorte ? Et ne pas arriver à se sortir d'une relation toxique pour tous ? Le livre essaie de donner plusieurs explications, notamment avec les points de vue de Bénédicte, de sa famille, mais aussi de nous lecteur (on ne peut pas s'empêcher de réagir et d'essayer de comprendre). C'est très bien écrit, même si le 1er chapitre a dû je pense en rebuter plus d'un. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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couverture de : Charlotte
le Dimanche 13-09-2015
J'ai profité des vacances pour me plonger dans le "Charlotte", de David Foenkinos, qui a été l'un des romans phare de la rentrée littéraire de l'année dernière, et accessoirement prix Renaudot. Le sujet est pourtant tragique : la vie (et la mort) de la peintre juive Charlotte Salomon lors de la seconde guerre mondiale. Pourtant, la lecture en est infiniment douce, avec cette structure narrative en phrases courtes, les unes sous les autres, comme pour alléger le propos. Mais sous cette apparente douceur se cache bien l'ignoble, l'antisémitisme primaire, la traque, l'horreur... Je ne connaissais pas du tout ce peintre, et le texte de Foenkinos m'a beaucoup touché. Bref, pour moi un succès amplement mérité.
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le Lundi 15-09-2014
Charlotte Salomon nait à Berlin en 1917. Lors de son enfance surgit un drame familial qui la poursuivra toute sa vie mais dont la vérité lui est cachée. Cet évènement fait suite de nombreux autres.Juive, elle sera ensuite exclue de toute vie sociale par les nazis et surtout de l'Ecole des Beaux-arts où elle avait été malgré tout acceptée. Après avoir vécue une passion amoureuse, elle consent avec grande difficulté à rejoindre ses grand-parents dans le sud de la France encore en zone libre.Elle y rencontrera une américaine et un médecin qui la pousseront à reprendre la peinture. En se jetant à corps perdu dans son art, elle achèvera une oeuvre autobiographique.Mais elle sera dénoncée et déportée, bien qu'enceinte.Ce très beau roman est écrit comme un poème en prose. Les phrases courtes et percutantes donnent un tel relief au personnage de Charlotte qu'il hantera le lecteur pendant très longtemps.Mais ce récit donne aussi à voir la naissance de l'artiste et de sa subite révélation à elle-même ainsi que la recherche d'un auteur, hanté par une artiste et qui part sur ses traces pour la comprendre et la faire vivre.Après la lecture, une plongée dans l'oeuvre de Charlotte Salomon s'impose.Elvira
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couverture de : Une vie parallèle
le Mardi 10-06-2014
Morgane Le Guhennec, 21 ans, est toxicomane. Élevée en Bretagne, elle a rompu depuis longtemps avec sa famille. Suite à un évènement la concernant les nombreuses personnes qui l’ont connue vont dessiner tour à tour son portrait. L’auteure décrit avec délicatesse et sans manichéisme un milieu qui vit dans les apparences et la solitude mais saura se remettre en question. Laurence Tellier-Loniewski est avocate spécialiste en droit de la propriété intellectuelle. Une vie parallèle est son deuxième roman. En 2009 elle a publié Les arrangeurs aux éditions Gallimard. Elvira
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couverture de : La décision
le Vendredi 12-09-2014
Coup de coeurLouise brillante élève de terminale S est prise de douleurs pendant un cours. Arrivée au toilette elle accouche. Ahurissement ! Elle proclame haut et fort qu'elle n'a jamais eu de rapport sexuel. Comment va-telle accepter ce qui lui arrive ? Va t'elle accepté cet enfant non attendu ?Un très beau roman pour ados et adultes.
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