Cela faisait un bout de temps que ce « RIP » me faisait de l’œil ! C’est à la faveur d’un café BD de ma médiathèque que j’ai enfin pu m’y plonger, découvrant par la même occasion qu’il s’agit en fait d’une série. Derrick a un job pas facile : il nettoie les scènes de mort dont personne ne veut s’occuper. Que les trépanés soient morts naturellement, aient été assassinés, voire même momifiés (!), il doit enfiler sa combi et tout remettre au propre avec ses collègues. Sans rien dérober évidemment. Jusqu’au jour où Derrick craque et vole la bague d’une vieille défunte… C’est rigolo, je pensais avec la couverture que cette bande dessinée était sur Tchernobyl ! Rien à voir en effet. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de cette histoire : les couleurs sont léchées, le trait est soigné. Et j’adore l’idée de la retrouver dans les tomes suivants sous l’angle des autres personnages. Bref, un début très prometteur.

Vous pensez que les contes de fées sont réservés aux enfants ? « Et à la fin, ils meurent » va vous remettre dans le droit chemin ! Lou Lubie décrypte l’histoire des plus célèbres d’entre eux pour vous montrer que non, ils ne se marièrent pas et eurent beaucoup d’enfants, mais tuèrent leurs rivaux/famille/progéniture (barrer la mention inutile selon le conte évoqué !). C’est surprenant de découvrir comment ces histoires ont évolué au fil du temps, mais surtout on apprend plein de choses sur ces récits qui ont bercé notre enfance. Bref, je recommande !

« Histoire de Jérusalem » est une (grosse) bande dessinée à l’objectif ambitieux : raconter l’histoire de la ville sainte de -2000 à nos jours. Vaste tâche me direz-vous. En tout cas trop vaste pour moi, pauvre lectrice totalement inculte en ce qui concerne les religions, qui a vite été noyée avec tous ces rois, consuls et autres, tous plus cruels et violents les uns que les autres. Ce que ces successions de dates, d’incendies et de massacres furent ennuyeuses !!! Il n’y a que la dernière partie (contemporaine) qui m’a intéressée. Pour ne rien arrangé, je n’ai pas du tout aimé le trait de Christophe Gaultier, noir et épais, qui donne aux planches un aspect un peu brouillon, ainsi que les couleurs, trop criardes à mon goût. Bref, vous l’aurez compris, je suis passée totalement à coté de cet album, qui se voulait pourtant un hommage à cette ville si particulière.

Gros coup de cœur pour la BD "Les guerres de Lucas", de Roche & Hopman. Quelle belle idée de nous faire partager la génèse de l'un des plus célèbres films de science-fiction ! On y découvre un George Lucas timide mais convaincu, discret mais acharné, qui tente tant bien que mal de réaliser tout ce qu'il a dans la tête. Et il en a eu du mal ! C'est hallucinant de réaliser tous les obstacles qu'il a dû franchir. Le livre fourmille également d'anecdotes toutes plus croustillantes les unes que les autres, mais ce que j'ai surtout aimé c'est l'illustration de cette "famille" de cinéastes dans le Hollywood des années 70 : Coppola, Spielberg, De Palma, Lucas, ils se connaissent tous !! Mention spéciale à la magnifique couverture, ainsi qu'aux bonus à la fin de l'ouvrage, où le dessinateur explique son parti pris graphique. Bref, un super album !!

Gros coup de cœur pour la bande dessinée "Adieu Birkenau", inspirée de l'histoire de Ginette Kolinka (qui vient d'ailleurs de fêter ses 100 ans, happy birthday !). Enfin coup de cœur façon de parler, tant le sujet est grave et délicat : la déportation de Ginette au camp de concentration de Birkenau. Mais les auteurs réussissent la prouesse de rendre cela abordable à tous, tout en ne négligeant aucune des choses terribles vécues : port obligatoire de l'étoile jaune, interdiction d'exercer la plupart des métiers, la fuite en zone libre, l'arrestation malgré tout, puis l'horreur... J'ai aimé que la BD mixe période actuelle et passé, cela donnant à mon sens une touche d'espoir dans cet océan de monstruosités. Et quel personnage que Ginette ! Le dessin et les couleurs sont beaux, à l'égal de cette magnifique couverture. Bref, un gros coup de cœur.

Encore une belle réussite de cynisme que ce quatrième volet de "Faut pas prendre les cons pour des gens" : les thèmes du moment (crise climatique, télétravail, dérives du système de santé, ...) sont passés au crible d'Emmanuel Reuzé, et ça touche souvent juste, d'autant plus avec le principe d'une planche par argument. Bref, nous vivons à une époque magnifique, et il vaut mieux en rire.

Suite de l’histoire de Céleste, la gouvernante de Monsieur Marcel Proust. Dans le tome précédent, elle avait quitté son emploi, n’en pouvant plus de ses exigences extravagantes et chronophages. Dans cette seconde partie, elle accepte de reprendre du service, mais à ses conditions… Quel bout de femme ! Ce récit très vivant met en lumière la personnalité du grand homme, confrontée au bon sens provincial de Céleste qui a le mérite de le maintenir un peu sur terre. J’ai toujours autant aimé le graphisme et les couleurs, ainsi que les « vraies » photos en fin d’ouvrage, confrontant notre imaginaire avec la réalité. Bref, un beau duo de BDs !!

Une super BD que ce « Je suis leur silence », aux éditions Dargaud. L’intrigue tient bien la route, avec cette drôle de psychologue impliquée dans le meurtre d’un riche propriétaire viticole. J’ai aimé que l’intrigue se déroule à Barcelone, dans le domaine du cava, le pétillant local ; j’ai adoré cette héroïne qui n’a pas froid aux yeux, entourée de tous ces mâles alpha qu’elle sait bien remettre à leur place ; et j’ai également beaucoup apprécié le trait de Jordi Lafebre, ainsi que les couleurs chaudes qui évoquent si bien l’Espagne et la Catalogne. Bref, je vais voir si je ne trouve pas d’autres de ses albums à me mettre sous la dent !

Un très bon manga, bien mené, bien dessiné. De l'action, de l'aventure, dans un univers de science-fiction avec des créatures fantastiques. Du rythme de l'aventure, de l'émotion et des personnages attachants. Vivement la suite ! MAB.

Découvrez ou redécouvrez Lovecraft, ce grand auteur du fantastique du XIXe s qui n'a pas pris une ride ! Son univers gothique, emprunt de mystère et de mystique est servi par le dessin acéré et détaillé de Gou Tanabe. Des frissons et du suspens ! MAB