Quatrième tome des aventures de Blacksad, "L'enfer, le silence" est un album très réussi. Cette fois-ci nous sommes en Louisiane, dans la magnifique ville de La Nouvelle Orléans, en plein carnaval (animalier, forcément !). Notre matou détective a été embauché par un vieux bouc pour retrouver un musicien virtuose mais un peu trop porté sur la coke. Là encore nous allons découvrir que les gentils ne le sont pas forcément, et que les méchants cachent bien leur jeu... J'ai trouvé cet album beaucoup plus accessible que son prédécesseur : l'histoire est compréhensible, moins complexe, mais tout de même captivante. J'ai adoré le graphisme sur La Nouvelle Orléans et le carnaval, ainsi que l'ambiance du vieux sud qui va avec. Blacksad est vraiment une belle série de BD, je recommande !

Je continue ma découverte des bandes dessinées de Jordi Lafebre avec "Lydie", album à la magnifique couverture sépia. Camille est simple d'esprit, et habite avec son père l'impasse du bébé à moustache, quartier vivant où tout le monde se connait. Quand la jeune femme accouche d'un bébé mort-né, les commentaires vont bon train. Mais lorsqu'elle décide de faire comme si son bébé était bel et bien vivant, son entourage rentre peu à peu dans son jeu... Cet album m'a beaucoup touchée, car d'un malheur terrible les auteurs nous montrent que l'amour et la bienveillance peuvent en adoucir les maux. Les personnages sont succulents, et j'ai beaucoup aimé les couleurs chaudes utilisées. Bref, de l'émotion.

Le voilà enfin ce final de "Quintett" ! Et bravo au scénariste, car je n'avais rien vu venir. Alors OK, cela reste tout de même un peu tiré par les cheveux, mais on se replonge quand même avec plaisir dans les aventures de nos 4 personnages, en se remémorant certains détails, et en se disant que ça ne serait pas mal de relire les albums finalement selon ce nouvel angle. Mais allez, je n'en dirait pas davantage pour ne pas vous voler le plaisir de la découverte.

excellent excellent

Suite et fin des aventures de Rosalie, Vincent et Aude avec ce troisième tome de la série Rosalie Blum, "Au hasard Balthazar !" (d'ailleurs je n'ai pas trop compris le titre, mais bon, c'est pas grave !). Rosalie décide de se confronter avec son gentil suiveur en allant se faire couper les cheveux dans son salon. Mais Vincent perd alors tous ses moyens et se noie dans sa honte, alors que Rosalie, elle, sort enfin la tête de l'eau et reprend le contrôle de sa vie... C'est une bien jolie histoire que nous a offert Camille Jourdy, et je comprends pourquoi elle a depuis été adaptée au cinéma. On se reconnait tous forcément un peu dans l'un de ces personnages si communs, mais si profonds au fur et à mesure que l'on apprend à les connaitre. Tout cela est traité avec intelligence et finesse, dans une bande dessinée dont j'ai beaucoup aimé le trait et les couleurs. Bref, trop bien !

Pas facile de faire une critique du "Fraise et chocolat" d'Aurélia Aurita : si on a adoré on passe pour une chaudasse, si on n'a pas trop été emballée pour une frigide ! Tant pis, j'assume : je n'ai pas trop accroché. La manière dont l'auteure décrit sans complexe sa vie sexuelle m'a désarmée : comment parler si librement (et publiquement) de son intimité ? Par contre j'ai aimé le ton de l'ensemble, léger et sans prise de tête : l'amour, s'est amusant aussi ! Bref, mitigée.

J'aime bien car c'est marrant et impressionnant.

J'avais bien apprécié le premier album de la série "Le Grand Mort", de Loisel et Mallié, même si le graphisme et l'histoire avaient pour moi un léger goût de déjà vu. J'ai carrément été emballée par ce second tome, "Pauline", qui marque le retour de nos deux héros principaux dans le monde réel après des aventures inattendues dans celui fantastique du Grand Mort. Nous suivons ainsi Erwan à la recherche de Pauline dans une France dystopique, dont la société agonise suite aux multiples difficultés qu'elle doit affronter : climat, maladie, chômage, que des thèmes terriblement d'actualité pour cet album qui date quand même de 2008. Mais où est donc passée Pauline dans tout ce marasme ? Vite, le 3ème tome !

Même si le roman de Raymond Queneau est archi-connu, « Zazie dans le métro » ne m’avait jamais vraiment tentée. Je me suis donc lancée dans sa version BD histoire de ne pas totalement passer à côté. Et grand bien m’en a pris, parce que je crois que ça ne l’aurait pas fait ! Le personnage de Zazie m’a grave énervée, gamine insupportable qui aboie fièrement ses jurons aux adultes. Son oncle Gabriel tente de lui faire découvrir Paris, mais cela part vite en vrille entre un policier bizarre, une baronne amoureuse, un cabaret de travestis et des touristes abrutis… Vous l’aurez compris, je suis très premier degré : même si je me suis un peu amusée avec les jeux de mots et quelques situations, je ne suis pas du tout rentrée dans le charme de cette histoire décalée, burlesque, voire des fois carrément barrée. J’ai déjà eu le même problème avec « L’écume des jours » et « Le petit prince », cela confirme le diagnostic. Pauvre de moi !

Il y a de cela une trentaine d’années, j’ai eu la prétention de me lancer dans la lecture de « A la recherche du temps perdu ». Si j’avais à l’époque beaucoup apprécié les premiers livres, Marcel m’avait ensuite un peu perdue (et surtout ennuyée) avec les opus suivants, me forçant à arrêter ma lecture juste avant celle du dernier tome. Il est cependant toujours resté une petite part de Proust en moi, et lorsque je suis tombée sur l’adaptation du monument en bande dessinée, je me suis dit que c’était peut-être le bon moyen/moment pour moi de replonger dans le grand bain. Stéphane Heuet a fait un travail colossal pour retranscrire l’introspection, la subtilité et la finesse de l’œuvre originale, et le résultat est réussi : on retrouve l’enfance du petit Marcel dans ce Paris du XIXème siècle que j’aime tant, fasciné par le personnage de Swann, ami aristo de sa famille qui tombe presque malgré lui amoureux d’Odette, cocotte stratège et manipulatrice. Il y a forcément beaucoup de textes, mais l’ensemble reste quand même très digeste voire pire, agréable ! Attention, l'album dispo actuellement à la médiathèque ("Combray") n'est que le premier des 4 bandes dessinées dédiées à "Du coté de chez Swann".