Autant j'avais eu du mal avec le précédent tome, autant j'ai adoré le 3ème album de la série RIP "Ahmed, au bon endroit au mauvais moment". Nous découvrons ainsi l'histoire derrière l'angle de ce policier infiltré, expert en entomologie mortuaire. je ne l'avais pas vu venir celle-là, et j'avoue que j'ai appris plein de trucs sur la décomposition des cadavres et toutes les petites bêtes qui y contribuent (âmes sensibles s'abstenir !). L'histoire continue de s'enrichir, et se révèle de plus en plus complexe, surtout avec ce twist final ! Vite, la suite !!

"Le livre de l'intranquillité" de Pessoa me fait de l'œil depuis un certain nombre d'années déjà, mais je n'ai jamais trouvé le courage de m'y plonger. J'y trempe donc ici juste le bout mon doigt de pied avec la bande dessinée "l'intranquille monsieur Pessoa"... Tout ça pour me rendre compte que je n'y connais rien, rien de rien, à la vie de cet auteur portugais pourtant emblématique. En cela la BD joue bien son rôle, faisant découvrir au lecteur le vécu de cet écrivain multiple (c'est le cas de le dire !) et pas comme les autres, dans une époque qui me fascine un peu. L'ensemble est largement abordable et digeste, par contre je ne suis pas trop fan du choix des traits épais au niveau graphisme. Un tout cas un bel album.

3ème tome de la série, "Faut pas prendre les cons pour des gens 03" est une vraie réussite : les auteurs savent bien résumer planche par planche tous les travers de notre société actuelle, avec un cynisme et une mauvaise foi réjouissants. Il faut dire que la période s'y prête tellement bien, avec toutes les incohérences liées à la pandémie ! Bref, pour moi le meilleur album des trois.

Autant j'avais été emballée par le 1er tome de la série RIP, autant ce second volume m'a un peu refroidie. J'ai en effet eu du mal à rentrer dedans et à comprendre l'histoire de Maurice, le vieux de notre bande de nettoyeurs. La faute je pense à l'écart avec la lecture du précédent tome : je n'étais plus dedans. L'ambiance reste cependant glauque à souhait et éclaire d'autres personnages, qui auront d'ailleurs des volumes dédiés par la suite. J'aime beaucoup la palette de couleurs utilisée, ainsi que le trait de crayon (net, rond mais pas trop, je ne sais pas si je suis claire !). Bref, je vais continuer la série quand même.

Une belle histoire de famille, bien racontée. le graphisme n'est pas ouf mais rond, rassurant avec ses teintes roses prédominantes. Et quel sujet ! Les lebensborn, pouponnières d'Hitler qui devaient permettre de faire de bons petits aryens destinés à asseoir la puissance du Reich. Ce roman graphique nous montre l'envers du décor en nous faisant suivre le destin de l'un (ou plutôt l'une) d'entre eux, avec tout ce que cela a amené de bon et surtout de moins bon. Une lecture à recommander à nos ados.

Waouh, quel magnifique album que "1629", de Xavier Dorison et Thimothée Montaigne ! Si vous voulez de l'aventure, de l'exotisme, des trahisons et de l'action, vous avez le bon livre entre les mains !!! La Compagnie hollandaise des Indes orientales règne en maitre sur le port d'Amsterdam : elle impose ainsi des délais extrêmement serrés à des commandants qui n'ont malheureusement que peu de prise sur les conditions météorologiques, comme à celui du Jakarta, qui doit ainsi rallier les Indes avec une inestimable quantité d'or. Avec un beaucoup moins estimable équipage par contre, qui doit être tenu à l'écart de toutes ces richesses et obéir au doigt et à l'oeil. Mais vous vous doutez que ça va mal se passer, non ? Le dessin est vraiment très beau et fourmille de détails sur ce bateau si convoité. J'ai aussi beaucoup aimé les couleurs, qui tirent souvent vers le bleu/gris pour mieux éclater vers d'autres teintes selon les situations. Les personnages sont multiples et complexes, le scénario passionnant, vite, j'attends la suite avec impatience ! Je recommande.

J’ai tout de suite trouvé la couverture du « Combat d’Henry Fleming » magnifique : ce jeu d’ombre et de lumière donnant l’impression d’être au coin du feu, mais dont les couleurs rouge et noir ne dupent personne. Le ton est ainsi donné pour nous raconter l’histoire d’Henry, jeune soldat nordiste de la guerre de Sécession. On découvre avec lui toutes les absurdités du combat, le lien entre ces hommes différents mais unis par la même peur, et les désillusions de tout ce petit monde. Le graphisme est à la hauteur du propos, toujours avec ce jeu d’ombre et de lumière pour les moments les plus sombres. Bref, pas mal !

Je n’ai pas encore lu « La route » de Cormac McCarthy, ni vu son adaptation cinématographique, alors je me suis dit pourquoi ne pas commencer avec la version bande dessinée ? Et bien bof. Non pas que l’histoire ne soit pas prenante et glaçante (un père et son fils tentant de survivre dans un monde quelque peu… hostile dirons-nous !), ni que les dessins de Manu Larcenet ne soient pas ciselés au couteau et saisissants, mais mon dieu que de noirceur !! J’imagine bien qu’un monde post-apocalyptique n’a rien à voir avec celui des Bisounours, mais quand même, j’aurais bien aimé une petite lueur d’espoir dans toute cette noirceur Larcenesque. Bref, je crois que ce n’était pas le bon moment.

"Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft" m'avait été chaudement recommandé au club BD de ma médiathèque. Comme Lovecraft est un personnage qui me fascine, et qu'en plus l'objet est beau, je me suis dit "let's go !". Et bien ça ne l'a pas fait. Pas fait du tout ! Peut-être aussi parce que je l'ai lu dans les fortes chaleurs méditerranéennes, bien loin de cette ambiance glauque d'hôpital de la Nouvelle-Angleterre. Et puis c'est vrai que les dernières heures d'un homme ce n'est pas folichon. Mais quand même, le propos n'est pas très explicite, on ne sait pas toujours quels sont ces personnages qui viennent hanter l'homme sur son lit de mort. Et puis c'est cafard. Bref, vous l'aurez compris, je suis passée à coté !

C’est un véritable coup de poing que ce « Ciel dans la tête », du trio Altarriba-Garcia Sanchez-Moral. Graphique tout d’abord, avec ce large trait noir, ces couleurs en demi-teinte, et ces personnages qui sortent de leur cadre dans un chaos à la hauteur du propos. Pour résumer, cela m’a fait penser au Guernica de Picasso, c’est dire ! L’autre coup sur la tête, c’est cette histoire, absolument dramatique mais pourtant captivante, de Nivek, jeune congolais travaillant dans les mines de métaux rares au fin fond de l’Afrique. Voyageant d’horreur en horreur pour atteindre l’Europe, il nous fait découvrir tout le mal dont l’homme est capable, et dont malheureusement il est victime. C’est peu de dire qu’il s’agit d’une histoire forte, c’est un récit qui vous prend aux tripes, qui vous fait dire que non, ce n’est pas possible, alors que si, il suffit d’allumer sa télé sur certaines chaines pour cela. Bref, un gros coup de cœur, mais à lire quand on a la pêche.