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Amours
le Vendredi 08-09-2017
Amour conjugal, maternel, divin, charnel, filial, amour de soi. C’est d’amour dont il est question dans ce roman qui nous transporte au début du 20ème siècle, dans une maison bourgeoise.
Dans ce huis clos étouffant, les passions les plus vives vont prendre corps et les vérités se révéler .
Un récit sur la condition féminine et les conventions sociales au début de ce siècle qui n’est pas sans rappeler l’ambiance et les sujets chers à Maupassant .
Sophie
le Vendredi 13-11-2015
Victoire et Anselme sont mariés.
Victoire est une jeune femme d'apparence froide mais elle cache un profond désir d'aimer et d'être aimer. Hors, avec son mari, ce n'est pas l'extase au 1er degré du terme. Pour elle, leurs moments d'intimité sont dénués de désir et de plaisir. Surtout qu'au grand chagrin de Victoire, son mari et de sa belle-famille, la cigogne ne frappe pas à leur porte.
Autour du couple vit Huguette, Pierre et la jeune Céleste, leurs personnels de maison.
Céleste subit, en silence, les assauts d'Anselme. Elle doit garder la tête haute malgré ces humiliations pour ne pas perdre son travail.
Mais un jour, la vérité éclate, alors qu'elle essayait tant bien que mal de cacher ce secret... il n'est malheureusement plus possible de le dissimuler, car un petit habitant se fait une petite place sous son nombril.
Victoire l'apprend et fait une proposition à Céleste: elle peut rester sous son toit et garder son emploi mais l'enfant sera le sien. Celle-ci accepte.
Pourtant, un soir, n'y tenant plus, Céleste rentre dans la chambre conjugal où l'enfant dort et prend le couffin près d'elle. Victoire, s'en apercevant, la rejoint et l'histoire de ce livre prend un tout autre chemin puisque les deux femmes vont se découvrir l'une et l'autre...et un sentiment va naître petit à petit entre elles.
Ce livre est absolument sublime. Dès les premières pages, j'ai complètement été happé. En effet, il n'y a aucun temps mort. Le style de l'auteur est très fluide et délicat. Le ton est juste. Les mots sont beaux. J'ai adoré me plonger dans la fin du XIXème siècle, où les femmes commençaient à se libérer doucement de leurs corsets, cherchaient à se démarquer et à trouver des modèles dans les stars de l'époque. J'ai bien entendu, moins aimer, la soumission dont elles devaient faire preuve pour garder leur emploi ou leurs réputations intactes car l'homosexualité à cette époque était complètement tabou et très mal vue par la religion et la société. Ce livre nous plonge dans une autre époque.
Les personnages sont très attachants: Victoire et Céleste, Huguette et son époux Pierre, revenu de la guerre sans les sons et les mots tant le traumatisme a été grand...
J'ai eu beaucoup de mal à les laisser et je continue de penser à eux, quelques jours après avoir terminé ma lecture.
C'est pour ça que je lis: pour voyager à travers le temps, les époques, les mœurs et rencontrer des personnages formidables. Je me suis complètement évadée avec ce livre. C'est donc un vrai coup de cœur pour moi et je pense me le procurer pour ma bibliothèque avant la fin de l'année!
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Les mots qu'on ne me dit pas
le Mercredi 16-09-2015
Véronique est née dans une famille pas comme les autres: en effet, ses parents sont sourds-muets. Elle, de son côté, entend parfaitement bien et dès son plus jeune âge, elle a du apprendre à communiquer dans les deux langues, celle des signes avec sa famille, puis la voix et les sons avec les autres.
Partagée entre honte et fierté, patience et colère, son quotidien d'adolescente rebelle n'est pas facile mais elle le raconte avec humour, tendresse et insolence.
Les phrases sont courtes mais percutantes et ne m'ont pas laissé de marbre. J'ai été tantôt ému, tantôt surprise par son effronterie parfois mais j'ai également beaucoup ri grâce à certaines anecdotes que Véronique Poulain partage avec nous.
Au fil des pages, Véronique Poulain prend de plus en plus position face à la situation de ses parents d'abord, puis pour toutes les personnes sourdes et muettes.
Ce livre délivre un véritable message de tolérance et d'amour. J'ai passé un très bon moment de lecture et ce livre est vraiment à mettre entre toutes les mains pour se rappeler que la différence n'est visible que pour ceux qui ne veulent voir que ça.
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Le complexe d'Eden Bellwether
le Samedi 06-02-2016
J'ai lu "Le complexe d'Eden Bellwether" et j'ai beaucoup beaucoup aimé (attention ça ne veut pas dire la même chose que "j'ai adoré", mais ça s'en approche fortement !). Oscar est un jeune homme simple et honnête, qui gagne sa vie en travaillant dans une maison de retraite dans la célèbre ville de Cambridge. Cette vie va justement se retrouver définitivement chamboulée lorsqu'au détour de notes d'orgue entendues dans une église, son chemin croise celui de la belle Iris. Etudiante de bonne famille, celle-ci lui fait alors découvrir un monde qu'il cotoyait mais ne fréquentait pas, avec son petit groupe d'amis mené par son frère, le fantasque et singulier Eden... C'est un livre très psychologique, qui prend le temps de poser ses personnages et de les faire évoluer ; C'est un livre très bien écrit, qui sait tout doucement vous prendre sans que vous vous en rendiez compte ; C'est aussi un livre fort, car tout cela finira très mal... Grand prix du roman FNAC en 2014, je comprends aujourd'hui pourquoi ! Bref, très bien.
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Constellation
le Samedi 08-07-2017
J'ai très très peur en avion. C'est donc tout à fait logiquement que je me suis lancée dans "Constellation", d'Adrien Bosc, qui retrace l'histoire de l'avion du même nom qui s'est écrasé aux Açores le 27 octobre 1949. On nous décrit quelques uns des 49 riches passagers de ce transatlantique, et ce qui a conduit chacun d'entre eux à prendre cet avion : Ginette Neveu, violoniste virtuose accompagnée de son frère Jean et de son Stradivarius, qui partait pour une grande tournée américaine ; Simone Hennessy, qui venait de divorcer de son riche mari et allait aux US récupérer ses 2 petites filles ; Kay Kamen, homme d'affaires génial ayant le premier eu l'idée de faire du merchandising avec les frères Disney ; et le plus connu, Marcel Cerdan, boxer adulé, poussé par Edith Piaf à la rejoindre au plus vite à New-York en cette fin octobre. Ces tranches (et fin) de vie sont très émouvantes. Le livre se penche en parallèle sur les pilotes et l'enquête menée par la suite afin de comprendre le drame. Tout ça pour finir sur cette conclusion: quel gâchis... Par contre j'ai trouvé l'écriture de ce livre un peu compliquée et pas très fluide. C'est dommage, il a reçu le grande prix du roman de l'académie française en 2014 ! Bref, pas mal.
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Charlotte
le Dimanche 13-09-2015
J'ai profité des vacances pour me plonger dans le "Charlotte", de David Foenkinos, qui a été l'un des romans phare de la rentrée littéraire de l'année dernière, et accessoirement prix Renaudot. Le sujet est pourtant tragique : la vie (et la mort) de la peintre juive Charlotte Salomon lors de la seconde guerre mondiale. Pourtant, la lecture en est infiniment douce, avec cette structure narrative en phrases courtes, les unes sous les autres, comme pour alléger le propos. Mais sous cette apparente douceur se cache bien l'ignoble, l'antisémitisme primaire, la traque, l'horreur... Je ne connaissais pas du tout ce peintre, et le texte de Foenkinos m'a beaucoup touché. Bref, pour moi un succès amplement mérité.
le Lundi 15-09-2014
Charlotte Salomon nait à Berlin en 1917. Lors de son enfance surgit un drame familial qui la poursuivra toute sa vie mais dont la vérité lui est cachée. Cet évènement fait suite de nombreux autres.Juive, elle sera ensuite exclue de toute vie sociale par les nazis et surtout de l'Ecole des Beaux-arts où elle avait été malgré tout acceptée. Après avoir vécue une passion amoureuse, elle consent avec grande difficulté à rejoindre ses grand-parents dans le sud de la France encore en zone libre.Elle y rencontrera une américaine et un médecin qui la pousseront à reprendre la peinture. En se jetant à corps perdu dans son art, elle achèvera une oeuvre autobiographique.Mais elle sera dénoncée et déportée, bien qu'enceinte.Ce très beau roman est écrit comme un poème en prose. Les phrases courtes et percutantes donnent un tel relief au personnage de Charlotte qu'il hantera le lecteur pendant très longtemps.Mais ce récit donne aussi à voir la naissance de l'artiste et de sa subite révélation à elle-même ainsi que la recherche d'un auteur, hanté par une artiste et qui part sur ses traces pour la comprendre et la faire vivre.Après la lecture, une plongée dans l'oeuvre de Charlotte Salomon s'impose.Elvira
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Pétronille
le Vendredi 31-10-2014
elle a 30 ans, aime le champagne, écrit des romans... puis une rencontre celle de Pétronille. Amélie Nothomb va se raconter a travers ces échanges son pour autant nous emmener à travers une histoire et une fin réelle et concrète."Barbe Bleu" reste après "Stupeur et tremblement" l'un de mes préférés.
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Le lecteur de cadavres
le Mercredi 26-04-2017
"Le lecteur de cadavres", d'Antonio Garrido, nous plonge dans la Chine médiévale du XIIIème siècle. "Ci" est un jeune homme qui, après avoir été l'assistant d'un juge à la capitale, doit revenir dans son village natal suite au décès de ses grands-parents, comme le veut la tradition. Il passe ainsi des enquêtes criminelles aux travaux des champs, et retrouve au passage son grand frère qui le rue de coups. Jusqu'au jour où le vieux Chang est retrouvé décapité dans une rizière, et où "Ci" doit mener l'enquête... Il ne s'agit en fait que du tout début de l'histoire, parce qu'en 600 pages il va en arriver des choses à notre héros ! Fugitif, devin, étudiant, et même enquêteur auprès de l'empereur. Le livre raconte en fait de manière romancée l'histoire du 1er médecin légiste de tous les temps : on apprend plein de trucs sur l'étude des cadavres (trop bien), mais aussi plein de choses sur cette société chinoise de l'époque, qui était d'une cruauté sans nom. Bref, pas mal, même si c'est parfois un peu long et moyennement écrit.
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Central Park
le Dimanche 06-04-2014
Guillaume Musso, auteur populaire, est plus connu pour la qualité de ses intrigues que pour ses qualités littéraires, quoique … Amateurs de suspense, vous allez être servis ici. L’évolution de l’intrigue est absolument inattendue et finit par vous fiche la trouille pour cause de plausibilité. Une nouvelle fois, Guillaume Musso nous tient en haleine du premier à l’avant dernier chapitres puis laisse entrevoir une lueur d’espoir bien pâle pour les écorchés de la vie.Emérance Bétis
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Dossier 64
Delphine A le Samedi 30-10-2021
4ème volet des enquêtes de l’inspecteur Carl Morck et de ses acolytes Assad et Rose du département V, celui des cold cases danois. Cette fois-ci Rose tombe sur le dossier inachevé de la disparition d’une prostituée 20 ans auparavant. Inutile de préciser que Carl préférait se la couler douce dans son bureau à rêver de sa belle psychologue, mais Assad l’entraine vite dans son enquête. Ils découvrent alors qu’elle n’est pas la seule à avoir disparue ce jour-là, même si le lien avec les autres affaires est loin d’être évident…
Ce que j’aime bien avec les romans de Jussi Adler-Olsen, c’est qu’ils font à la fois partie d’une série dans laquelle on retrouve les mêmes personnes et leurs histoires récurrentes (le trauma irrésolu de Carl, le passé d’Assad, les problèmes psychologiques de Rose), tout en étant tous originaux sur leur thème principal : avec ce 4ème volume, c’est ici un pan peu reluisant de l’histoire danoise qui est dévoilé, lorsque les femmes jugées légères étaient internées et stérilisées de force, dans un eugénisme qui pourrait malheureusement tout à fait encore se poursuivre de nos jours. C’est d’ailleurs sur ce point que l’auteur insiste lourdement dans le livre, à travers le personnage certes peu nuancé mais néanmoins présent du très méchant docteur Curt Wad.
Bref, même si ce n’est pas de la grande littérature, un bon cru, vite, le suivant !
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Réparer les vivants
le Samedi 10-11-2018
Pierre D. le 10/11/2018
Le style d'écriture est bluffant, d'une richesse et d'une pertinence incroyables.
On a le sentiment de progresser dans ce roman au rythme d'un cœur qui bat à 200 pulsations / minutes.
Le travail de collecte d'information sur ce thème a du être énorme.
Sans avoir l'air d'y toucher et à partir d'un drame humain, l'auteure nous conduit vers la résurrection possible pour d'autres humains et nous permet de mesurer le travail fantastique d'une équipe médicale.
le Mercredi 23-03-2016
Attention, lecture grosse patate !!! Simon est un jeune homme plein de vie, fou de surf et d'amour pour sa belle Juliette. Mais c'est cette vie justement qu'il va perdre un matin, lors d'un terrible accident de voiture. Perdre ? Pas tout à fait : en état de mort cérébrale, Simon est donneur d'organes potentiel... Grosse patate que je vous avais dit !!! Mais "Réparer les vivants", de Maylis de Kerangal, a le mérite de traiter ce sujet sensible, sur les 24 heures où tout se décide, oùi l faut faire des choix alors que la douleur annihile tout... On apprend ainsi plein de choses sur le "protocole" à suivre, les détails glaçants mais si importants. Je n'ai par contre pas du tout aimé l'écriture, que j'ai trouvée pompeuse et pleine d'emphase, à mon goût un peu plus de simplicité aurait été bienvenu. Cela reste pour autant un livre fort, qui pose la question essentielle : et moi, que ferais-je ?
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