Il n'est jamais facile d'écrire une critique sur le livre de quelqu'un que l'on connait, et même pire, que l'on apprécie. Mais ce n'est pas grave, je me lance quand même, parce que je l'ai aimé moi le recueil de nouvelles de Julie ! « le manque à combler » regroupe donc 9 histoires, dont on réalise au fur et à mesure qu'elles font parties d'un seul et même tout. Cela parle d'amour sous ses formes les plus multiples, qu'il soit heureux, violent, triste, glauque, naissant, insatiable… le format de nouvelles convient parfaitement, Julie sait nous faire rentrer à chaque fois rapidement dans son histoire, et ne pas nous lasser jusqu'à son dénouement. Ses personnages sont entiers, passionnés, organiques, presque tactiles. le seul reproche que je peux faire est que c'est trop court, j'en aurais bien voulu plus, suivre davantage ces histoires au premier abord si banales mais pour autant terriblement humaines. Bref, je recommande !

Waouh, quel superbe roman graphique que "De pierre et d'os" de Krassinsky, tiré du livre éponyme de Bérengère Cournut (que je n'ai pas encore lu). L'ouvrage est en effet magnifique sous bien des aspects : ça commence déjà avec la sublime couverture représentant l'héroïne de cette histoire, la jeune Uqsuralik portant son bébé. Ca continue en ouvrant l'album et en découvrant les belles aquarelles de l'auteur, waouh, j'en ai pris plein les yeux ! Et le troisième effet Kiss cool (là je viens de perdre les lecteurs les plus jeunes de cette chronique !), c'est cette histoire originale et touchante, qui nous fait découvrir les us et coutumes d'un peuple que nous rangeons depuis longtemps dans les stéréotypes de notre imaginaire collectif occidental : les inuits. On est ici dans le but ultime de la lecture : on voyage, et le format bande dessinée n'y change rien. Bref, une belle réussite que je ne peux que vous recommander chaudement !

"Amour, sexe et terre promise" est un album pour le moins original : il s'agit en fait d'un reportage sur l'amour dans ces deux pays à la fois si proches et si opposés. Il recense une dizaine de témoignages d'Israéliens et de palestiniens, qu'ils soient croyants ou pas, pratiquants ou non, et c'est terriblement intéressant et instructif. Cet album a le mérite de surtout faire voler en éclat la vision un peu binaire que l'on peut avoir de cette partie du monde et de ceux qui la peuplent : les liens entre humains sont beaucoup plus complexes que ça. Excellente idée d'avoir choisi de mettre ces témoignages en dessin, cela permet de mettre de la distance sur un sujet tout de même sensible. Et que dire des dernières pages, qui démontrent une nouvelle fois de part et d'autre le traumatisme gigantesque du 07 octobre 2023.

J'avoue avoir hésité avant de me lancer dans la lecture de cette bande dessinée : ne me faisais-je pas voyeuse à mon tour ? Et puis j'ai vu que Jean-Marie Villemin avait participé à l'écriture du scénario, alors je me suis dit que cela serait juste de connaitre toute cette sordide histoire de son point de vue. En cela l'ouvrage est exemplaire : il décrit bien les faits en s'appuyant sur des sources fiables (témoignages, comptes-rendus de procès). Le lecteur est vite horrifié de constater qu'une vengeance/jalousie soit passée par le meurtre d'un enfant. En cela il humanise le personnage de Grégory, petit garçon trop souvent cité comme victime plutôt que comme un petit bonhomme plein de vie qui voulait jouer avec son papa. Par contre, et c'est bien dommage, j'ai trouvé le graphisme affreux : les couleurs, le trait (épais, limite sale), franchement ce n'était vraiment pas agréable. Je ne peux en tout cas pas m'empêcher d'avoir du respect pour ce couple après tout ce qu'il a traversé, et n'oublierai jamais les avoir par hasard un jour croisés dans notre petit village de l'Essonne. Bref, une bande dessinée poignante.

Entre Solal et Maya , c'est un véritable coup de foudre lors de cette soirée du nouvel an. Cœur à lire raconte cette belle romance dans un concept original et palpitant : une histoire, deux livres, deux points de vue : celui de Maya et celui de Solal. A vous de choisir par quel personnage vous préférez découvrir cette histoire d'amour mais aussi d'amitié. Quelque soit votre choix, vous n'aurez qu'une envie : découvrir le point de vue de l'autre....

Cœur à lire est une belle romance racontée en deux livres et en deux points de vue : celui de Maya et celui de Solal. Entre eux deux, c'est un véritable coup de foudre lors de la soirée du nouvel an. Mais une histoire d'amour n'est pas simple, on se cherche, on doute, on espère....découvrez dans l'ordre qui vous plaira le point de vue de chacun des deux ainsi que les non-dits, les loupés, les maladresses qui jalonnent cette belle relation amoureuse.

Un polar rural écrit par une nouvelle voix du genre, dont c'est le tout premier roman. L'ambiance pesante et les non-dits au coeur d'un hameau où s'est perpétré un crime atroce débouchent sur une fin glaçante...

Olivier Guez: Mésopotamie Très déçue, quand il s'agit de décrire la rencontre de Gertrude Bell avec le monde orientale, les habitants, la culture, c'est avec un style wikipédia, et nous avons l'expérience amoureuse de Gertrude dans tous les détails intimiste comme un roman. Sinon, cela reprend tous les aspects géopolitiques qui on conduit à la création de l'Irak, c'est assez intéressant mais encore une fois, pas mieux que les fiches wikipedia correspondantes.

Norek change de registre et va cette fois nous embarquer dans un roman sur une guerre, pas n'importe laquelle, une guerre où la Finlande doit faire face à la Russie, la guerre d'hiver ou russo-finlandaise qui durera 105 jours et s'achèvera le 13 mars 1940. David contre Goliath, ce combat ne peut qu'attirer notre attention sur la situation actuelle et l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nous suivrons le parcours de Simo Häyhä, surnommé la Mort Blanche, considéré comme le plus grand tireur d'élite de tous les temps. Malgré les conditions climatiques extrêmement défavorables, il abattra entre 500 et 700 hommes, toujours concentré et ne ratant presque jamais sa cible. Les finlandais se montreront très habiles, ingénieux, mobiles face à l'arrogance et l'incompétence de l'armée russe sous la pression de Staline et de la bêtise d'une dictature. Les finlandais perdront 10% de leur territoire et 20% de leur potentiel industriel mais seront considérés dès lors pour leur esprit de ténacité, le fameux « sisu ». C'est un nouveau récit haletant que nous livre Norek, une fois commencé il est difficile de s'arrêter, à lire d'une traite si possible. Martine F

Encore une fois Sandrine Collette nous plonge dans un univers hostile, des paysages campagnards y sont décrits avec beaucoup de justesse, les seigneurs y règnent en maîtres et abusent de leurs droits. Les paysans eux souffrent de disette bien que travaillant avec acharnement jusqu'à l'épuisement. Nous pénétrons dans l'univers de deux familles qui sont unies pour endurer toute la dureté de la vie. Un jour, une petite sauvageonne fait son apparition et sera vite adoptée par ce petit clan, mais elle est différente et contrairement aux paysans, elle ne connaît pas la soumission et ne l'admet pas. Toute l'énergie des paysans est concentrée sur le travail et la survie, quant à Madeleine, elle ne connaît pas les limites auxquelles les habitants de cette contrée sont si habitués depuis tant de temps, de génération en génération. C'est court, abrupt et percutant, le lecteur ne peut que très vite s'attacher à ces personnages touchants, nous avons envie que leur sort s'améliore. Tout le monde tombe très vite sous le charme de Madeleine, saura-elle changer le cours des choses ? Martine F