Liste des commentaires
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Derrière le rideau
Delphine A le Samedi 18-06-2022
« Derrière le rideau », de Sara Del Giudice, est une bande dessinée très poignante qui m’a beaucoup marquée : on y découvre l’histoire de Yaël et de sa petite sœur, qui vivent en Provence avec leurs parents, à cette période bien particulière de l’avant guerre. Leur enfance est gaie et délurée, marquée par divers événements qui paraissent à leurs yeux anodins : leurs grands-parents paternels qu’ils n’ont jamais vu, leur mère qui s’affaiblit, leur père qui se cache derrière un rideau…
C’est là toute la puissance de cet album : les petites anecdotes sans importance vues par ces filles sont en fait autant d’indices pour nous, adultes du XXIème siècle, qui connaissons la triste histoire de la guerre et les faiblesses de l’Homme. Cela donne à cette BD différents degrés de lecture, mais surtout une tension qui ne fait que grandir, pour arriver à son summum à la dernière page (poignante). Même si je ne suis pas top fan du graphisme (nez triangle ?), je recommande chaudement.
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La Crue
Delphine A le Dimanche 15-10-2023
Cela faisait de longs mois que la magnifique couverture du premier tome de "Blackwater" me faisait de l'œil, alors je me suis lancée et pouf, dévoré en 3 jours ! Il faut dire que la trame réunit pas mal des sujets qui m'intéressent : Amérique profonde, saga familiale, et un peu de surnaturel. J'achète !
Nous sommes donc dans la petite bourgade de Perdido au sud de l'Alabama au début des années 20. Une terrible crue a submergé la ville, sur laquelle règne la famille Caskey grâce à sa riche scierie : il y a Mary-Love la maman possessive, Sister la jeune fille qui ne quitte jamais sa mère, et Oscar, le fils chouchou. Lorsque celui-ci sauve des eaux la singulière Elinor, on sent bien que les choses vont un peu se compliquer...
L'écriture de Michael McDowell est simple mais rapidement addictive : les pages se tournent facilement, la trame se tisse inexorablement, les personnages prennent peu à peu de l'épaisseur. Vous l'aurez compris, j'ai adoré, et il me tarde de découvrir la suite ! Je recommande.
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La Digue
Delphine A le Mercredi 29-05-2024
Cric crac croc… Je n’ai fait qu’une bouchée de ce second tome de la saga Blackwater, « La digue » !!!
J’ai été ravie d’en retrouver tous les protagonistes, dont Elinor, la mystérieuse épouse d’Oscar apparue un des soirs de la grande crue qui avait ravagé la ville, et Mary-Love, la maman du même Oscar, qui ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de cette rivale et enchaine les coups bas afin de garder fiston à porter de main. Elle met ainsi tout en œuvre pour permettre la construction de la digue qui protégerait Perdido d’une nouvelle crue, d’autant plus que sa belle-fille y est farouchement opposée (pourquoi ? Mystère, mais on se doute qu’il y a un peu de fantastique là-dessous). Cependant Mary-Love va se retrouver prise à son propre piège…
Comme je vous l’ai dit, on prend les mêmes et on continue : chacun évolue, tisse sa toile dans cette petite ville perdue de l’Alabama. Il y a des nouveaux venus, des drames aussi, et on se demande où Michael McDowell va bien nous emmener dans les prochains tomes.
Vite la suite !!!
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Les fêlures
Brigitte G le Vendredi 24-06-2022
Chaque fois que l'on croit avoir cerné un personnage la suite nous prouve le contraire, car tout est remis en question, les nuances ou les mensonges construisent ou détruisent au fil de la lecture. Un régal
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Les filles d'Égalie
Delphine A le Jeudi 02-01-2025
Et si nous imaginions un monde gouverné par les femmes ? Où les hommes seraient confinés à la maison à s’occuper des enfants et des tâches domestiques, pendant que mesdames travaillent, boivent des bières et rentrent le soir mettre les pieds sous la table ? C’est ce qu’a fait Gerd Brantenberg dans son livre « Les filles d’Egalie », réédité il y a deux ans par les super éditions Zulma (j’adore leurs couvertures !).
On y suit les débuts dans le monde de Petronius, jeune garçon de 16 ans qui s’apprête à participer au bal des débutants afin d’y trouver une femme qui voudra bien lui proposer un pacte-paternité, sésame pour une vie pépère d’homme au foyer. Mais pour cela il doit s’habituer à son nouveau porte-verge qui le gêne un peu, et à son physique gringalet qui n’est pas du goût des femmes d’Egalie…
Vous pourriez croire le propos grossier et le trait trop appuyé à la lecture de ce pitch, mais l’autrice réussit le tour de force de mettre en évidence des situations qui dans le sens inverse ne gênent absolument personne (hommes au foyer, dictature de la beauté et de la mode, etc…). Vous pourriez me dire qu’elle profite de la mouvance féministe actuelle, mais il faut savoir que ce livre est paru initialement en 1977, et que son écriture a commencé en 1962, à une époque donc archi-patriarcale. Outre les situations, j’ai adoré la féminisation de l’écriture (nom d’un déesse !, elle y a, le reinaume, …), qui réhausse d’autant plus le propos. Alors oui, il y a quelques longueurs, mais largement rattrapées par la créativité de l’ensemble. Et je ne vous parle même pas de la mouvance écolo avant l’heure, qui m’a même un peu surprise !
Bref, un livre original qui fait réfléchir.
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Reine de coeur
Martine F le Vendredi 09-02-2024
On vibre aux sons constants de cette musique de mots sur fond de guerre atroce et d’histoires d’amour. Les tambours et les cymbales font résonner les atrocités de la guerre tandis que l’alto peut faire vibrer l’amour infini qui lie deux êtres. C’est une histoire transgénérationnelle qui se joue au Japon et en France avec toujours chez Akira Mizubayashi une même passion mélomane qui rythme ses histoires.
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Matrices
Brigitte G le Jeudi 04-07-2024
Une plongée glaçante dans l'exploitation de femmes vulnérables vendues pour le commerce très lucratif de la GPA et de la prostitution- ce livre est d'autant plus attachant que l'enquête rentre en résonance avec un traumatisme personnel et encore douloureux, vécu longtemps auparavant par Louise, au bord de l'épuisement.
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L'Affaire Alaska Sanders
Delphine A le Lundi 28-08-2023
Certains diront que les livres de Joël Dicker sont tous pareils, et ils auront peut-être raison. D’autres diront qu’il est un pur produit marketing sachant très bien utiliser les tableaux d’Edward Hopper, et ils auront sûrement raison aussi. Mais il n’empêche que j’ai passé un excellent moment avec son dernier opus, « L’affaire Alaska Sanders », que j’ai littéralement dévoré.
Petite ville de Mount Pleasant, dans le New Hampshire. Une joggeuse matinale découvre le corps sans vie d’une jeune femme au bord du lac du coin (enfin pas que, mais je ne veux pas vous gâcher la surprise !). Bref, une rapide enquête permet de mettre un de ses amis sous les verrous pour perpétuité. Mais c’est sans compter notre Marcus Goldman national qui dix ans après va inopinément venir fourrer son nez dans cette histoire-là, et nous la résoudre cette enquête !
Comme d’habitude, passé et présent s’entremêlent dans cette histoire pleine de rebondissements, le premier éclairant le second sous un angle nouveau. On est heureusement loin du grand n’importe quoi de « La disparition de Stéphanie Mailer », ainsi que du burlesque de « L’énigme de la chambre 622 » : ici l’intrigue tient diablement bien la route. Annoncé comme le second tome de la trilogie Goldman, entre « La vérité sur l’affaire Harry Québert » et « Le livre des Baltimore », j’avais peur d’un résultat alambiqué pour faire le lien entre les deux : il n’en est rien. On dévore les 569 pages en se disant qu’on relirait bien les deux autres.
Bref, pour moi une belle réussite !
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Un barrage contre l'Atlantique
Delphine A le Samedi 18-11-2023
J'aime bien Frédéric Beigbeder. Son coté dandy chic parisien me fait sourire, et surtout c'est un passionné de littérature. J'avais beaucoup aimé son livre autobiographique "Un roman français", et "Un barrage contre l'Atlantique" promettait d'en être la suite. Et bien oui et non...
Oui dans le sens où le livre fourmille d'anecdotes sur son enfance et son adolescence. On suit ses premiers émois amoureux et sexuels, la douleur du divorce de ses parents, son histoire avec Laura Smet, et sa vie rangée mais heureuse de père de famille ; Non dans le fait que le livre n'est justement qu'une succession de ces anecdotes, sans vraiment de fil conducteur, sauf peut-être le fait qu'il les écrive face à la mer chez un ami du Cap Ferret pendant le confinement. Et là on repart dans le coté bobo chic qui peut énerver un peu..
Bref un peu déçue, il ne suffit pas de courtes pensées, aussi pertinentes soient-elles, pour faire un bon livre.
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Azincourt par temps de pluie
Delphine A le Mercredi 18-01-2023
Honte à moi, je ne savais même pas qu’Azincourt était une célèbre bataille !!! Alors merci à mon fils d’avoir eu cette super idée de cadeau de Noel et de m’avoir offert « Azincourt par temps de pluie » de feu Jean Teulé.
L’action se situe en Picardie le jeudi 24 octobre 1415 (soyons précis). Après une petite escapade en France, le roi d’Angleterre tente de retourner sur son île en atteignant Calais. Son armée étant peu nombreuse et cassée par la dysenterie, le fleuron de la noblesse française prend alors son armure, son cheval et ses écuyers pour lui barrer la route et massacrer de l’anglais. Mais les choses ne vont pas tout à fait se passer comme ça…
J’ai eu beaucoup de mal avec le début du livre, pendant lequel l’auteur ridiculise au maximum ses personnages à travers une multitude de passages grivois et graveleux un peu insupportables. Et puis la bataille commence, et là tout prend corps. Les petits détails anodins de la première partie prennent soudain une ampleur décisive, et deux mondes s’affrontent alors : les anglais démunis, malades qui n’ont plus rien à perdre, face à la chevalerie française, puissante mais bourrée de principes qui lui seront fatals. C’est poignant, violent, terriblement cruel, avec une désespérante impression de gâchis, mais toujours avec ce ton ironique qui se moque de tout le monde.
Bref, pour moi un livre sauvé par son sujet.
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