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couverture de : Hygiène de l'assassin
le Samedi 12-05-2012
J'avoue avoir été un peu déçue par "Hygiène de l'assassin" d'Amélie Nothomb: sur cete joute verbale entre un prix Nobel de littérature cynique et méchant, et une jeune journaliste pertinente et tétue, je m'attendais à plus percutant et mordant... Je reste donc sur mon faim et mon idée: Amélie Nothomb n'est jamais aussi bonne que dans ses romans autobiographiques autour de sa jeunesse orientale.DD78
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couverture de : Le sabotage amoureux
le Lundi 24-12-2018
Pour moi, l'oeuvre d'Amélie Nothomb se divise en deux parties : d'un côté ses romans fictifs, pour la plupart courts et percutants ; de l'autre ses récits autobiographiques, qui nous racontent son incroyable vie d'enfant de diplomate (belge de surcroît). C'est dans ce groupe que se situe "le sabotage amoureux", qui commence par l'arrivée en Chine de toute la famille alors qu'Amélie n'a que 7 ans. Et pas n'importe quelle Chine : celle du communisme et de la révolution culturelle, où être étranger signifiait être parqué dans des ghettos de luxe sans aucun contact avec la population locale. Alors forcément, quand on a 7 ans et qu'on est entouré d'enfants de plus de 30 nationalités différentes, on se trouve une super occupation : faire la guerre... Grosse déception pour ma part je l'avoue : je n'ai pas trouvé grand intérêt dans ces récits de guerre des boutons à la sauce chinoise, où l'ego de notre Amélie apparaît bien démesuré. Il y a certes 2 ou 3 allusions au contexte complexe de ce pays si particulier, mais largement noyées dans des récits de combats enfantins un peu ennuyeux. Bref, pas terrible.
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couverture de : Le Baiser au lépreux
Delphine A le Dimanche 12-05-2024
J’avais découvert Francois Mauriac il y a de nombreuses années avec la lecture du « Baiser au lépreux » qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. J’ai choisi cependant de réitérer avec « Génitrix » dont le sujet m’a bien plu : la lutte d’influence entre une mère possessive et sa belle-fille anticonformiste autour de Fernand, pourtant lourdaud quinqua provincial. Dans la lourde chaleur d’une petite ville perdue du début du XXème siècle, les coups vont être portés de part et d’autre, jusqu’à en être fatal… L’écriture de Mauriac est belle mais ardue, pourtant je suis bien rentrée dedans en lisant le livre quasiment d’une traite. J’ai trouvé le personnage de la mère particulièrement perfide, mais c’est surtout ce lâche Fernand qui m’a bien énervée ! Le lecteur sent en tout cas bien peser le poids des traditions et du qu’en-dira-t-on. Bref, pas mal.
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couverture de : Aurélien
le Lundi 10-06-2019
De Louis Aragon, je ne connaissais en fait que quelques poèmes, son histoire d'amour fusionnel avec Elsa Triolet, ainsi que quelques collèges/rues à son nom. Mais avec son roman "Aurélien", j'ai découvert un merveilleux écrivain. Nous sommes dans le Paris des années folles. Aurélien traîne son ennui de riche trentenaire dans les lieux à la mode, entouré d'amis superficiels ou dans les bras de femmes de passage. Il n'a jamais été vraiment amoureux, n'a jamais été quoi que ce soit d'ailleurs, survolant cette vie à laquelle il ne voit pas d'intérêt. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Bérénice, provinciale venue passer des vacances à Paris... "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Rien dans la 1ère phrase de ce roman ne laisse présager le tourbillon dans lequel notre héros va se trouver entraîné, et nous aussi par la même occasion. Aragon dissèque à merveille les affres et tourments de l'amour, que ce soit avec nos 2 protagonistes, ou à travers la multitude de personnages secondaires qui peuplent ce roman en lui donnant une belle profondeur : le cousin Edmond, marié par intérêt à une riche héritière qu'il s'amuse à faire souffrir ; le poète Paul Denis, jeune idéaliste qui se perdra par amour ; la comédienne Rose qui collectionne les hommes dans la peur de perdre sa beauté et son pouvoir de séduction. L'écriture est fine, empreinte d'une poésie loin d'être rébarbative, qui ne donne que plus de puissance aux sentiments qui sont ici décryptés. Bref, une magnifique découverte et un très gros coup de cœur.
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couverture de : L'insoutenable légèreté de l'être
Delphine A le Vendredi 26-08-2022
« L’insoutenable légèreté de l’être », de Milan Kundera : non mais quel titre magnifique, magique, poétique !!! Je ne pouvais pas y résister. Nous sommes à Prague dans les années 60. Tomas est chirurgien, séduisant, et vogue de femme en femme après un mariage raté. Sa route croise un jour par hasard celle de Tereza, frêle jeune femme à l’enfance compliquée, et là c’est le coup de foudre. Dévastateur, inéluctable, entier. Elle s’installe peu à peu dans sa vie, s’accommodant tant bien que mal des maitresses qu’il ne peut s’empêcher de voir. Mais un jour, un certain printemps accompagné de chars russes s’invite dans leur histoire, les obligeant à fuir… N’allez pas croire que ce livre n’est qu’une histoire de sentiments : c’est une réflexion bien plus large sur l’amour, la jalousie, l’oppression, l’humiliation, l’histoire, la philosophie. Ca fait du bien de temps en temps de suivre ce genre de réflexion qui (pour ma part) souvent me dépasse. J’ai également appris plein de choses sur le printemps de Prague et ses répercussions sur ses habitants. Par contre j’ai trouvé cette histoire d’amour un peu datée, tournant beaucoup trop à mon gout autour du cul, à se demander si Kundera n’est pas un peu vieux libidineux ? Bref, un avis mitigé : c’est un livre qui pour moi ne ressemble à nul autre, mais qui pourtant ne me marquera pas plus que cela.
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couverture de : L'oeuvre
le Mercredi 09-10-2019
Le Zola de l'été, ça a été pour moi cette année "L'oeuvre". Cette fois-ci pas d'alcoolisme destructeur ni de prostitution de luxe, mais de la peinture... Claude est donc un peintre originaire de Provence qui ne vit que pour son art, a l'obsession du détail et veut bousculer l'ordre établi. Il est entouré de ses copains du sud, dont Sandoz, son meilleur ami apprenti écrivain. L'objectif est d'être exposé au Salon annuel afin de se faire connaître, mais sa première tentative se solde par un echec : tous se moquent de lui. Peu importe, Claude s'enferme dans sa determination et sombre alors peu à peu dans la folie, obsédé par son oeuvre... C'est un Zola un peu particulier car autobiographique : Claude, c'est en fait Paul Cézanne, l'ami d'enfance de Zola, ici représenté par Sandoz. Il connaissait très bien le milieu des impressionnistes, a côtoyé Mannet, Courbet et toute la bande, et a été un des premiers spectateurs des réactions conservatrices suscitées par leurs tableaux. Cependant, on a un peu de mal à comprendre de nos jours le scandale qu'ont pu suscité ces œuvres, devenues pour nous des classiques. Et malgré une magnifique histoire d'amour en trame secondaire, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à m'intéresser au sujet. Bref, pas mon meilleur Zola.
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couverture de : Tendre est la nuit
le Mardi 06-02-2018
Que cela fût laborieux... J'avais pourtant adoré il y a quelques années le "Gatzby le magnifique" de F. Scott Fitzgerald, c'est pourquoi j'avais hâte de me lancer dans "Tendre est la nuit", son autre oeuvre la plus connue. Nous y suivons la vie de Dick et Nicole, 2 richissimes américains partageant leur temps entre la french riviera et le Paris des années 20, entourés de leurs amis un peu space : RoseMary la jeune actrice qui a des vues sur Dick ; Abe North l'écrivain alcoolique et auto destructeur ; et j'en passe et des meilleurs. Mais derrière toute cette façade soigneusement polie au dollar et à la frime, se cache cependant une faille qui finira par détruire le couple... Et bien malgré ce pitch bien mystérieux, je me suis ennuyée grave. On n'arrive pas à s'attacher aux personnages, dont le caractère passe du coq à l'âne sans que l'on s'y attende. C'est d'autant plus frustrant que la société et la période décrites sont passionnantes, mais l'histoire racontée beaucoup moins. Bref, top déçue.
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couverture de : Les trois mousquetaires
Delphine A le Lundi 26-08-2024
Tout le monde connait l’histoire des « Trois mousquetaires », alors pourquoi lire aujourd’hui ce pavé de 700 pages me direz-vous ? Ben parce que c’est trop bien !!! Alexandre DUMAS a vraiment le don de capter l’attention de son lecteur avec mille et un petits détails, ainsi qu’un sens du romanesque qui ne vous fait pas lâcher votre bouquin. Il y a ce qu’on connait de l’histoire (d’Artagnan le jeune fougueux, Athos le ténébreux, Porthos le gros lourd, Aramis le trop classe, la méchante Milady et la fameuse affaire des ferrets), mais comme je l’ai dit plein d’autres petits détails viennent enrichir le récit : le royal et capricieux caractère de Louis XIII, ses relations compliquées avec son épouse Anne d’Autriche, les stratégies du cardinal de Richelieu, les aventures des fidèles valets de nos héros ainsi que leurs amours toujours compliqués, et j’en passe et des meilleurs. Autant je m’étais un peu ennuyée avec « La reine Margot », autant je me suis ici régalée, même si je dois avouer que j’ai mis un peu de temps avant de rentrer dedans. L’ensemble m’a en tout cas tellement emballée que je vais me lancer dans la suite, « vingt ans après », afin de savoir ce que nos chers mousquetaires sont devenus. Bref, je recommande !
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couverture de : L'Idiot T.1
Delphine A le Vendredi 05-05-2023
Je l’ai enfin terminé !!! Deux mois que j’étais avec mon « Idiot » de Dostoïevski, c’est peu de dire que ce fut laborieux. L’histoire du Prince Mychkine, jeune homme simplet mais fondamentalement bon qui déboule dans la bonne société de Saint-Petersbourg ne m’a pas du tout intéressée, la faute je pense à la myriade de personnages secondaires tous autant insupportables les uns que les autres et que je n’ai jamais vraiment réussi à cerner : Aglaïa, jeune fille fière au caractère bien changeant et capricieux, dont on ne connaitra pas les sentiments à l’égard du Prince ; sa mère Lisavéta, tout aussi insupportable que sa fille, qui règne en maitre sur sa famille (enfin surtout son mari) ; Lébédev, un fonctionnaire un poil collant, surtout depuis que le Prince a hérité d’une belle fortune ; Nastassia, belle jeune femme à moitié folle qui ne s’est jamais remise d’avoir été abusée par son vieux tuteur et le fait bien payer à tout le monde. Et je pourrais ainsi vous en rajouter des tonnes et des tonnes, il faut dire que le livre fait plus de 700 pages… Moi qui avais été impressionnée par « Crime et châtiment », j’ai ici carrément été déçue, ne trouvant aucun intérêt à des scènes où la myriade des personnages ci-dessus s’entremêlent dans de bien pâles intrigues. Il y a bien un ou deux passages sublimes (la lecture de la lettre de suicide d’Hyppolite by himself notamment), mais c’est quand même cher payé. Bref, on oublie ! A noter que la médiathèque n'a que le premier tome, mais vous aurez compris que ce n'est pas bien grave.
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couverture de : Le grand secret
le Samedi 25-04-2020
C'est là encore le titre du livre qui m'a interpellée : quel pouvait donc être ce "grand secret" de Barjavel ? Et ben maintenant je sais, hé hé !!! Cela commence dans les années 50, quand le président indien Nehru est mis au courant par l'un de ses proches conseillers. Comprenant l'impact que cela peut avoir sur l'humanité, il fait alors le tour de la planète afin de mettre ses plus grands homologues dans la confidence. Tous décident, de Khrouchtchev à la reine d'Angleterre, de garder le secret. En parallèle, en France, Jeanne et Rolland vivent un amour fusionnel. Mais comme le battement d'aile d'un papillon, le grand secret va les rattraper... Aïe, difficile de résumer le début du livre sans trop en dire, mais ce qui est sûr, c'est que je l'ai dévoré ! J'ai beaucoup aimé l'utilisation du contexte géo politique des années 50/60 pour servir l'intrigue, ainsi que l'ambiance aujourd'hui désuète de cette époque. L'amour prend une place importante dans l'histoire, peut être un peu trop d'ailleurs. Mais qu'importe, j'ai trouvé l'ensemble hyper bien construit et plein d'imagination. Je recommande !
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