Dans son livre « Triste tigre », gros succès littéraire de l’année dernière, Neige Sinno (quel joli prénom) nous raconte l’inceste dont elle a été victime durant son enfance. Son beau-père a ainsi abusé d’elle pendant des années, la faisant malheureusement grandir bien plus vite qu’elle n’aurait dû. Des années plus tard, elle a eu le courage de porter plainte, et son bourreau a été reconnu coupable, emprisonné, et peu d’années plus tard libéré… Mais ne réduisons pas « Triste tigre » à un simple témoignage (ce qui aurait déjà été beaucoup) : l’auteure mélange en effet dans son livre histoire personnelle et réflexion, cite multiples références littéraires, passe de tendres souvenirs à de terrifiants instants très crus. Bref, on est plus dans l’essai que dans le roman, et c’est tant mieux. Elle essaie de donner un sens à tout cela, de comprendre le pourquoi de la chose, sans malheureusement y trouver de réponse. La lectrice que je suis a été glacée par certains passages, mais je me souviens surtout de celui où au moment du coucher de sa petite fille, lors du câlin du soir, elle réalise que la frontière entre l’amour et l’abject est bien plus facile à traverser qu’elle ne l’imaginait. Bref, pas forcément un grand livre pour moi, mais un ouvrage fort sans aucun doute.

A mon tour de gouter à cette « Odeur de gingembre », qui m’a permis de bien voyager pendant quelques jours. Mary est une jeune écossaise qui n’a pas froid aux yeux. Elle part seule rejoindre son fiancé militaire en poste à Pékin. Rien de bien extraordinaire jusque-là me direz-vous, sauf que l’on est en 1903, et que les choses sont alors bien compliquées pour une femme qui doit rester dans son rang… Oswald Wynd a choisi de nous faire découvrir les aventures de Mary à travers sa correspondance avec sa mère ainsi que son journal intime, ce qui rend le récit très vivant et facile à lire. On découvre en même temps qu’elle un monde à part, coincé entre les us et coutumes d’un empire millénaire et ceux guère plus libres de la bonne société occidentale de l’époque. Le destin de femme mariée et soumise de Mary ne va en plus pas se dérouler comme prévu, la faute à sa rencontre avec un singulier officier japonais. J’ai trouvé également ce récit étonnamment moderne et féministe, Mary prenant sa vie en main sans se plier à ce que l’on attend d’elle. Et quelle merveille de découvrir (un peu de) la Chine et Japon de l’époque. Tout cela avec en prime une belle écriture. Bref, un petit bijou exotique et délicat.

J’ai en fait emprunté « Une famille aux petits oignons » pour pouvoir lire le 4ème tome de la série, qui n’est pas disponible seul à la médiathèque. « Des vacances au chocolat » amène cette fois-ci nos Jean-Quelque-chose au bord de la mer, à l’hôtel des Roches rouges. Bon, il s’agit en fait d’une caserne aménagée en centre de vacances pour les militaires et leurs familles, mais ce n’est pas ça qui va arrêter la troupe des frangins dans leurs bêtises de jeunesse. On les voit d’ailleurs ici un peu grandir les frérots, faisant leurs premiers murs pour se passer de l’autorisation parentale. Mais c’est toujours frais, charmant, plein de bonne humeur et d’amour, bien caché entre les lignes. J’ai adoré ces vacances au chocolat, avec cependant un seul reproche : c’est beaucoup trop court ! En tout cas merci Mr Arrou-Vignod de nous faire partager un peu de votre enfance, certes romancée, mais qui n’en reste pas moins terriblement attachante.

exelent

J'ai lu "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", d'Harper Lee, et j'ai bien aimé, même si j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans... Scout est une petite fille qui vit dans l'Alabama des années 20, avec tout ce que cela implique (société du vieux sud, ségrégation raciale, j'en passe et des meilleures). Mais du haut de ses 8 ans, elle est surtout intéressée par les jeux avec son grand frère, le jardin tentant de la voisine, l'entrée à l'école, ainsi que cet étrange voisin qui ne sort jamais de chez lui. Jusqu'au jour où son père avocat est commis d'office pour défendre un noir accusé de viol. Dès lors, les yeux de Scout vont s'ouvrir plus grand sur son petit monde... Je ne le savais pas, mais c'est un grand classique de la littérature américaine, et contre toute attente l'unique livre de son auteur. L'histoire est narrée à la 1ère personne, ce qui donne lieu parfois à des situations rigolottes (à 8 ans, on en fait plein des bêtises), et qui atténue les situations qui le sont moins (notamment la tentative de lynchage du père). On ressent bien cette atmosphère du vieux sud américain, pleine d'odeurs, de torpeur, de poussière et d'ennui. Bref pas mal, mais un petit peu déçue quand même (n'est pas Steinbeck qui veut).DD78

J'ai lu "La formule préférée du professeur", et j'ai bien aimé... Une aide-ménagère pas forcément des plus cultivées est embauchée chez un ancien professeur de mathématiques, devenu amnésique à la suite d'un terrible accident de voiture, et dont la mémoire de poisson rouge n'excède pas depuis plus de 80 minutes. Ces 2 êtres pourtant si différents vont lentement apprendre à se connaitre et à s'apprécier, l'une apportant à l'autre la vie et la chaleur humaine, tandis que le vieux monsieur lui fait découvrir la magie des mathématiques... On est ici dans un roman tout en subtilité et en douceur, dont l'histoire se déroule dans une retenue typiquement japonaise : les personnages dont on connait à peine le nom sont vite attachants, et le thème des mathématiques est abordé justement de manière abordable et ludique (mais est-ce parce que je les ai moi-même étudiées?). J'ai eu plus de mal avec le thème du base-ball, qui est vraiment un sport qui m'indiffère au plus haut point. Bref, un beau moment de lecture, long juste comme il faut.DD78

J'ai lu "Un heureux évènement" d'Eliette Abécassis, et m'y suis tellement retrouvée ... L'histoire est pourtant simple: une jeune femme de 30 ans devient maman. Mais à travers ce thème universel, l'auteur réussit à mettre en avant les mille et un questionnements que la maternité implique, les doutes, les découvertes, non seulement autour du bébé, mais surtout autour de soi-même. J'ai quelques fois retrouvé dans le livre mes pensées au mot près ! Et puis surtout, elle déglingue cette sacro-sainte idée reçue que le fait de devenir mère implique forcément joie et bonheur. Oui c'est difficile, oui c'est perturbant, et on a le droit de le dire sans passer pour une mère indigne ! Je recommande donc.DD78

bien

histoire de Mani, qui aurait existé au 3ème siècle mais qui a été oublié, prophète d'une religion qui englobe toutes les religions, où chacun a sa part d'ombre et de lumière et est responsable de faire vivre cette lumière. je recommande pour ceux qui aiment se plonger dans le passé du moyen orient et de la Perse antique.

Pour les amateurs du jeu vidéo Assassin's Creed et qui ne font pas que jouer, ce livre parle de la genèse de la secte des assassins. Pour les autres aussi, je recommande vivement ce livre.