Liste des commentaires
Delphine A le Dimanche 28-03-2021
Il est incroyable de se dire qu'un livre comme "Bonjour tristesse" a été écrit il y a plus de 60 ans par une adolescente. Non pas que l'histoire soit complexe (une fille met en place une stratégie pour éviter que son père ne se remarie), mais côté écriture, waouh, quel style ! Cynisme, recul, nonchalance, on est vraiment en dehors de ce que l'on pourrait attendre d'une bourgeoise de 17 ans des années 50. Et pourtant, on a du mal à ne pas identifier la Cécile du roman avec la jeune Françoise Sagan. Il découle de cette écriture une ambiance bien particulière, presque venimeuse, nichée dans la pinède d'un bord de mer méditerranéen. Une belle surprise.
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couverture de : MOI, CHRISTIANE F., 13 ANS, DROGUEE, PROSTITUEE...
le Vendredi 01-08-2014
On est bien loin des tonnes de livres "castor poche" que je lisais pourtant à la même période... Ici, la réalité est dure, cruelle, incompréhensible pour la jeune fille que j'étais à l'époque: dans l'Allemagne d'avant la destruction du mur, Christiane est une jeune ado qui se retrouve prise dans l'enfer de la drogue. Pas la douce, non, la dure, celle que l'on s'injecte au creux des bras déjà constellés de trous, à la recherche de la veine qui voudrait bien se laisser transpercer pour amener à la douce délivrance... éphémère, et qui fera faire le pire pour obtenir de l'argent, et ainsi recommencer, encore et encore, dans ce cercle infernal.Vous l'avez compris, ce livre m'a énormément marqué, et m'a fait ouvrir les yeux certes pas sur la plus jolie facette du monde, mais en me sortant de mon milieu ultra-protégé, à une époque où internet et tout ce qu'il amène n'existait pas. Bref, à les yeux, un témoignage obligatoire.DD78
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le Mercredi 21-08-2013
Je voulais aller voir le film, mais à défaut j'ai dû me contenter du livre... sans aucun regret !!! Fraichement débarqué de son middle-west natal, le narrateur découvre grâce à sa cousine le New-York des années folles, monde fait de frivolités, superficialités et autres hypocrisies (et tout le monde trouve ça normal). Mais suite à sa rencontre avec son étrange voisin Gatsby, les vernis vont se craqueler, et de vieilles histoires ressortir... Je ne connaissais pas du tout l'histoire (si si, c'est possible!), et j'ai découvert en fait un merveilleux roman d'amour, même si les histoires d'amour ça finit mal, c'est bien connu...Le livre est court, mais parvient en peu de pages à recréer et dépeindre une ambiance folle. Bref, j'ai beaucoup aimé.DD78
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couverture de : ACCOMPAGNATRICE (L')
le Mercredi 23-03-2016
C'est un tout petit roman que cette "Accompagnatrice" de Nina Berberova, mais au combien fin et subtil. Sonia est la fille pauvre d'une professeur de piano dans le Petersbourg du début du XXème siècle. Sans éclat et sans talent, elle devient cependant la collaboratrice de la rayonnante Maria, chanteuse lyrique à succès, qui lui fait découvrir un monde de luxe et de raffinement. Mais loin de lui en être reconnaissante, Sonia prépare lentement un plan afin de la détruire... On est dans la Russie pré-révolutionnaire, dans un monde voué à disparaître qui ne le rend que plus fascinant. L’héroïne est partagée entre la reconnaissance et la jalousie, et ne colle pas au rôle d'amie dévouée et reconnaissante que l'on s'attend à lui voir endosser. Bref, pas mal, même si à force de délicatesse l'ensemble n'est pas loin d'être un peu fade.
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couverture de : GENS DE DUBLIN
le Dimanche 14-04-2019
Il y a quelques années, j'avais lu un article désignant "Ulysse" de James Joyce comme étant LE livre du 20ème siècle. Je m'étais alors un peu renseignée dessus, et j'avais découvert qu'il était surtout connu pour être très difficile à lire. Je me connais, tiens tiens, un pavé illisible, c'est ce qu'il me faut ! Mais comme quoi je deviens sage avec le temps, je me suis dit qu'il valait peut-être mieux découvrir Joyce avec l'une de ses œuvres les plus accessibles, alors je me suis lancée dans la lecture des "Gens de Dublin". Et grand bien m'en a fait ! Il s'agit en fait d'un recueil de 15 nouvelles, chacune se penchant sur un personnage particulier habitant la capitale irlandaise au XIXème siècle, sur un fond quand même assez récurrent d'alcoolisme et de violence : il y a la jeune servante, qui veut faire plaisir à tout le monde ; le journaliste effacé, qui retrouve l'un de ses amis ayant lui réussi ; la mère, qui défend sa fille lors de son entrée dans une troupe d'opéra ; et puis Gabriel, jeune homme qui découvre sa femme sous un nouvel angle dans "Les morts", la nouvelle la plus connue. Bref, vous sentez bien que j'ai du mal à vous les vendre, ces nouvelles, car elles m'ont toutes un peu ennuyée (pour ne pas dire endormie...) : c'est très bien écrit, mais ça ne m'a pas du tout touchée, les personnages semblant sans accroche. Je passerai donc à coté de la lecture du livre du siècle, et ce n'est pas grave du tout !
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Delphine A le Dimanche 13-06-2021
Je n’avais encore jamais lu Dickens, mais quand j’ai trouvé « Les grandes espérances » dans une boite à livres, je me suis dit que c’était le moment. Pip est un jeune orphelin recueilli et « élevé à la cuillère » par sa sœur et son mari Joe le forgeron. Pourtant la vie n’est pas toujours facile avec cette frangine pas commode qui ne laisse rien passer (sauf les coups), heureusement que Joe est là pour partager avec bonhomie et tendresse les humeurs de madame. Mais un jour que Pip se recueille sur la tombe de ses parents, il voit débouler un forçat en cavale qui lui demande sous la menace de l’aider. Du haut de ses 5 ans, Pip terrorisé va alors piquer le pâté de canard dans le garde manger de la maisonnée. Ce qu’il ne sait pas, c’est que cette décision va changer à tout jamais le cours de sa vie… Ce qui m’a d’abord frappé et que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’humour de Dickens : quel sens du ridicule et de la dérision face à cette société anglaise qui se voulait si exemplaire ! Le roman est en plus riche en personnages tous plus singuliers les uns que les autres, avec notamment miss Havisham, riche vieille fille abandonnée le jour de son mariage et vivant depuis recluse dans le noir, Mr Wemmick, homme de loi farfelu sonnant le canon tous les dimanches pour son vieux totalement sourd, ou bien encore Hubert, l’ami complètement à coté de la plaque. Ce que j’ai aimé aussi, c’est que je ne connaissais pas du tout l’histoire (ne vous fiez pas à mon pitch, il ne raconte que les 50 premières pages sur 700 !), je me suis donc régalée des multiples rebondissements que compte cette histoire : quelle imagination Mr Dickens ! En plus c’est super facile à lire. Bref, je recommande, et pour poursuivre je vais peut-être me laisser tenter par ses fameux contes de Noël.
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couverture de : MARIE-ANTOINETTE
le Lundi 29-01-2018
Je connaissais les supers nouvelles de Stefen Zweig, et bien j'ai découvert avec "Marie-Antoinette" ses supers biographies. Toute la vie de la célèbre dernière reine de France nous est ici racontée, de son enfance à Vienne auprès de son impératrice de mère, Marie-Thérèse d'Autriche, en passant par son arrivée à Versailles et la vie décadente qu'elle y a ensuite menée, jusqu'à sa fin tragique connue de tous sous la Révolution. C'est passionnant, rempli d'anecdotes qui font bien comprendre le personnage dans toute sa complexité, et surtout terriblement bien écrit. Zweig semble même s'être un peu trop laché au niveau romanesque en en rajoutant 3 tonnes, mais ça passe très bien quand même. Bref, ce livre vaut tous les cours d'histoire de la Terre, j'ai adoré.
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couverture de : ROIS MAUDITS  TOME 3 : LES POISONS DE LA COURONNE
Delphine A le Mercredi 21-10-2020
Suite de ma lecture de la saga « Les rois maudits » de Maurice DRUON avec ce troisième tome, « Les poisons du royaume ». Nous avions laissé le royaume de France au main de Louis le Hutin, fils ainé de Philippe Le Bel, qui était plus préoccupé d’occire sa femme adultère afin de pouvoir épouser tranquillement la belle Clémence de Naples. Et c’est justement sur le départ de la future reine du pays qui l’a vu grandir que commence ce nouveau livre, nous dévoilant au passage le sens du devoir de la dame. De ce roi que l’on se plait à mépriser, elle parvient à faire finalement quelqu’un de bien, mais malheureusement pour peu de temps : Louis mourra empoisonné 18 mois plus tard… J’ai adoré ! Les guerres de pouvoir entre les différentes familles du royaume se poursuivent, tout en étant très accessibles, et même passionnantes. Bon, Maurice DRUON y rajoute une petite touche sentimentale, mais qui ne donne que plus d’humanité à ces personnages, dont je me suis amusée ensuite à chercher les portraits sur le net. Et que notre histoire est passionnante ! Bref, une super plongée dans le Moyen-Age, je recommande chaudement.
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couverture de : ROIS MAUDITS  TOME 4 : LA LOI DES MALES (LES)
Delphine A le Lundi 30-08-2021
Je continue ma découverte des "Rois maudits" avec cet excellent 4ème volet, "La loi des mâles". On avait laissé le royaume de France après la mort de Louis X le Hutin, empoisonné par une pair un peu revancharde (dont il gardait aussi une fille en prison il faut bien le dire). La question étant : qui va lui succéder ? Sa fille Jeanne, issue de son premier mariage, mais fortement soupçonnée de bâtardise (maman était un peu volage) ? Son frère Philippe, comte de Poitiers, rusé et opportuniste ? Son oncle Philippe, comte de Valois, qui aimerait bien enfin se faire une place sur le trône ? Sa jeune épouse Clémence, enceinte d'un potentiel roi posthume ? Bref, vous l'aurez compris, c'est la guerre du trône... Tous les coups sont permis pour accéder à la couronne, et ici nous avons droit à un festival. On apprend par exemple pourquoi les femmes n'ont plus eu le droit de gouverner le royaume après cette période, ainsi que la cause du huis-clos du conclave pour les élections papales. La grande histoire est vraiment passionnante, tout autant d'ailleurs que la petite avec les aventures de nos jeunes amoureux Guccio et Marie, qui rencontrent bien des déboires. Bref, je l'ai dévoré !
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