Liste des commentaires
|
Le vieux qui lisait des romans d'amour
le Mercredi 14-12-2016
J'ai bien aimé ce "Vieux qui lisait des romans d'amour" : il m'a fait partir pendant quelques jours en pleine forêt amazonienne, dans un de ces "villages" où les gringos tentent d'apprivoiser la forêt, mais se font en fait dévorer tout crus. C'est d'ailleurs ce qui arrive à l'un d'entre eux, tué d'un coup de griffe par un ocelot dont il venait d'abattre les petits pour leurs peaux. La bête folle de douleur sème depuis la mort, et le vieil Antonio est chargé de s'en débarrasser. C'est que le vieil homme a vécu longtemps avec les indiens Shuars, et connait les moindres recoins de la forêt...
C'est tout juste si l'on entend pas les cris des oiseaux et les bruits de la vie sauvage lorsqu'on lit ce livre, tellement on y est émergé. L'histoire est peuplé de personnages simples mais singuliers, comme ce dentiste arracheur de dents qui monte au village 2 fois par an en ramenant au vieil Antonio sa dose de romans d'amour pour les prochains mois, ou comme ces indiens shuars dont le mode de vie si simple soit-il est en fait rempli de bon sens et d'humanité. Bref, une chouette lecture.
|
|
De la part de la princesse morte
Delphine A le Mercredi 30-06-2021
« De la part de la princesse morte », encore un titre incroyable pour une histoire qui ne l’est pas moins. Kenizé Mourad nous y raconte la vie de sa mère, la princesse Selma. Née en 1911 à Istanbul, cette authentique petite fille de sultan grandit dans le luxe des harems et des palais de son illustre dynastie. La mauvaise alliance de l’empire ottoman avec les allemands durant la 1ère guerre mondiale met un terme à cette existence dorée, et la famille impériale est obligée de s’exiler. Selma se retrouve alors avec sa mère à Beyrouth, coincée entre le souvenir et les impératifs de sa vie d’avant et la vie légère que ce protectorat français peut lui offrir…
Kenizé Mourad est une journaliste spécialisée dans la politique du Moyen-Orient, et cela se ressent fortement dans les pages de cette biographie romancée : ce que j’ai pu apprendre comme trucs ! De la fondation de l’actuelle république Turque à l’indépendance de l’Inde, en passant par la gestion du protectorat libanais par les français, j’ai bien révisé ma géographie et mon histoire. J’ai surtout été éblouie par l’histoire de cette femme, qui n’aura connu que des fins de règne et aura su à chaque fois rebondir. Partie précocement à même pas trente ans alors que Kenizé est encore bébé, elle aura eu mille vies sur lesquelles planent autant de mystères, et c’est un bien bel hommage que lui rend ici sa fille. Bref, ne vous fiez pas à la couverture moche, foncez !
|
|
L'élégance des veuves
le Jeudi 27-10-2016
Ce roman, court par son nombre de pages, est d'une intensité incroyable. J'ai continué à penser aux personnages et à leurs destins plusieurs jours après avoir terminé ma lecture et cette sensation est l'une de mes préférées dans la lecture. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de laisser totalement Valentine, Mathilde et Gabrielle.
Grâce à Alice Ferney, nous sommes plongés au début du 20ème siècle. Les couples se marient, les femmes enfantent dans la douleur à de multiples reprises, assistent avec désespoir aux décès de leurs maris ou fils à la guerre et finissent dans la solitude leurs vies, marquées par le sceau du chagrin et des deuils.
Chaque ligne est écrite avec beaucoup de délicatesse et d'humanité. La maternité est ici un point d'ancrage très fort et elle est décrite avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ces passages m'ont particulièrement touchées.
Nous ressentons également beaucoup de compassion face aux drames qui vont tâcher les vies de ces trois femmes, courageuses, fortes et sensibles. Les moments de bonheur, essentiellement liées aux mariages, aux naissances et aux histoires d'amour qui sont celles d'une vie, apportent un peu de légèreté dans cette époque qui n'était pas simple.
J'ai passé un très beau moment de lecture. La plume d'Alice Ferney m'a bouleversé par son humanité et sa profonde tendresse pour nos ancêtres féminins qui ont bercés le monde.
Un très beau coup de coeur, donc, pour ce petit roman, dont le contenu m'a fait vibré jusqu'à la dernière page.
le Lundi 23-02-2015
Quel délice que ce petit roman d'Alice Ferney ! Déjà rien que le titre je trouve, "L'élégance des veuves", qui traduit bien ce que l'on va trouver dans notre lecture : des vies de femmes, à une époque où la maternité était la seule destinée, dans laquelle elles se donnaient à corps perdu, enchainant les enfants au bon vouloir de Dieu. Mais ce dernier savait aussi être cruel, et retirer précocement ces petits êtres des bras aimants de leur mère, qui rapidement ne trouvaient plus non plus dans ceux de leurs maris chaleur et réconfort, eux aussi étant partis très vite... C'est fin, c'est subtil, délicat, simple aussi, mais la vie ne l'est-elle pas ? La maternité et ce lien presque charnel entre mère et enfant sont magnifiquement dépeints, et m'ont en tout cas beaucoup touché. Par contre un livre très féminin à mon avis, qu'en penserait un homme ? Bref, j'ai adoré.DD78
|
|
DES VIES SANS COULEUR
le Vendredi 28-10-2011
Ces vies ne sont pas banales. Les couleurs de la couverture traduisent les couleurs de l?Afrique de l?Apartheid : le blanc « plus blanc que blanc », le noir et le métissage.
Marion a des yeux couleur d?opale, une peau de lait et de longs cheveux clairs. Elle est directrice d?une agence de voyage et vit dans un quartier luxueux du Cap. Elle vit dans la certitude jusqu'au jour où « en première page du journal, il y a une grande photo couleur d?une jeune femme? Il y a quelque chose de frappant dans ce visage? Ce regard lui souffle l?ordre de se souvenir?.Le fantôme du passé hante ce regard? »Ce roman est intense, il traduit les errements et la colère de Marion à la recherche de sa couleur, de son identité, à la découverte de la jeunesse de ses parents et de ses proches. Quelques mots en afrikaner apparaissent dans l?écriture sans interrompre la lecture ; on peut se référer au glossaire, ils seront mémorisés au fil des pages.
Liliane
|
|
LAIDLAW
Michelle L le Jeudi 21-04-2022
Attention ! Ce livre est indiqué comme étant en langue française alors qu'il est en anglais...
|
|
PETITE FILLE DE MONSIEUR LINH (LA)
le Mardi 12-06-2018
Tendresse assurée. Monsieur Liinh nous entraine vers une belle histoire d'amour. N'hésitez pas .
|
|
DUNE
Delphine A le Lundi 07-03-2022
« Dune » : le film de Denis Villeneuve m’avait transportée, le livre de Frank Herbert m’a fait terminer le voyage. J’avais laissé Paul et sa mère aux mains des Fremens, peuple sauvage de la planète Arrakis, après que la maison des Atréides ait été trahie et exterminée par les Harkonnens. J’ai découvert grâce au livre la suite de leur histoire, et quelle suite !
Certains m’avaient prévenue que la lecture de ce livre pourrait être ennuyeuse, et bien pas du tout : je l’ai trouvé fluide et passionnante, longue certes, mais vue la densité de l’histoire ce n’est pas étonnant. On comprend par petites touches le monde complexe mais extraordinaire imaginé par Frank Herbert dans les années 60, et dont les thèmes résonnent encore davantage aujourd’hui : l’écologie et la préservation de l’eau, la mise à l’écart de l’intelligence des machines. C’est aussi un livre très politique, où chaque protagoniste joue avec stratégie une partie de poker géante dont nombreux ne s’en sortiront pas indemnes.
Bref j’ai adoré, mais le film y est pour beaucoup je pense aussi.
|
|
AU BONHEUR DES DAMES
le Mercredi 14-09-2016
Hou la la !!! Dans quelle lecture je me suis encore lancée ??? Et bien pas du tout, Zola c'est très bien. "Au bonheur des dames" raconte l'histoire de Denise, la jeune normande du Cotentin montée à Paris avec ses frères dans les années 1880. Ses débuts dans un des premiers grands magasins que connait la capitale, cousin du "Bon marché". Sa rencontre avec le séduisant patron, Octave Mouret, qui veut mettre la femme à ses pieds grâce à ses confections, soies et dentelles qui les font toutes craquer. Et qui finalement se retrouvera à son tour au pied de l'une d'elles qui se refuse à lui...
Je n'avais pas lu Zola depuis le collège et son "Germinal" qui m'avait laissé sans voix. Je le retrouve aujourd'hui avec ce roman étonnamment moderne malgré son ancienneté : on découvre ainsi les dessous des premiers grands magasins, avec les devoirs et les avantages de ces premiers travailleurs modernes, qui résonnent tout particulièrement en cette période de réforme du droit du travail. J'ai trouvé les personnages et l'histoire d'amour très touchante, et j'en arrive ainsi à cette conclusion : ne pas attendre encore 30 ans pour poursuivre ma découverte de Zola !
|
|
Tolstoï, Léon ANNA KARENINE T.1 |
ANNA KARENINE T.1
Delphine A le Dimanche 25-07-2021
Bravo monsieur Tolstoï, vous réussissez avec votre "Anna Karénine" à rester moderne plus de 150 ans après son écriture. Il est vrai que l'amour est intemporel et universel, mais tout de même !
La belle Anna, mariée sans amour au froid Karénine, sombre dans la passion adultère auprès du bel officier Wronski. En parallèle, le jeune Levine se consume d'amour pour la jolie Kitty, dont le coeur bat pour le bel officier précédent... Au delà de ce classique triangle amoureux (qui ne le reste pas longtemps il faut le dire), Tolstoï réussit surtout la peinture de la société russe de l'époque, coincée entre des conventions rigides pour certaines, et beaucoup plus laxistes pour d'autres (maris adultères notamment). Ce qui en fait sa richesse, c'est son impressionnante galerie de personnages, tous plus vivants et indispensables au récit que les autres, et dont pour une fois dans un classique russe on ne peine pas à retenir les noms. L'ensemble est vivant, bien construit, lisible et pas du tout ennuyeux comme on pourrait le craindre au premier abord.
Bref, vivement la seconde partie afin de savoir comment va évoluer cette passion dévorante, même si je crains que ce ne soit pas favorablement, mais chut, ne me dites rien !
|
|
Tolstoï, Léon ANNA KARENINE T.2 |
ANNA KARENINE T.2
Delphine A le Lundi 23-08-2021
La voilà enfin cette seconde partie d"Anna Karénine", avec ce que j'avais craint de tristesse et de fin tragique... Anna a fait le choix d'assumer sa passion et de quitter son mari, se mettant ainsi aux bans d'une société bien-pensante et pourtant tout aussi hypocrite. Elle se retrouve ainsi en cercle clos avec son amant, et sombre peu à peu dans la jalousie et la paranoïa...
Bravo monsieur Tolstoï pour ce roman titanesque, qui m'aura tenue en haleine pendant de longues semaines. Mais attention, titanesque ne veut pas pour autant dire difficile, c'est en effet avec facilité que l'on suit la solitude et la descente aux enfers de notre héroïne, allant de chapitre en chapitre jusqu'au dénouement fatal. Vous avez abordé des thèmes comme la grossesse et la naissance que je n'associais pas forcément à un vieux monsieur comme vous, toujours avec finesse et délicatesse.
Bref, je comprends maintenant pourquoi "Anna Karénine" est considéré comme l'un des plus grands romans de tous les temps.
|