Liste des commentaires
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84, charing cross road
le Samedi 12-10-2019
Hélène est une jeune new-yorkaise fauchée de l'après-guerre. Férue de poésie anglaise, elle décide d'écrire à la librairie "Marks & co" à Londres afin de leur commander des livres introuvables de l'autre côté de l'Atlantique. Au fur et à mesure de cette correspondance tout d'abord insignifiante, vont se nouer des liens très forts qui changeront sa vie...
Vous l'aurez compris, "84, Charing Cross Road" est un roman épistolaire. Mais le plus incroyable est que tout ce qui dedans est vrai : la Hélène de l'histoire est bien l'auteur du roman Hélène Hanff. Les lettres qu'elle a écrites sont pleines d'humour et de second degré, et permettent de découvrir par petites touches la vie de l'après guerre aussi bien aux États Unis qu'en Angleterre. Certains moments sont très touchants, et montrent que derrière ce qui peut apparaître comme de la légèreté peut se cacher beaucoup de profondeur. Petit bonus : on découvre plein de grands classiques de la littérature anglaise dont on a jamais entendu parlé. Bref, un beau livre.
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Quint, Michel Effroyables jardins |
Effroyables jardins
le Dimanche 29-11-2015
J'ai lu "Effroyables jardins" de Michel Quint, et j'ai trouvé cela très fort... Il est pourtant très court, ce roman (moins de 70 pages), mais cela suffit pour nous prendre à la gorge : l'auteur raconte tout d'abord la honte que lui inspire son père depuis sa plus tendre enfance à faire littéralement le clown : nez rouge, maquillage grossier, mimes grotesques et blagues lourdasses, tout lui insupporte. Jusqu'au jour où à la faveur d'une séance de cinéma, tonton Gaston lui raconte leurs aventures de résistants, et comment le clown grotesque leur a sauvé la mise... Ni vue ni connue, l'horreur ordinaire de la guerre est ici abordée, avec le courage qui va avec. Par contre j'ai trouvé la langue très métaphorée, j'ai des fois eu du mal à comprendre. Mais c'est bien quand même.
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White
le Vendredi 09-05-2014
La lecture du « Châle de cachemire » est une merveille sur l’Inde et celle-ci m’a incitée à reprendre dans ma bibliothèque « White » du même auteur. Pour apprécier ce dernier, il faut être fervent de montagne sans toutefois se laisser entraîner dans l’ivresse de l’altitude, dévastatrice du cerveau. Toute la dangerosité d’une passion inconsidérée de grimpeur est expliquée ici dans les conditions climatiques extrêmes sur fond d’amitié et d’amour. La leçon à retenir de cette belle histoire est que la nature reste finalement le grand vainqueur d’une telle expédition : à lire absolument par tous ceux qui souhaitent tenter l’aventure de l’Everest.Emérance Bétis
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Mille femmes blanches
le Mardi 02-05-2017
J'avoue que j'ai craqué sur le pitch de ces "Mille femmes blanches" : nous sommes au temps de la conquête de l'ouest, et les migrants sont bien embêtés par tous ces indiens aux immenses territoires. Afin d'apaiser les tensions, le grand chef cheyenne Little Wolf propose au président de l'époque d'échanger mille chevaux sauvages contre mille femmes blanches. Contre toute attente la proposition est acceptée. Les américains commencent alors à vider leurs prisons et leurs asiles avec les futures promises. Le livre est en fait le journal de l'une d'entre elles, May Dodd : fille de bonne famille, elle a eu le malheur de tomber amoureuse d'un sans le sou, et a alors été internée pour troubles nerveux afin de sauver la réputation de la famille. May Dodd saute sur l'occasion, et va alors découvrir la vie des indiens d'Amérique, et nous aussi par la même occasion... Si les aventures de la jeune femme sont au début passionnantes, j'avoue que pour ma part elles ont perdues peu à peu de leur attrait : le romanesque l'emporte un peu trop souvent, et cette May Dodd est vraiment sans faille. Bref pas mal, mais aurait pu être mieux.
(et merci à Isabelle pour l'erreur !)
le Vendredi 28-04-2017
Le commentaire précédent n'a pas de rapport avec "mille femmes blanches" qui, du reste est un très bon livre. A lire absolument....
le Mercredi 26-04-2017
Je dois avouer que le personnage d'Eric-Emmanuel Schmitt ne m'emballe pas du tout, mais quand Alice a dû lire "Oscar et la dame rose" avec le collège, j'ai mis ça de coté et je me suis lancée. Ce roman est en fait très court, et est constitué des lettres que le jeune Oscar écrit à Dieu. Le problème, c'est qu'Oscar a un cancer et va bientôt mourir, donc forcément nous, lecteur émotif que nous sommes, ça nous bouscule un peu. Oscar raconte sa vie à l'hopital, les copains qui rament également, sa copine mamie-rose, la vieille dame qui vient lui rendre visite tous les jours, et puis forcément le questionnement qu'il a face à la mort. Si le livre ne veut ouvertement pas jouer sur la corde sensible en étant rempli d'anecdotes assez drôles, je l'ai personnellement trouvé pas réaliste du tout. Le personnage d'Oscar est comme nous adultes nous aimerions qu'il soit, à savoir un petit garçon bien sage qui voit arriver la mort sereinement. Et ça, je n'y ai pas cru une seconde. Bref, trop lisse et sirupeux à mon goût.
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Balzac et la petite tailleuse chinoise
le Mercredi 28-09-2016
C'est tout d'abord le titre du livre qui m'a plu, "Balzac et la petite tailleuse chinoise". Que venait faire un de mes auteurs classiques préférés avec une cette petite asiatique ? L'histoire se déroule en fait en 1973 (excellente année cela dit au passage !), dans les montagnes du fin fond de la Chine. Luo et le narrateur y sont envoyés en "ré-éducation", afin d'échapper à la culture de leurs parents et de devenir ainsi de bons petits membres du parti : à 17 ans, ils arrivent donc dans un village isolé, peuplé de montagnards primitifs (mais communistes) qui les assomment de travaux des champs. Et ce pour une durée indéterminée... Leur cauchemar se dissipe un peu lorsqu'ils rencontrent la belle fille du tailleur du village d'à coté, mais surtout un autre ré-éduqué, le Binoclard. En effet celui-ci cache farouchement dans ses affaires une lourde valise. Serait-elle remplie des livres dont ils sont privés ?
J'ai beaucoup aimé ce livre, car il nous fait découvrir une période contemporaine assez sombre, la révolution culturelle chinoise. On y devine l'horreur de la situation, surtout pour ces jeunes gens plein d'espoirs, mais sans aucun avenir. Et l'on ne peut que constater la chance que nous avons de pouvoir lire, écouter, regarder à volonté sans même nous poser de questions... Par contre j'ai été déçue par la fin : après avoir bien posé ses personnages, l'auteur les abandonne sur le coup de théâtre final. Dommage.
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Le petit chose
Delphine A le Jeudi 24-10-2024
« Le petit chose » est le surnom qu’Alphonse Daudet avait lorsqu’il était enfant. Il raconte dans le livre éponyme ses jeunes années qui n’ont pas été très faciles, suite à la ruine de son père amenant la famille à se séparer aux 4 coins de la France, et envoyant ainsi le jeune Daniel (le nom de son personnage dans le roman) dans un collège du fin fond des Cévennes en tant que surveillant. Mais avec des élèves malveillants et plus grands que lui, le pauvre va en baver…
Malgré toutes les tristes aventures qui arrivent à notre jeune héros, j’ai trouvé que c’était un livre doux : le monde de l’enfance y est bien décrit, et on est attendri de toutes les erreurs que fait ce pauvre Daniel pour pourtant tenter de s’en sortir. Il y a le grand frère qui lui pardonne tout, les bonnes et surtout mauvaises rencontres, et puis les yeux noirs dont il tombe aussitôt amoureux (j’ai trouvé cela très poétique comme surnom).
Bref, pas mal (et facile) pour un classique, auquel pourtant il manque un petit quelque chose pour le rendre inoubliable.
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Inconnu à cette adresse
le Samedi 12-05-2012
J'ai lu "Inconnu à cette adresse", recommandé par un copain, et je suis un peu déçue .... Il s'agit d'une nouvelle écrite pendant la guerre par une desperate housewife américaine sur la montée du nazisme en Allemagne, et traitée sous forme épistolaire. Le juif de San Francisco Max écrit à son grand ami allemand Martin de retour au pays, lequel va au fil des lettres de plus en plus se tourner vers Hitler, et réduire cette belle amitié (et plus encore) à néant ... De cette idée séduisante au départ, je regrette les grosses ficelles sur l'évolution de Martin: en peu de pages, il passe du statut de meilleur ami à celui de traitre, c'est un peu rapide. Coté nouvelles, Stefen Zweig arrivait à faire passer beaucoup plus de sentiments dans des récits tout aussi courts. Mais bon, vu le succès qu'a connu ce livre, je dois être un peu à part!DD78
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La dame aux camélias
Delphine A le Dimanche 06-12-2020
Est-ce l'apanage de la famille Dumas de savoir rendre un récit haletant de bout en bout, passionnant ainsi leurs lecteurs dans des récits romanesques à souhait ?? Probablement, car tout comme la lecture du "Comte de Monte-Cristo", la lecture de ce classique m'a passionnée. Plus que passionnée même, car quelque chose dans cette histoire m'a profondément émue, au point de regarder ma propre relation amoureuse d'un autre oeil, et de modifier mon comportement.
Un autre lecteur pourrait ne voir dans "La dame aux Camélias" qu'une histoire d'amour fleur bleue de plus, digne de figurer dans la collection Arlequin. Mais à mes yeux, la relation unissant Marguerite à Armand m'est apparue d'une telle violence, d'une telle intensité !! Les 2 héros savent que leur bonheur ne peut être que de courte durée, et ils ne s'en aiment que plus fort. Leur séparation est si douloureuse qu'elle plonge Armand dans la haine de son ancienne maitresse, mais uniquement pour mieux cacher son amour.
Bref, j'ai vécu ce récit avec intensité et fébrilité. Et c'est surprenant de voir comment un livre écrit il y a plus de 150 ans peut toucher une lectrice de notre époque, mais cela n'en reste pas moins formidable.
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Le ventre de la fée
le Mercredi 26-04-2017
Ne vous fiez pas à son titre enchanteur, "Le ventre de la fée", d'Alice Ferney, tient plutôt du cauchemar... D'elle on ne saura pas grand chose, sinon qu'elle est très belle, douce et pleine de grâce. Pareil pour lui, qui l'aime comme un fou et ne vit que pour elle. Comme souvent dans ces cas-là, l'enfant de l'amour grandit dans le ventre de la fée, et ainsi Gabriel parait dans un monde rempli de douceur et de tendresse (fin de la 1ère partie). Quelques années plus tard (début de la 2ème partie), Gabriel viole avec sadisme sa petite amie dans sa chambre d'enfant. La fée est morte, et l'ange est devenu démon... Ce court roman est terrible : il nous fait passer du monde des bisounours à celui d'un serial killer, comme ça, sans prévenir. Et pas le petit serial killer gentillet qui fait ses coups en douce, non, celui qui coupe, tranche, dépèce, surtout les petites filles, parce qu'il les aime bien les petites filles... Bref, tout est présenté de façon crue et chirurgicale. On essaye de comprendre, de se rattacher à quelque chose d'humain, mais non, il n'y a rien. Petite déception cependant avec la fin de ce conte, qui n'en a en fait pas. Mais où est la morale alors ?
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La ferme des animaux
le Mercredi 28-09-2016
J'avais beaucoup aimé "1984" de George Orwell, alors j'ai décidé de continuer sa découverte avec "la ferme des animaux". J'y avais échappé au collège, mais à sa lecture je comprends pourquoi cette fable moderne plait tant aux enseignants : nous sommes dans la ferme de Mr Jones, et trop c'est trop, les animaux décident de prendre le pouvoir et leur liberté : exit le fermier ! Des règles égalitaires sont énoncées et partagées, et tous mettent la main à la "patte" (trop drôle DD !) pour améliorer la vie de la communauté. Mais petit à petit, au fil du temps, les cochons s'accaparent lentement mais sûrement le pouvoir... Manipulations, désinformations, violences, tout y est pour critiquer l'autoritarisme, humain bien entendu. Et c'est impressionnant de voir comment un bouquin écrit en 1951 est toujours terriblement d'actualité... Bref, pas mal !
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