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couverture de : L'homme qui savait la langue des serpents
le Samedi 08-07-2017
Attention, coup de cœur ! Déjà, rien que le titre m'a intriguée, "L'homme qui savait la langue des serpents" (et non, il ne s'agit pas d'Harry Potter !). Puis le nom de l'auteur, Andrus Kivirähk, tiens, il vient d'où, lui, d'Estonie ? Nous sommes donc au temps du Moyen-Age, dans cette Estonie justement, qui vient de se faire envahir par les fiers chevaliers teutons. Le peuple de la forêt se retrouve ainsi confronter à la modernité et au savoir, et certains commencent à s'installer au village. Si le jeune Leemet est tout d'abord attiré par la nouveauté, il préfère finalement rester dans la forêt auprès de sa famille : sa mère qui cuisine toute la journée de l'élan rôti, sa sœur qui est amoureuse d'un ours, et surtout son oncle, qui veut lui apprendre la langue des serpents... Réduire ce livre à ce résumé est très frustrant, car il est vraiment plein d'idées et de magie. C'est surtout une fable sur le progrès, la confrontation entre les traditions et la modernité, mais sans le discours moralisateur qu'avant c'était forcément mieux. Ainsi, Leemet voit bien que le monde de la forêt est condamné à disparaître, mais trouve le nouveau tellement ridicule qu'il ne peut y adhérer. Et petite cerise sur le gâteau : c'est très drôle. Bref, j'ai adoré !
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couverture de : La condition pavillonnaire
le Mercredi 26-04-2017
Dans "La condition pavillonnaire" de Sophie Divry, nous ne connaitrons jamais le prénom de notre héroïne, pudiquement désignée par les lettres M-A. Par contre nous saurons tout de sa vie, de son enfance de fille unique, dans une vague province lyonnaise, jusqu'à sa mort, suite à une mauvaise chute, vieille et seule. Sa jeunesse, ses études, la rencontre avec son mari, les débuts de leur vie à 2, l'arrivée de leurs enfants, tout ce qui nous est raconté peut sembler terriblement banal, mais est en fait le reflet de notre propre vie. Et c'est ça d'ailleurs qui dérange, et qui peut faire mal : nous lecteurs qui nous croyons uniques, sommes en fait comme tous les autres, à nous vautrer dans la platitude et l'homogéneité. Ce sentiment est renforcé par le style de la narration, à la seconde personne : ce "tu" nous touche. Bref, j'ai bien aimé, mais ça peut faire peur !
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couverture de : Coeur de cristal
le Samedi 05-12-2015
Ce livre est merveilleux. Dès la dernière page lue, on a envie de le relire. Il est à la portée de tous. Sous la trame d'un conte, Frédéric Lenoir apporte de nombreuses vérités, qu'il met en évidence, simplement, avec douceur. C'est un livre à avoir dans sa bibliothèque pour s'y replonger. C'est, enfin, un livre à offrir, vraiment. Il n'est pas très long à lire, vous ne perdrez pas votre temps, essayez, vous verrez! Bonne lecture!
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le Jeudi 13-11-2014
J'ai passé un agréable moment. Un conte qui nous conduit tout doucement vers des thèmes philosophiques tels que le deuil, la tristesse, l'amour, l'espoir.
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couverture de : La nuit des temps
le Samedi 12-05-2018
Je poursuis les lectures scolaires de mon ex-collégienne avec "La nuit des temps", de René Barjavel. Nous sommes sur le continent Antarctique, sur la parcelle allouée à la France. Nos chers scientifiques cartographient consciencieusement la zone, jusqu'au jour où leurs appareils s'affolent : sous la glace, par 900m de profondeur, un émetteur leur diffuse un mystérieux signal... Ce pitch accrocheur n'est en fait que le début de ce chouette roman de science-fiction, qui nous fait découvrir une civilisation perdue, tout en nous posant les bonnes questions sur la notre, de civilisation : acceptation de l'autre, partage des connaissances, suprématie des pays riches sur le reste du globe, j'en passe et des meilleurs. Les chapitres sont courts, accrocheurs, avec une belle histoire à raconter, fortement teintée années 60 j'ai trouvé, mais c'est ce qui fait son charme. On ne peut être que glacé par le dénouement final (ah ah...), mais tant de gâchis est malheureusement réaliste et bien humain. Bref, cela m'a beaucoup plu, je crois que je vais bientôt poursuivre avec "Le grand secret".
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couverture de : Les mots qu'on ne me dit pas
le Mercredi 16-09-2015
Véronique est née dans une famille pas comme les autres: en effet, ses parents sont sourds-muets. Elle, de son côté, entend parfaitement bien et dès son plus jeune âge, elle a du apprendre à communiquer dans les deux langues, celle des signes avec sa famille, puis la voix et les sons avec les autres. Partagée entre honte et fierté, patience et colère, son quotidien d'adolescente rebelle n'est pas facile mais elle le raconte avec humour, tendresse et insolence. Les phrases sont courtes mais percutantes et ne m'ont pas laissé de marbre. J'ai été tantôt ému, tantôt surprise par son effronterie parfois mais j'ai également beaucoup ri grâce à certaines anecdotes que Véronique Poulain partage avec nous. Au fil des pages, Véronique Poulain prend de plus en plus position face à la situation de ses parents d'abord, puis pour toutes les personnes sourdes et muettes. Ce livre délivre un véritable message de tolérance et d'amour. J'ai passé un très bon moment de lecture et ce livre est vraiment à mettre entre toutes les mains pour se rappeler que la différence n'est visible que pour ceux qui ne veulent voir que ça.
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couverture de : Dans le jardin de l'ogre
le Lundi 22-04-2019
Premier roman de Leïla Slimani, Goncourt 2016, "Dans le jardin de l'ogre" raconte l'histoire d'Adèle, jeune journaliste parisienne. Mariée à Richard, chirurgien prometteur, et maman d'un petit garçon, elle a en l'apparence tout pour être heureuse. Mais vous savez comme moi qu'il faut toujours se méfier de ces façades bien lisses, qui peuvent masquer de sombres gouffres et cacher bien des secrets. Et ceux d'Adèle sont bien dérangeants : elle hait en effet cette vie à ses yeux sans relief, et s'abandonne dans les bras de parfaits inconnus. Souvent. Très très souvent. Partout. Violemment. Un peu comme une poupée fragile dans le jardin d'un ogre avide... Vu le thème, vous vous doutez bien qu'il y a beaucoup de passages assez crus. Adèle n'arrive pas à se passer de ces moments de séductions, de conquête, puis de n'être plus rien, si ce n'est le jouet de l'autre. On découvre ainsi cette double vie, qui forcément ne va pas durer. Tout comme dans "Chanson douce", le langage est simple, direct, efficace, épuré. On peut trouver cela impersonnel, ce qui est mon cas, mais cela sied bien au sujet. Par contre Leîla Slimani arrivera t'elle à sortir de ce style d'écriture ? Bref, pas mal, vite lu, mais vite oublié aussi je le crains, l'effet de surprise du style étant passé.
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le Mercredi 19-11-2014
Adèle est nymphomane et nous fait partager dans ce roman toute la souffrance qui accompagne cette pathologie, toutes les stratégies qu'elle doit mettre en place pour assouvir ses désirs qui sont en fait une addiction, toute sa culpabilité qui en découle, et les difficultés qu'elle rencontre dans sa vie de couple.C'est l'histoire d'une femme, mais aussi d'un homme face à une maladie "honteuse".Un gros coup de cœur pour ce premier roman qui nous entraine dans l'univers d’une femme en proie à des contradictions permanentes et à une grande solitude.Claudine
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couverture de : Le complexe d'Eden Bellwether
le Samedi 06-02-2016
J'ai lu "Le complexe d'Eden Bellwether" et j'ai beaucoup beaucoup aimé (attention ça ne veut pas dire la même chose que "j'ai adoré", mais ça s'en approche fortement !). Oscar est un jeune homme simple et honnête, qui gagne sa vie en travaillant dans une maison de retraite dans la célèbre ville de Cambridge. Cette vie va justement se retrouver définitivement chamboulée lorsqu'au détour de notes d'orgue entendues dans une église, son chemin croise celui de la belle Iris. Etudiante de bonne famille, celle-ci lui fait alors découvrir un monde qu'il cotoyait mais ne fréquentait pas, avec son petit groupe d'amis mené par son frère, le fantasque et singulier Eden... C'est un livre très psychologique, qui prend le temps de poser ses personnages et de les faire évoluer ; C'est un livre très bien écrit, qui sait tout doucement vous prendre sans que vous vous en rendiez compte ; C'est aussi un livre fort, car tout cela finira très mal... Grand prix du roman FNAC en 2014, je comprends aujourd'hui pourquoi ! Bref, très bien.
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couverture de : L'amour et les forêts
le Mercredi 23-03-2016
Waouh ! Là encore un livre fort qui m'a scotchée, énervée, perturbée, bref, qui ne m'a pas laissée de marbre. "L'amour et les forêts" (quel joli titre, non?) raconte l'histoire de Bénédicte Ombredanne, trentenaire prof de lettres dans un lycée à Metz. Suite à une lettre d'éloges sur un de ses livres, elle rencontre l'auteur, et va tout doucement se confier à lui. Sur sa vie, familiale surtout, et sur ses relations avec son mari. Qui la harcèle. Quotidiennement. Inlassablement. Violemment. Bénédicte va-t'elle continuer à le supporter, et jusqu'à quand ? Car c'est bien là la question : comment une femme intelligente peut-elle se laisser piéger de la sorte ? Et ne pas arriver à se sortir d'une relation toxique pour tous ? Le livre essaie de donner plusieurs explications, notamment avec les points de vue de Bénédicte, de sa famille, mais aussi de nous lecteur (on ne peut pas s'empêcher de réagir et d'essayer de comprendre). C'est très bien écrit, même si le 1er chapitre a dû je pense en rebuter plus d'un. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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couverture de : Constellation
le Samedi 08-07-2017
J'ai très très peur en avion. C'est donc tout à fait logiquement que je me suis lancée dans "Constellation", d'Adrien Bosc, qui retrace l'histoire de l'avion du même nom qui s'est écrasé aux Açores le 27 octobre 1949. On nous décrit quelques uns des 49 riches passagers de ce transatlantique, et ce qui a conduit chacun d'entre eux à prendre cet avion : Ginette Neveu, violoniste virtuose accompagnée de son frère Jean et de son Stradivarius, qui partait pour une grande tournée américaine ; Simone Hennessy, qui venait de divorcer de son riche mari et allait aux US récupérer ses 2 petites filles ; Kay Kamen, homme d'affaires génial ayant le premier eu l'idée de faire du merchandising avec les frères Disney ; et le plus connu, Marcel Cerdan, boxer adulé, poussé par Edith Piaf à la rejoindre au plus vite à New-York en cette fin octobre. Ces tranches (et fin) de vie sont très émouvantes. Le livre se penche en parallèle sur les pilotes et l'enquête menée par la suite afin de comprendre le drame. Tout ça pour finir sur cette conclusion: quel gâchis... Par contre j'ai trouvé l'écriture de ce livre un peu compliquée et pas très fluide. C'est dommage, il a reçu le grande prix du roman de l'académie française en 2014 ! Bref, pas mal.
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couverture de : Charlotte
le Dimanche 13-09-2015
J'ai profité des vacances pour me plonger dans le "Charlotte", de David Foenkinos, qui a été l'un des romans phare de la rentrée littéraire de l'année dernière, et accessoirement prix Renaudot. Le sujet est pourtant tragique : la vie (et la mort) de la peintre juive Charlotte Salomon lors de la seconde guerre mondiale. Pourtant, la lecture en est infiniment douce, avec cette structure narrative en phrases courtes, les unes sous les autres, comme pour alléger le propos. Mais sous cette apparente douceur se cache bien l'ignoble, l'antisémitisme primaire, la traque, l'horreur... Je ne connaissais pas du tout ce peintre, et le texte de Foenkinos m'a beaucoup touché. Bref, pour moi un succès amplement mérité.
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le Lundi 15-09-2014
Charlotte Salomon nait à Berlin en 1917. Lors de son enfance surgit un drame familial qui la poursuivra toute sa vie mais dont la vérité lui est cachée. Cet évènement fait suite de nombreux autres.Juive, elle sera ensuite exclue de toute vie sociale par les nazis et surtout de l'Ecole des Beaux-arts où elle avait été malgré tout acceptée. Après avoir vécue une passion amoureuse, elle consent avec grande difficulté à rejoindre ses grand-parents dans le sud de la France encore en zone libre.Elle y rencontrera une américaine et un médecin qui la pousseront à reprendre la peinture. En se jetant à corps perdu dans son art, elle achèvera une oeuvre autobiographique.Mais elle sera dénoncée et déportée, bien qu'enceinte.Ce très beau roman est écrit comme un poème en prose. Les phrases courtes et percutantes donnent un tel relief au personnage de Charlotte qu'il hantera le lecteur pendant très longtemps.Mais ce récit donne aussi à voir la naissance de l'artiste et de sa subite révélation à elle-même ainsi que la recherche d'un auteur, hanté par une artiste et qui part sur ses traces pour la comprendre et la faire vivre.Après la lecture, une plongée dans l'oeuvre de Charlotte Salomon s'impose.Elvira
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