Décidément, je suis très judaïsme et seconde guerre mondiale dans mes lectures en ce moment... Après avoir découvert l'enfance du romancier Amos Oz dans le Jérusalem des années 40, je me plonge maintenant dans ces "deux filles nues" auxquelles nous n'avez pas pu échapper si vous avez été en librairie récemment. L'histoire qui nous est racontée est là encore incroyable : celle du tableau éponyme du peintre Otto Mueller, depuis sa création en 1919 jusqu'à nos jours. Et comme vous vous y attendez, il sera question de guerre, d'antisémitisme et de spoliation... Mais là où ce roman graphique est très original, c'est que tout cela nous est raconté du point de vue du tableau : nous voyons ainsi défiler devant lui toute une histoire, notre histoire, et j'ai trouvé cela génial ! Je ne suis pas super fan du trait de Luz, mais cela ne retire rien au sujet. Bref, une super BD intelligente.

Waouh, quelle claque que ce roman graphique ! De "Sa majesté des mouches", je ne connaissais que le titre. J'ai eu le plaisir d'en découvrir l'histoire à travers les dessins d'Aimée de Jongh, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle m'a beaucoup touchée, voire bouleversée. Et quelle fin ! Mais commençons par le début, avec ce groupe d'enfants qui se retrouvent seuls rescapés d'un accident d'avion sur une île déserte perdue au milieu de l'océan. Rapidement les grands tentent d'organiser un semblant de vie en fixant quelques règles. mais au fil du temps l'opposition gronde et prend de plus en plus de force... C'est en effet une mini-société qui se crée sur cette île devant nos yeux, révélant au lecteur à travers cette histoire à priori enfantine tous les travers de la notre. J'ai trouvé pour ma part incroyable qu'une histoire écrite il y a plus de 60 ans soit encore à ce point d'actualité. Concernant le graphisme, le trait est enfantin mais travaillé, et que dire de cette couverture absolument sublime ! Bref, un gros coup de cœur que je recommande chaudement.

Ulysse est un jeune héritier bourgeois du milieu XXème siècle, plus intéressé par la peinture que par le passage de son baccalauréat. Dommage pour lui, il doit absolument l'obtenir, et avec mention en plus, afin d'hériter de la société familiale. Son père se retrouvant plongé dans une affaire de corruption, il se réfugie avec sa mère en province afin d'échapper à la tourmente. C'est là qu'il rencontre le tonitruant Cyrano, chef cuisinier retiré des fourneaux, qui sans le vouloir va l'éveiller à la vie... Superbe album là encore : j'ai adoré le dessin, le trait et les couleurs, dans un format maousse costaud ! Si l'histoire m'a au début passionnée, j'ai trouvé par contre qu'elle tirait trop en longueur, gâchant un peu le plaisir. Mais une belle réussite quand même !

"Sept vies à vivre" nous raconte l'histoire de René, célibataire rustique du massif des Bauges. Attention, rien de péjoratif pour moi dans ces termes : René y nait et grandit dans une famille pauvre mais aimante, seul survivant de des nombreuses grossesses de sa mère. A ses sept frères et sœurs qu'il ne connaitra jamais, René fait la promesse de vivre leurs vies à leurs places, et remplit ainsi pleinement son existence des petites joies du quotidien, toujours avec bonne humeur et entrain. Il traversera ainsi des périodes heureuses et d'autres difficiles, et nous aussi par la même occasion... Quelle belle histoire ! Je me suis attachée à René malgré tous les malheurs qui lui tombent dessus. Par contre je ne suis pas fan du tout de la texture des dessins, même si le trait est agréable. En tout cas un joli roman graphique.

Autant j'avais eu du mal avec le précédent tome, autant j'ai adoré le 3ème album de la série RIP "Ahmed, au bon endroit au mauvais moment". Nous découvrons ainsi l'histoire derrière l'angle de ce policier infiltré, expert en entomologie mortuaire. je ne l'avais pas vu venir celle-là, et j'avoue que j'ai appris plein de trucs sur la décomposition des cadavres et toutes les petites bêtes qui y contribuent (âmes sensibles s'abstenir !). L'histoire continue de s'enrichir, et se révèle de plus en plus complexe, surtout avec ce twist final ! Vite, la suite !!

"Le livre de l'intranquillité" de Pessoa me fait de l'œil depuis un certain nombre d'années déjà, mais je n'ai jamais trouvé le courage de m'y plonger. J'y trempe donc ici juste le bout mon doigt de pied avec la bande dessinée "l'intranquille monsieur Pessoa"... Tout ça pour me rendre compte que je n'y connais rien, rien de rien, à la vie de cet auteur portugais pourtant emblématique. En cela la BD joue bien son rôle, faisant découvrir au lecteur le vécu de cet écrivain multiple (c'est le cas de le dire !) et pas comme les autres, dans une époque qui me fascine un peu. L'ensemble est largement abordable et digeste, par contre je ne suis pas trop fan du choix des traits épais au niveau graphisme. Un tout cas un bel album.

Délirant, surprenant, on ne sait jamais en face de quel personnage on est ! Entre morts et vivants...

Que du suspense avec des rebondissements, et en plein milieu du roman, une énormité incompréhensible , je ne vous dis pas laquelle, ce serait vous spolier. Il ne s'est pas relu mr Musso pour assurer la cohérence du récit ??? ce roman ne tient pas la route.

Créatif, inventif, ludique et ...poétique ! Tout pour s'amuser avec rien, ou presque. Pour les enfants et les plus grands. MAB.

Après "Le lambeau", "1 minute 49 secondes" et "La légèreté", je complète ma lecture des témoignages des rescapés de l'attentat de Charlie Hebdo avec "Catharsis", de Luz. Loin de moi l'idée de donner une liste de préférence dans cette plongée dans l'horreur et la culpabilité de la survie. Luz choisit le moyen qu'il connait le mieux pour exprimer son désarroi, et c'est le dessin. Il est ici inégal, mais par contre on comprend très bien ce qui ce cache derrière : la peur (vais-je de nouveau être visé ?), la tristesse (mes amis me manquent), l'angoisse (Luz a vu les terroristes), la culpabilité (pourquoi moi et pas eux), et surtout la vie (qui doit continuer). Ca se lit très vite, et je dois avouer ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais au moins ça existe.