Liste des commentaires
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La Louisiane
Delphine A le Mercredi 28-05-2025
« La Louisiane » nous fait découvrir un pan méconnu de notre histoire : celle du peuplement de cette colonie lointaine du temps de Louis XIV, où des bateaux remplis de femmes accostaient dans le delta du Mississipi, afin d’y trouver époux, gloire et beauté (!). Enfin il s’agissait plutôt pour elles de quitter prison et hospice, vu qu’elles arrivaient tout droit de la Salpêtrière où elles étaient internées, la plupart du temps contre leur gré. Nous suivons donc le destin de Geneviève, Pétronille, Charlotte et les autres, depuis leur départ de Paris, puis avec leur éprouvant voyage en bateau, leur arrivée sur ce continent inconnu, et la vie qu’elles se construisent là-bas.
C’est un livre très féminin, qui prend son temps, un peu trop même, même si au final les 530 pages ne m’ont pas gênée. Je pense qu’il doit beaucoup de son succès à cette magnifique couverture extraite d’un tableau de Delacroix, mais pas que : j’ai aimé découvrir le destin de ces femmes dans un lieu que j’avais visité (et aimé) il y a longtemps maintenant, côtoyant une nature hostile, des indiens mais surtout des français qui avaient sur elles tout pouvoir. Certaines ont eu de la chance en tombant sur des « gentils », d’autres beaucoup moins…
En tout cas une belle lecture dépaysante.
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Beyrouth-sur-Seine
Agnès L le Vendredi 17-03-2023
Les libanais disent que celui qui dit connaître le liban n'a rien compris du tout. L'auteur ne dit pas mieux mais avec lui, on approche quelques vérités sur le Liban. C'est aussi un bel hommage de l'auteur à ses parents. Vraiment à lire.
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S'adapter
le Vendredi 18-02-2022
Dans une famille des Cévennes nait un enfant lourdement handicapé, troisième de la fratrie. Clara Dupont-Monod nous livre un roman choral dans lequel chaque membre de la famille raconte comment il a vécu l’arrivée de cet enfant qui mourra à 10 ans.
Tous les sentiments sont décrits avec une grande justesse et sans pathos : de la tristesse, de la colère, de l’incompréhension et surtout beaucoup d’amour. Au fil du roman, nous voyons comment cet enfant permettra à chacun de s’adapter avec humanité et de se construire ou de se reconstruire.
Un coup de cœur de cette rentrée de janvier pour ce roman dont je suis sortie apaisée malgré son sujet.
Elvira
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La mère morte
Delphine A le Mercredi 27-07-2022
« La mère morte », un titre super gai pour une histoire qui l’est tout autant ! Blandine De Caunes y raconte en effet les dernières années de sa mère, la féministe Benoite Groult, qui s’est battue toute sa vie pour défendre le droit à une fin de vie digne. Pas de chance, atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle se décrépit à vue d’œil sous le regard de ses deux filles, dont l’une d’entre elles (Blandine De Caunes donc) décide de consigner cette déchéance dans le présent livre. Mais le plus terrible n’est pas là : pendant que sa mère s’oublie, sa fille meurt dans un terrible accident de voiture…
Vous connaissez mon goût pour les journaux et autres récits autobiographiques, mais là j’avoue que j’ai été un peu gênée : pourquoi rendre publique la déchéance d’une femme tant connue et admirée ? Peut-être pour montrer que la mal touche tout le monde sans distinction de culture ou d’origine, mais l’auteure se met je trouve terriblement à nu. Le livre est écrit comme un journal consigné jour après jour, ce n’est pas de la grande littérature, mais il contient quelques réflexions très poignantes, comme le fait qu’ayant perdu sa mère et sa fille, le mot « maman » disparait totalement de son vocabulaire.
Bref, une avis mitigé.
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Avec toutes mes sympathies
le Samedi 02-05-2020
J'aime bien lire des témoignages (mais bien écrit hein !), alors je ne pouvais pas passer à côté de "Avec toutes mes sympathies", d'Olivia de Lamberterie, prix Renaudot essais 2018.
Cette journaliste, critique littéraire au magazine Elle, se livre sur le suicide de son frère adoré, dont elle était très proche. Elle essaye de nous faire découvrir et aimer l'être solaire qu'il était pour elle, notamment à travers leur enfance dans une famille bourgeoise aimante du XVIème arrondissement. On comprend aussi assez vite que derrière tout cet amour il y a des fêlures et une certaine fragilité, mais l'auteur préfère n'en retenir que la joie et l'espoir. Jusqu'à ce jour d'octobre 2015 où Alexandre se jette du haut d'un pont à Montréal...
Et c'est là que le livre est très fort. Plutôt que de s'incliner et de rentrer comme on le lui demande dans sa phase de deuil, Olivia se rebiffe : non elle ne veut pas reprendre sa vie d'avant et faire comme si rien de cela n'était arrivé, elle veut au contraire bien garder avec elle la présence de ce frère chéri, et fait pour cela des choses qui pourraient paraître insensées. Elle est heureusement bien entourée et accompagnée, et ce livre écrit pourtant sur un sujet terrible se referme avec un sentiment d'apaisement. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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L'Archipel du Chien
le Jeudi 28-06-2018
Conte philosophique, un peu polar aussi, qui traite de la noirceur du genre humain. Ecriture claire, d'une très grande beauté parfois. On est transporté!
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Les mots qu'on ne me dit pas
le Mercredi 16-09-2015
Véronique est née dans une famille pas comme les autres: en effet, ses parents sont sourds-muets. Elle, de son côté, entend parfaitement bien et dès son plus jeune âge, elle a du apprendre à communiquer dans les deux langues, celle des signes avec sa famille, puis la voix et les sons avec les autres.
Partagée entre honte et fierté, patience et colère, son quotidien d'adolescente rebelle n'est pas facile mais elle le raconte avec humour, tendresse et insolence.
Les phrases sont courtes mais percutantes et ne m'ont pas laissé de marbre. J'ai été tantôt ému, tantôt surprise par son effronterie parfois mais j'ai également beaucoup ri grâce à certaines anecdotes que Véronique Poulain partage avec nous.
Au fil des pages, Véronique Poulain prend de plus en plus position face à la situation de ses parents d'abord, puis pour toutes les personnes sourdes et muettes.
Ce livre délivre un véritable message de tolérance et d'amour. J'ai passé un très bon moment de lecture et ce livre est vraiment à mettre entre toutes les mains pour se rappeler que la différence n'est visible que pour ceux qui ne veulent voir que ça.
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Constellation
le Samedi 08-07-2017
J'ai très très peur en avion. C'est donc tout à fait logiquement que je me suis lancée dans "Constellation", d'Adrien Bosc, qui retrace l'histoire de l'avion du même nom qui s'est écrasé aux Açores le 27 octobre 1949. On nous décrit quelques uns des 49 riches passagers de ce transatlantique, et ce qui a conduit chacun d'entre eux à prendre cet avion : Ginette Neveu, violoniste virtuose accompagnée de son frère Jean et de son Stradivarius, qui partait pour une grande tournée américaine ; Simone Hennessy, qui venait de divorcer de son riche mari et allait aux US récupérer ses 2 petites filles ; Kay Kamen, homme d'affaires génial ayant le premier eu l'idée de faire du merchandising avec les frères Disney ; et le plus connu, Marcel Cerdan, boxer adulé, poussé par Edith Piaf à la rejoindre au plus vite à New-York en cette fin octobre. Ces tranches (et fin) de vie sont très émouvantes. Le livre se penche en parallèle sur les pilotes et l'enquête menée par la suite afin de comprendre le drame. Tout ça pour finir sur cette conclusion: quel gâchis... Par contre j'ai trouvé l'écriture de ce livre un peu compliquée et pas très fluide. C'est dommage, il a reçu le grande prix du roman de l'académie française en 2014 ! Bref, pas mal.
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Une saison à Longbourn
le Mercredi 17-12-2014
Début du 19 ème dans un petit village prés de Londres, la vie d'une famille bourgeoise mais surtout celle des domestiques , leur travail , leur condition de vie, leurs joies, leurs souffrances, leur amour tout y est.Un bon livre pour ceux qui aiment les romans de Jane Austin, les personnages viennent tout droit de la famille BENNET dans Orgueil et Préjugés.Denise
le Samedi 29-11-2014
Je dois avouer que j'ai été ravie de pouvoir lire ce roman. Raconter la vie des domestiques était une idée originale. J'étais donc impatiente de découvrir l'histoire de la vie des Bennet. Le roman en lui-même est très beau. Le service à l’attention des maîtres de la maison, et du personnage de Sarah, qui attend une vie meilleure pour elle. A lire absolument, vous passez une excellent moment.Mimi
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La servante du Seigneur
le Dimanche 19-01-2014
J'ai lu "La servante du seigneur" de Jean-Louis Fournier, et j'ai bien aimé, enfin surtout le cynisme de son auteur ! La fille bien-aimée du compère de Pierre Desproges quitte Paris pour la Bretagne, le boulot pour la contemplation, tombe amoureuse d'un théologien, et coupe peu à peu le cordon avec son père. Et ça, il a du mal à l'avaler. Alors il écrit un livre, ce livre, pour d'écrire cet abandon qu'il trouve injuste, les multiples changements qu'il observe chez sa fille, et bien cachée derrière tout ça, sa propre solitude. Bref, au début on pourrait croire à une complainte anti-bigot, et c'est finalement une bouteille à la mer d'un père pour sa fille, mais avec tout l'enrobage cynique, drôle et grinçant propre à l'auteur. En plus, ça se lit très vite (dans les bouchons de retour de vacances!).DD78
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