Liste des commentaires
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Testament à l'anglaise
le Dimanche 15-06-2014
J'ai lu "testament à l'anglaise" de Jonathan Coe, et j'ai beaucoup aimé, même si un peu déçue par la fin... Michael Owen est un écrivain un peu bizarre qui s'est peu à peu coupé du monde, reclus dans son appartement londonien. Mais sa rencontre avec sa jolie voisine Fiona, pourtant aussi seule que lui, va le ré-ouvrir sur le monde, et notamment sur son travail autour de la biographie de la fameuse famille Wishaw, présente à tous les rouages du pouvoir: tous plus pourris les uns que les autres, ils sont pourtant liés autour d'une tragédie datant de la seconde guerre mondiale... Vous l'aurez compris, difficile de résumer ce livre qui ne ressemble à aucun autre: ça commence comme un roman d'Agatha Christie, avec un bon gros meurtre dans un manoir isolé de la lande du Yorkshire; puis les portraits des membres de la famille, tous plus cyniques les uns que les autres, s'entremêlent avec la vie de Michael, qui sans le vouloir se retrouve à enquêter sur le meurtre du début. Déçue par la fin cependant, trop grandguignolesque à mon gout. Mais en tout cas une super surprise, où l'humour anglais reste indéfectible devant les situations pourtant les plus dramatiques.DD78
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Balzac et la petite tailleuse chinoise
le Mercredi 28-09-2016
C'est tout d'abord le titre du livre qui m'a plu, "Balzac et la petite tailleuse chinoise". Que venait faire un de mes auteurs classiques préférés avec une cette petite asiatique ? L'histoire se déroule en fait en 1973 (excellente année cela dit au passage !), dans les montagnes du fin fond de la Chine. Luo et le narrateur y sont envoyés en "ré-éducation", afin d'échapper à la culture de leurs parents et de devenir ainsi de bons petits membres du parti : à 17 ans, ils arrivent donc dans un village isolé, peuplé de montagnards primitifs (mais communistes) qui les assomment de travaux des champs. Et ce pour une durée indéterminée... Leur cauchemar se dissipe un peu lorsqu'ils rencontrent la belle fille du tailleur du village d'à coté, mais surtout un autre ré-éduqué, le Binoclard. En effet celui-ci cache farouchement dans ses affaires une lourde valise. Serait-elle remplie des livres dont ils sont privés ?
J'ai beaucoup aimé ce livre, car il nous fait découvrir une période contemporaine assez sombre, la révolution culturelle chinoise. On y devine l'horreur de la situation, surtout pour ces jeunes gens plein d'espoirs, mais sans aucun avenir. Et l'on ne peut que constater la chance que nous avons de pouvoir lire, écouter, regarder à volonté sans même nous poser de questions... Par contre j'ai été déçue par la fin : après avoir bien posé ses personnages, l'auteur les abandonne sur le coup de théâtre final. Dommage.
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Le petit chose
Delphine A le Jeudi 24-10-2024
« Le petit chose » est le surnom qu’Alphonse Daudet avait lorsqu’il était enfant. Il raconte dans le livre éponyme ses jeunes années qui n’ont pas été très faciles, suite à la ruine de son père amenant la famille à se séparer aux 4 coins de la France, et envoyant ainsi le jeune Daniel (le nom de son personnage dans le roman) dans un collège du fin fond des Cévennes en tant que surveillant. Mais avec des élèves malveillants et plus grands que lui, le pauvre va en baver…
Malgré toutes les tristes aventures qui arrivent à notre jeune héros, j’ai trouvé que c’était un livre doux : le monde de l’enfance y est bien décrit, et on est attendri de toutes les erreurs que fait ce pauvre Daniel pour pourtant tenter de s’en sortir. Il y a le grand frère qui lui pardonne tout, les bonnes et surtout mauvaises rencontres, et puis les yeux noirs dont il tombe aussitôt amoureux (j’ai trouvé cela très poétique comme surnom).
Bref, pas mal (et facile) pour un classique, auquel pourtant il manque un petit quelque chose pour le rendre inoubliable.
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La ferme des animaux
le Mercredi 28-09-2016
J'avais beaucoup aimé "1984" de George Orwell, alors j'ai décidé de continuer sa découverte avec "la ferme des animaux". J'y avais échappé au collège, mais à sa lecture je comprends pourquoi cette fable moderne plait tant aux enseignants : nous sommes dans la ferme de Mr Jones, et trop c'est trop, les animaux décident de prendre le pouvoir et leur liberté : exit le fermier ! Des règles égalitaires sont énoncées et partagées, et tous mettent la main à la "patte" (trop drôle DD !) pour améliorer la vie de la communauté. Mais petit à petit, au fil du temps, les cochons s'accaparent lentement mais sûrement le pouvoir... Manipulations, désinformations, violences, tout y est pour critiquer l'autoritarisme, humain bien entendu. Et c'est impressionnant de voir comment un bouquin écrit en 1951 est toujours terriblement d'actualité... Bref, pas mal !
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La bête humaine
le Mercredi 18-11-2015
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Des souris et des hommes
le Samedi 21-07-2018
Autant il y a longtemps j'avais été emportée par "Les raisins de la colère", autant aujourd'hui j'ai eu plus de mal à rentrer dans "Des souris et des hommes". Steinbeck y a pourtant gardé le même contexte : les travailleurs pauvres des terres agricoles de Californie, et leur condition sans avenir. Lennie et Georges sont deux d'entre eux : le premier est un colosse à la tête d'enfant qui n'arrive pas à contrôler sa force, et sur lequel le second veille tant bien que mal et sans trop savoir pourquoi. Avec eux nous découvrons cette vie faite de errance et de précarité, à travailler sur les terres des autres à défaut d'avoir la sienne. Jusqu'à ce qu'un jour Lennie s'oublie une fois de plus...
En fait le roman est très court, et c'est peut-être cela qui m'a gênée pour rentrer dans cette histoire : aussitôt commencé, aussitôt terminé ! Pourtant l'écriture est belle et efficace, mais je n'ai pas trop adhéré aux personnages non plus... Bref, un coup manqué, dommage.
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Aurélien
le Lundi 10-06-2019
De Louis Aragon, je ne connaissais en fait que quelques poèmes, son histoire d'amour fusionnel avec Elsa Triolet, ainsi que quelques collèges/rues à son nom. Mais avec son roman "Aurélien", j'ai découvert un merveilleux écrivain.
Nous sommes dans le Paris des années folles. Aurélien traîne son ennui de riche trentenaire dans les lieux à la mode, entouré d'amis superficiels ou dans les bras de femmes de passage. Il n'a jamais été vraiment amoureux, n'a jamais été quoi que ce soit d'ailleurs, survolant cette vie à laquelle il ne voit pas d'intérêt. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Bérénice, provinciale venue passer des vacances à Paris...
"La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Rien dans la 1ère phrase de ce roman ne laisse présager le tourbillon dans lequel notre héros va se trouver entraîné, et nous aussi par la même occasion. Aragon dissèque à merveille les affres et tourments de l'amour, que ce soit avec nos 2 protagonistes, ou à travers la multitude de personnages secondaires qui peuplent ce roman en lui donnant une belle profondeur : le cousin Edmond, marié par intérêt à une riche héritière qu'il s'amuse à faire souffrir ; le poète Paul Denis, jeune idéaliste qui se perdra par amour ; la comédienne Rose qui collectionne les hommes dans la peur de perdre sa beauté et son pouvoir de séduction. L'écriture est fine, empreinte d'une poésie loin d'être rébarbative, qui ne donne que plus de puissance aux sentiments qui sont ici décryptés.
Bref, une magnifique découverte et un très gros coup de cœur.
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L'insoutenable légèreté de l'être
Delphine A le Vendredi 26-08-2022
« L’insoutenable légèreté de l’être », de Milan Kundera : non mais quel titre magnifique, magique, poétique !!! Je ne pouvais pas y résister.
Nous sommes à Prague dans les années 60. Tomas est chirurgien, séduisant, et vogue de femme en femme après un mariage raté. Sa route croise un jour par hasard celle de Tereza, frêle jeune femme à l’enfance compliquée, et là c’est le coup de foudre. Dévastateur, inéluctable, entier. Elle s’installe peu à peu dans sa vie, s’accommodant tant bien que mal des maitresses qu’il ne peut s’empêcher de voir. Mais un jour, un certain printemps accompagné de chars russes s’invite dans leur histoire, les obligeant à fuir…
N’allez pas croire que ce livre n’est qu’une histoire de sentiments : c’est une réflexion bien plus large sur l’amour, la jalousie, l’oppression, l’humiliation, l’histoire, la philosophie. Ca fait du bien de temps en temps de suivre ce genre de réflexion qui (pour ma part) souvent me dépasse. J’ai également appris plein de choses sur le printemps de Prague et ses répercussions sur ses habitants. Par contre j’ai trouvé cette histoire d’amour un peu datée, tournant beaucoup trop à mon gout autour du cul, à se demander si Kundera n’est pas un peu vieux libidineux ? Bref, un avis mitigé : c’est un livre qui pour moi ne ressemble à nul autre, mais qui pourtant ne me marquera pas plus que cela.
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Monsieur Malaussène
le Dimanche 05-01-2020
Quel plaisir de retrouver de nouveau toute la famille Malaussène avec ce quatrième tome de la série, "Monsieur Malaussène" ! Benjamin est toujours raide dingue de sa Julie, mais un peu inquiet quand même de la future arrivée du petit bouc émissaire qu'elle porte en elle. Enfin, avec le retour de sa mère devenue muette, une cinémathèque à hériter, un chirurgien écorcheur de prostituées tatouées, et la diffusion du film unique à préparer, il n'a pas de quoi s'ennuyer...
Comme toujours, Pennac nous emporte dans sa douce folie rocambolesque, avec ses personnages déjantés, ses situations improbables, son enquête policière immuable, et encore et toujours le quartier de Belleville si cher à son coeur. Par contre j'ai trouvé que cette fois-ci l'histoire peinait à démarrer, pour après traîner en longueur sur plus de 500 pages. Peut-être un essoufflement ? Tant pis, je lirai le tome 5 pour être sûr !
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La petite marchande de prose
le Dimanche 03-02-2019
A moi la suite des aventures de la famille Malaussène avec ce 3ème opus de la série, "La petite marchande de prose".
On retrouve Benjamin qui en a vraiment marre de son job aux éditions de dame Zabo, d'autant plus que l'une de ses petites sœurs chéries lui annonce son mariage avec Clarence, le trop classe directeur de prison aux cheveux blancs comme un ange. Mais celui-ci se fait affreusement occire le jour J, entrainant bien malgré lui Benjamin dans un nouveau job improbable...
Encore une fois très difficile de résumé ce tourbillon dans lequel nous entraine Daniel Pennac : c'est frais, toujours surprenant, et ça fait du bien. Par contre je ne vous raconte ce retournement de situation au premier tiers du livre : nooooonnnnn !!! Enfin tout est bien qui finit bien, ouf.
Bref, un concentré de diversité, bonheur et bienveillance qui m'a mis du baume du cœur dans ce mois de janvier pas toujours facile.
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