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couverture de : L'Affaire Alaska Sanders
Delphine A le Lundi 28-08-2023
Certains diront que les livres de Joël Dicker sont tous pareils, et ils auront peut-être raison. D’autres diront qu’il est un pur produit marketing sachant très bien utiliser les tableaux d’Edward Hopper, et ils auront sûrement raison aussi. Mais il n’empêche que j’ai passé un excellent moment avec son dernier opus, « L’affaire Alaska Sanders », que j’ai littéralement dévoré. Petite ville de Mount Pleasant, dans le New Hampshire. Une joggeuse matinale découvre le corps sans vie d’une jeune femme au bord du lac du coin (enfin pas que, mais je ne veux pas vous gâcher la surprise !). Bref, une rapide enquête permet de mettre un de ses amis sous les verrous pour perpétuité. Mais c’est sans compter notre Marcus Goldman national qui dix ans après va inopinément venir fourrer son nez dans cette histoire-là, et nous la résoudre cette enquête ! Comme d’habitude, passé et présent s’entremêlent dans cette histoire pleine de rebondissements, le premier éclairant le second sous un angle nouveau. On est heureusement loin du grand n’importe quoi de « La disparition de Stéphanie Mailer », ainsi que du burlesque de « L’énigme de la chambre 622 » : ici l’intrigue tient diablement bien la route. Annoncé comme le second tome de la trilogie Goldman, entre « La vérité sur l’affaire Harry Québert » et « Le livre des Baltimore », j’avais peur d’un résultat alambiqué pour faire le lien entre les deux : il n’en est rien. On dévore les 569 pages en se disant qu’on relirait bien les deux autres. Bref, pour moi une belle réussite !
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couverture de : Un barrage contre l'Atlantique
Delphine A le Samedi 18-11-2023
J'aime bien Frédéric Beigbeder. Son coté dandy chic parisien me fait sourire, et surtout c'est un passionné de littérature. J'avais beaucoup aimé son livre autobiographique "Un roman français", et "Un barrage contre l'Atlantique" promettait d'en être la suite. Et bien oui et non... Oui dans le sens où le livre fourmille d'anecdotes sur son enfance et son adolescence. On suit ses premiers émois amoureux et sexuels, la douleur du divorce de ses parents, son histoire avec Laura Smet, et sa vie rangée mais heureuse de père de famille ; Non dans le fait que le livre n'est justement qu'une succession de ces anecdotes, sans vraiment de fil conducteur, sauf peut-être le fait qu'il les écrive face à la mer chez un ami du Cap Ferret pendant le confinement. Et là on repart dans le coté bobo chic qui peut énerver un peu.. Bref un peu déçue, il ne suffit pas de courtes pensées, aussi pertinentes soient-elles, pour faire un bon livre.
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couverture de : Azincourt par temps de pluie
Delphine A le Mercredi 18-01-2023
Honte à moi, je ne savais même pas qu’Azincourt était une célèbre bataille !!! Alors merci à mon fils d’avoir eu cette super idée de cadeau de Noel et de m’avoir offert « Azincourt par temps de pluie » de feu Jean Teulé. L’action se situe en Picardie le jeudi 24 octobre 1415 (soyons précis). Après une petite escapade en France, le roi d’Angleterre tente de retourner sur son île en atteignant Calais. Son armée étant peu nombreuse et cassée par la dysenterie, le fleuron de la noblesse française prend alors son armure, son cheval et ses écuyers pour lui barrer la route et massacrer de l’anglais. Mais les choses ne vont pas tout à fait se passer comme ça… J’ai eu beaucoup de mal avec le début du livre, pendant lequel l’auteur ridiculise au maximum ses personnages à travers une multitude de passages grivois et graveleux un peu insupportables. Et puis la bataille commence, et là tout prend corps. Les petits détails anodins de la première partie prennent soudain une ampleur décisive, et deux mondes s’affrontent alors : les anglais démunis, malades qui n’ont plus rien à perdre, face à la chevalerie française, puissante mais bourrée de principes qui lui seront fatals. C’est poignant, violent, terriblement cruel, avec une désespérante impression de gâchis, mais toujours avec ce ton ironique qui se moque de tout le monde. Bref, pour moi un livre sauvé par son sujet.
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couverture de : Connemara
Delphine A le Samedi 14-10-2023
Hélène a la quarantaine, un mari wonderboy et deux adorables fillettes. Après un burnout sévère, elle est retournée vivre dans sa région d'origine et s'est installée à Nancy, où elle poursuit sa brillante carrière de consultante. Christophe a le même âge, mais lui est resté à végéter dans la ville qui l'a vu grandir, entre un boulot de VRP et une histoire d'amour compliquée. Ces deux là vont se retrouver des années après s'être croisés au lycée, je vous laisse deviner la suite… La crise de la quarantaine, vous connaissez ? Nicolas Mathieu nous offre avec « Connemara » sa version province profonde et middle class. Quand comme moi vous venez de ce milieu et que vous avez passé… un certain âge dirons-nous ( !), et bien le propos finit par vous toucher à un moment où à un autre, forcément. Je me suis donc par moments reconnue dans Hélène, avec son envie d'étudier et de découvrir autre chose, sa petite vie qui semble parfaite mais qui n'en est pas moins parfois difficile. Les retrouvailles de ces deux anciennes connaissances de lycée sont touchantes et l'on aimerait se retrouver devant une belle et grande histoire d'amour, mais non, Nicolas Mathieu et son pessimisme vosgien est bien là, terre à terre, pour nous ramener à la dure réalité de l'existence. J'ai trouvé les passages sur le milieu du travail très réalistes, ceux sur la maternité pas du tout, et constaté une difficulté à clore cette brillante démonstration. Bref, touché coulé.
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couverture de : Un visage pour deux
Clémentine F le Mercredi 25-06-2025
Une intrigue captivante, une belle écriture, et des personnages attachants, Lyla Mars nous entraine dans une histoire
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couverture de : Numéro deux
Agnès L le Jeudi 03-10-2024
L'histoire de la vie de celui qui n'a pas été choisi pour être Harry de la série Harry Potter et qui a mis 20 ans pour surmonter l'échec. C'est bien écrit, on y croit quand même.
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couverture de : Tant que le café est encore chaud
Delphine A le Mercredi 26-03-2025
« Tant que le café est encore chaud » est un roman japonais à succès inspiré d’une pièce de théâtre. J’ai trouvé que cela s’en ressentait dans la lecture : descriptif formel des scènes, tenues et accessoires, lieu d’action quasi unique. Par contre le pitch est intéressant : les clients d’un café vieillot de Tokyo peuvent retourner dans le passé le temps d’une tasse de café (chaud, comme le titre l’indique). Le problème, c’est que je n’aime pas le café : je préfère le thé (argument choc !). Toute blague mise à part, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cette histoire « trop » décrite (cf remarque ci-dessus), aux personnages un poil fermés (culture japonaise sans doute), et donc à m’intéresser à ces retours dans le temps. Je me suis donc ennuyée. Je vais donc m’éviter la série engendrée par ce succès (« le temps retrouvé », « les souvenirs » et autres « au revoir ») et passer mon chemin, une tasse de thé à la main.
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couverture de : S'adapter
le Vendredi 18-02-2022
Dans une famille des Cévennes nait un enfant lourdement handicapé, troisième de la fratrie. Clara Dupont-Monod nous livre un roman choral dans lequel chaque membre de la famille raconte comment il a vécu l’arrivée de cet enfant qui mourra à 10 ans. Tous les sentiments sont décrits avec une grande justesse et sans pathos : de la tristesse, de la colère, de l’incompréhension et surtout beaucoup d’amour. Au fil du roman, nous voyons comment cet enfant permettra à chacun de s’adapter avec humanité et de se construire ou de se reconstruire. Un coup de cœur de cette rentrée de janvier pour ce roman dont je suis sortie apaisée malgré son sujet. Elvira
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couverture de : Blizzard
Delphine A le Dimanche 23-03-2025
Horreur absolue !!! En vacances à la montagne, je me retrouve au bout de quelques jours sans plus aucun livre à lire !!! Je file donc à la (petite) librairie du coin, laisse de côté les tonnes de femme de ménage, et tombe sur le on-ne-peut-plus approprié « Blizzard » de Marie Vingtras. Ça tombe bien, je voulais le lire et il neige dehors. Ici pas de Haute-Savoie, mais l’Alaska, dans ce qu’elle a de plus rude et de plus sauvage. Pour une raison inconnue, Bess sort dehors par un temps pareil avec le petit Thomas. Elle lâche quelques secondes la main de l’enfant le temps de refaire son lacet, mais lorsqu’elle veut la reprendre, le petit à disparu… A partir de ce pitch court et glaçant (dans tous les sens du terme !), Marie Vingtras brode la vie de 4 personnages qui se retrouvent mêler à cette histoire : Benedict, le père de l’enfant, homme rustre et taiseux mais avec un cœur gros comme ça ; Bess, jeune californienne arrivée là pour fuir ses démons ; Freeman, retraité de couleur pas si passif que cela ; et Cole, l’homme du coin un peu trop porté sur la bouteille mais pas que. A travers les recherches de chacun pour retrouver Thomas, nous découvrons leur vie et ce les a tous mené là, et c’est diablement bien fait et cohérent : quel talent de conteuse ! Je peux juste regretter que l’ensemble est un peu court et aurait mérité d’être un peu plus développé. Mais là-haut dans la montagne, j’ai adoré.
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couverture de : Nouveau Départ
Delphine A le Mercredi 28-09-2022
Quel plaisir de retrouver la famille Cazalet avec ce quatrième tome de la saga, intitulé « Nouveau départ ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit, une fois la guerre finie : comment retrouver une certaine normalité ? Nos protagonistes se rendent compte que beaucoup de choses ont changé, que la société a évolué, et que leur place parmi elle est à faire ou à refaire. Ainsi Ruppert, de retour de France, qui ne sait ni comment se comporter ni quoi dire à sa femme Zoé après toutes ces années d’absence ; tout comme elle qui se remet difficilement du suicide de l’amant qu’elle avait pris alors ; il y a également le séduisant Edward qui finit par se décider à quitter sa femme pour sa maîtresse, et qui finira par le regretter ; Et cette même maîtresse qui épousée devient encore plus jalouse de cette famille à laquelle elle n’appartiendra finalement jamais ; et puis il y a les cousines Louise, Polly et Clary, qui après avoir tant attendu de devenir adultes et indépendantes se retrouvent face aux difficultés de la vie… C’est vrai que lorsque l’on n’est pas dedans, les histoires ci-dessus peuvent paraitre futiles et sans intérêt. Mais c’est sans compter le talent d’Elizabeth Jane Howard, qui réussit la prouesse de faire vivre tous ces destins en parallèle et de nous les rendre passionnants, dans une période qui l’est tout autant : l’après-guerre. C’est fin, délicat, parfois long peut-être, mais terriblement addictif, et fortement révélateur de la condition féminine de cette période. Snif, plus qu’un tome et c’est fini !
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