Liste des commentaires
couverture de : Le dernier jour d'un condamné
le Samedi 22-03-2014
J'ai lu "Le dernier jour d'un condamné", de Victor Hugo, et j'ai été agréablement surprise. J'avais en fait peur de me retrouver face à un long argumentaire contre la peine de mort, mais c'est bel et bien un roman qu'il m'a été donné de lire. La trame en est simple: le journal d'un condamné, racontant les derniers jours de sa vie, et toute la tempête de sentiments qui traverse son esprit. De lui, on ne saura rien, de son crime non plus, et c'est ça qui fait la force du roman: la condamnation fatale est ramenée à toute sa cruauté et son inhumanité. A cela s'ajoute la force de l'écriture de Hugo, et on a devant les yeux un livre hyper-moderne malgré ses presque 200 ans. En plus c'est même pas dur à lire !DD78
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couverture de : Assommoir (L')
le Dimanche 26-08-2018
Bon, le verdict est tombé : je suis Zolaphile. Grave atteinte, et la lecture de "L'assommoir" n'a fait que confirmer le diagnostic ! Cette fois-ci j'ai découvert l'histoire de Gervaise, brave blanchisseuse fraichement arrivée de Provence avec son amoureux Lantier et leurs deux petits garçons. Mais Lantier est un fainéant et un coureur, qui un beau matin l'abandonne à son sort et à la misère. Mais Gervaise est brave et honnête, elle se redresse, trouve du travail tout en s'occupant de ses enfants. Elle finit même par accepter la demande en mariage de Coupeau, courageux couvreur fou d'amour pour elle. le couple prospère, Gervaise ouvre même une boutique, jusqu'au jour où Coupeau tombe d'un toit et ne peut plus travailler. Et c'est à partir de là que la déchéance commence... Que dire... Que chaque volume des Rougon-Macquart traitant d'un sujet particulier, c'est l'alcoolisme qui est ici visé, et qu'à la fin vous ne voyez plus une simple bouteille de vin de la même façon... que le Paris en chantier et le milieu ouvrier qui le construit est merveilleusement dépeint par Zola... Que j'ai adoré retrouver les liens avec les quelques autres Zola que j'ai pu lire : Nana, la fille de Gervaise et de Coupeau, dont on comprend beaucoup mieux le comportement quand on connait maintenant l'enfance qu'elle a eu ; Etienne, l'un des fils de Gervaise, qui sera à l'initiative de la révolte dans "Germinal" ; et Claude, l'autre fils, parti ici en Provence pour apprendre la peinture, et qui sera le héros de ma prochaine lecture de Zozo, "L'oeuvre". Bref, top !
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couverture de : Pourquoi j'ai mangé mon père
le Samedi 27-09-2014
J'ai lu "Pourquoi j'ai mangé mon père" de Roy Lewis, et j'ai été un peu déçue... Ernest est un homme des cavernes affublé d'un père un peu bizarre : plutôt que de vivre dans les arbres et de manger des fruits, ce dernier préfère faire du feu, cuire la viande, chasser, bref, faire évoluer son espèce. Si toute la horde suit cahin caha le pater dans ses découvertes, cela commence à énerver sérieusement Ernest... Je trouvais le pitch rigolo : un roman sur la vie de nos ancêtres au temps de la préhistoire, du silex et des cavernes, traité en plus sur un ton humoristique et non pas soporifique, ca avait l'air bien. Et c'est sans doute cela le problème: j'en attendais trop. Alors bien sur que l'on sourit du décalage entre les réflexions et les actes des personnages, mais bon, pas de quoi casser 3 pattes à un mammouth !DD78
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couverture de : Testament à l'anglaise
le Dimanche 15-06-2014
J'ai lu "testament à l'anglaise" de Jonathan Coe, et j'ai beaucoup aimé, même si un peu déçue par la fin... Michael Owen est un écrivain un peu bizarre qui s'est peu à peu coupé du monde, reclus dans son appartement londonien. Mais sa rencontre avec sa jolie voisine Fiona, pourtant aussi seule que lui, va le ré-ouvrir sur le monde, et notamment sur son travail autour de la biographie de la fameuse famille Wishaw, présente à tous les rouages du pouvoir: tous plus pourris les uns que les autres, ils sont pourtant liés autour d'une tragédie datant de la seconde guerre mondiale... Vous l'aurez compris, difficile de résumer ce livre qui ne ressemble à aucun autre: ça commence comme un roman d'Agatha Christie, avec un bon gros meurtre dans un manoir isolé de la lande du Yorkshire; puis les portraits des membres de la famille, tous plus cyniques les uns que les autres, s'entremêlent avec la vie de Michael, qui sans le vouloir se retrouve à enquêter sur le meurtre du début. Déçue par la fin cependant, trop grandguignolesque à mon gout. Mais en tout cas une super surprise, où l'humour anglais reste indéfectible devant les situations pourtant les plus dramatiques.DD78
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couverture de : 84, charing cross road
le Samedi 12-10-2019
Hélène est une jeune new-yorkaise fauchée de l'après-guerre. Férue de poésie anglaise, elle décide d'écrire à la librairie "Marks & co" à Londres afin de leur commander des livres introuvables de l'autre côté de l'Atlantique. Au fur et à mesure de cette correspondance tout d'abord insignifiante, vont se nouer des liens très forts qui changeront sa vie... Vous l'aurez compris, "84, Charing Cross Road" est un roman épistolaire. Mais le plus incroyable est que tout ce qui dedans est vrai : la Hélène de l'histoire est bien l'auteur du roman Hélène Hanff. Les lettres qu'elle a écrites sont pleines d'humour et de second degré, et permettent de découvrir par petites touches la vie de l'après guerre aussi bien aux États Unis qu'en Angleterre. Certains moments sont très touchants, et montrent que derrière ce qui peut apparaître comme de la légèreté peut se cacher beaucoup de profondeur. Petit bonus : on découvre plein de grands classiques de la littérature anglaise dont on a jamais entendu parlé. Bref, un beau livre.
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le Dimanche 29-11-2015
J'ai lu "Effroyables jardins" de Michel Quint, et j'ai trouvé cela très fort... Il est pourtant très court, ce roman (moins de 70 pages), mais cela suffit pour nous prendre à la gorge : l'auteur raconte tout d'abord la honte que lui inspire son père depuis sa plus tendre enfance à faire littéralement le clown : nez rouge, maquillage grossier, mimes grotesques et blagues lourdasses, tout lui insupporte. Jusqu'au jour où à la faveur d'une séance de cinéma, tonton Gaston lui raconte leurs aventures de résistants, et comment le clown grotesque leur a sauvé la mise... Ni vue ni connue, l'horreur ordinaire de la guerre est ici abordée, avec le courage qui va avec. Par contre j'ai trouvé la langue très métaphorée, j'ai des fois eu du mal à comprendre. Mais c'est bien quand même.
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couverture de : White
le Vendredi 09-05-2014
La lecture du « Châle de cachemire » est une merveille sur l’Inde et celle-ci m’a incitée à reprendre dans ma bibliothèque « White » du même auteur. Pour apprécier ce dernier, il faut être fervent de montagne sans toutefois se laisser entraîner dans l’ivresse de l’altitude, dévastatrice du cerveau. Toute la dangerosité d’une passion inconsidérée de grimpeur est expliquée ici dans les conditions climatiques extrêmes sur fond d’amitié et d’amour. La leçon à retenir de cette belle histoire est que la nature reste finalement le grand vainqueur d’une telle expédition : à lire absolument par tous ceux qui souhaitent tenter l’aventure de l’Everest.Emérance Bétis
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couverture de : Mille femmes blanches
le Mardi 02-05-2017
J'avoue que j'ai craqué sur le pitch de ces "Mille femmes blanches" : nous sommes au temps de la conquête de l'ouest, et les migrants sont bien embêtés par tous ces indiens aux immenses territoires. Afin d'apaiser les tensions, le grand chef cheyenne Little Wolf propose au président de l'époque d'échanger mille chevaux sauvages contre mille femmes blanches. Contre toute attente la proposition est acceptée. Les américains commencent alors à vider leurs prisons et leurs asiles avec les futures promises. Le livre est en fait le journal de l'une d'entre elles, May Dodd : fille de bonne famille, elle a eu le malheur de tomber amoureuse d'un sans le sou, et a alors été internée pour troubles nerveux afin de sauver la réputation de la famille. May Dodd saute sur l'occasion, et va alors découvrir la vie des indiens d'Amérique, et nous aussi par la même occasion... Si les aventures de la jeune femme sont au début passionnantes, j'avoue que pour ma part elles ont perdues peu à peu de leur attrait : le romanesque l'emporte un peu trop souvent, et cette May Dodd est vraiment sans faille. Bref pas mal, mais aurait pu être mieux. (et merci à Isabelle pour l'erreur !)
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le Vendredi 28-04-2017
Le commentaire précédent n'a pas de rapport avec "mille femmes blanches" qui, du reste est un très bon livre. A lire absolument....
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le Mercredi 26-04-2017
Je dois avouer que le personnage d'Eric-Emmanuel Schmitt ne m'emballe pas du tout, mais quand Alice a dû lire "Oscar et la dame rose" avec le collège, j'ai mis ça de coté et je me suis lancée. Ce roman est en fait très court, et est constitué des lettres que le jeune Oscar écrit à Dieu. Le problème, c'est qu'Oscar a un cancer et va bientôt mourir, donc forcément nous, lecteur émotif que nous sommes, ça nous bouscule un peu. Oscar raconte sa vie à l'hopital, les copains qui rament également, sa copine mamie-rose, la vieille dame qui vient lui rendre visite tous les jours, et puis forcément le questionnement qu'il a face à la mort. Si le livre ne veut ouvertement pas jouer sur la corde sensible en étant rempli d'anecdotes assez drôles, je l'ai personnellement trouvé pas réaliste du tout. Le personnage d'Oscar est comme nous adultes nous aimerions qu'il soit, à savoir un petit garçon bien sage qui voit arriver la mort sereinement. Et ça, je n'y ai pas cru une seconde. Bref, trop lisse et sirupeux à mon goût.
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couverture de : Balzac et la petite tailleuse chinoise
le Mercredi 28-09-2016
C'est tout d'abord le titre du livre qui m'a plu, "Balzac et la petite tailleuse chinoise". Que venait faire un de mes auteurs classiques préférés avec une cette petite asiatique ? L'histoire se déroule en fait en 1973 (excellente année cela dit au passage !), dans les montagnes du fin fond de la Chine. Luo et le narrateur y sont envoyés en "ré-éducation", afin d'échapper à la culture de leurs parents et de devenir ainsi de bons petits membres du parti : à 17 ans, ils arrivent donc dans un village isolé, peuplé de montagnards primitifs (mais communistes) qui les assomment de travaux des champs. Et ce pour une durée indéterminée... Leur cauchemar se dissipe un peu lorsqu'ils rencontrent la belle fille du tailleur du village d'à coté, mais surtout un autre ré-éduqué, le Binoclard. En effet celui-ci cache farouchement dans ses affaires une lourde valise. Serait-elle remplie des livres dont ils sont privés ? J'ai beaucoup aimé ce livre, car il nous fait découvrir une période contemporaine assez sombre, la révolution culturelle chinoise. On y devine l'horreur de la situation, surtout pour ces jeunes gens plein d'espoirs, mais sans aucun avenir. Et l'on ne peut que constater la chance que nous avons de pouvoir lire, écouter, regarder à volonté sans même nous poser de questions... Par contre j'ai été déçue par la fin : après avoir bien posé ses personnages, l'auteur les abandonne sur le coup de théâtre final. Dommage.
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couverture de : Le petit chose
Delphine A le Jeudi 24-10-2024
« Le petit chose » est le surnom qu’Alphonse Daudet avait lorsqu’il était enfant. Il raconte dans le livre éponyme ses jeunes années qui n’ont pas été très faciles, suite à la ruine de son père amenant la famille à se séparer aux 4 coins de la France, et envoyant ainsi le jeune Daniel (le nom de son personnage dans le roman) dans un collège du fin fond des Cévennes en tant que surveillant. Mais avec des élèves malveillants et plus grands que lui, le pauvre va en baver… Malgré toutes les tristes aventures qui arrivent à notre jeune héros, j’ai trouvé que c’était un livre doux : le monde de l’enfance y est bien décrit, et on est attendri de toutes les erreurs que fait ce pauvre Daniel pour pourtant tenter de s’en sortir. Il y a le grand frère qui lui pardonne tout, les bonnes et surtout mauvaises rencontres, et puis les yeux noirs dont il tombe aussitôt amoureux (j’ai trouvé cela très poétique comme surnom). Bref, pas mal (et facile) pour un classique, auquel pourtant il manque un petit quelque chose pour le rendre inoubliable.
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