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Le silence du rossignol
Delphine A le Lundi 29-05-2023
Cette fois-ci je suis partie en plein Japon médiéval grâce au « Silence du rossignol », de Lian Hearn, premier tome de la trilogie du Clan des Otori.
Takeo est un jeune homme un peu sauvage qui vit dans la montagne avec sa famille et les gens de son village. Mais un jour qu’il rentre d’une promenade solitaire, il les retrouve tous sauvagement assassinés par le terrible seigneur Iida. Il ne doit la vie sauve qu’à l’arrivée opportune de sire Shigeru, du clan des Otori, qui le prend alors sous son aile et décide de l’adopter…
« Game of thrones » pour ados au pays des nippons, voilà qui pourrait résumer ce chouette livre d’aventures bien exotiques. On en prend plein les yeux avec ces traditions d’un autre temps, et ce code de l’honneur singulier pour nous occidentaux. L’histoire d’amour est par contre gentillette, ce qui explique peut-être la classification « young adults » de l’ouvrage.
Très sympa quand même, je lirai le second volet avec plaisir.
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Le magasin des suicides
le Mercredi 03-07-2019
C'est une étrange fable que nous propose Jean Teulé avec ce "Magasin des suicides" : nous sommes dans un futur lointain, où la vie n'a pas l'air très rose pour nous les terriens. La famille Tuvache tient depuis des générations ce magasin qui offre tout le nécessaire pour passer volontairement de vie à trépas : cordes pour se pendre, parpaings pour tomber directement au fond de l'eau, poisons originaux, les désespérés de l'époque n'ont que l'embarras du choix ! L'affaire prospère malgré l'habituel mal-être familial jusqu'au jour où Alan, leur 3ème enfant, pointe le bout de son nez, apportant une chose qui leur est inconnue : la joie de vivre...
J'ai trouvé l'idée bien originale, par contre heureusement que le livre est court car elle ne tient pas trop sur la durée. Jean Teulé s'est visiblement fait plaisir et en rajoute des tonnes dans des situations toutes plus dramatiques les unes que les autres, mais qu'il tourne grâce à son pitch au dérisoire. Par contre très déçue par la fin, que je n'ai pas comprise ? Bref, un livre beaucoup plus léger que son titre !
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Hommes entre eux
le Samedi 29-10-2016
Noir, blanc, rouge: bestialité des hommes, beauté pure de la neige, sang versé. Je referme ce livre en apnée après cette fin saisissante et inattendue. A dévorer!
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Tentation
le Vendredi 11-02-2011
Asia, jeune femme surdouée qui ne sait pas quoi faire de sa vie, quitte Paris pour se réfugier chez sa grand-mère dans une petite ville de province où elle venait en vacances étant enfant.
Elle s?enlise dans une existence médiocre entre sa relation avec un homme marié, la garde de Marcelle, une vieille dame dont elle s?occupe, et quelques chroniques pour le journal local.
Sa vie bascule lorsqu?une enfant disparait. Des fantômes du passé vont refaire surface.
Ce roman nous entraîne dans une sombre intrigue qui refera surgir un ancien drame encore plus sombre et qui fera basculer la vie d?Asia.
Très bien écrit, de beaux personnages de femmes, intrigue bien menée .
J?ai beaucoup aimé.
Danielle, médiathèque de Saint Germain de la Grange
le Mercredi 09-02-2011
super livre,je le conseil à toutes les adolescentes
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L'élégance du hérisson
le Samedi 12-05-2012
J'ai lu "L'élégance du hérisson", de Muriel Barbery, et j'ai adoré ! Renée est concierge dans un immeuble chic du XVIème. Derrière le stéréo-type lié à ce métier, se cache en fait une femme sensible et cultivée, qui rigole bien au spectacle de tous ces gens riches et sensés être intelligents qu'elle doit servir. Et puis il y a aussi Paloma, la petite fille du 2ème étage, qui a décidé de se suicider le jour de ses 12 ans... Enfin un livre drôle et intelligent à la fois, qui vous fait réfléchir aussi bien sur des petites choses toutes simples de la vie (mais qui ont leur importance) que sur des concepts compliqués (mais qui ne servent peut-être pas à grande chose). Les personnages sont attachants, les situations tantôt drôles, tantôt dramatiques, et puis il y a ce je ne sais quoi qui vous transporte tout au long de la lecture. Bref, je recommande DD78
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De sang-froid
Delphine A le Mercredi 06-10-2021
En novembre 1959, au fin fond du Kansas, une famille entière a été sauvagement assassinée dans sa maison : Herbett Clutter, fermier aisé, sa femme Bonnie, grande dépressive, ainsi que deux de leurs enfants y ont été retrouvés ligotés, une balle dans la tête. C’est la consternation dans le petit village de Holcomb : comment cet endroit paisible entouré de champs de blé et où tout le monde se connait a-t-il pu être le théâtre d’un tel drame ? Et surtout qui a pu commettre un telle horreur ?
« De sang froid », de Truman Capote, décrit ce terrible fait divers : il nous présente les différents protagonistes, qu’ils soient victimes, policiers ou coupables ; l’enquête, laborieuse au début, et qui aboutit sur un coup de chance ; la traque des tueurs dans cette Amérique profonde des années 60 ; et enfin la fin des coupables au bout d’une corde après de longues années passées dans le couloir de la mort. On pourrait croire à une fiction rondement menée, mais le plus terrible ici est que tout est vrai. Truman Capote y a consacré des années, et présente les faits de manière magistrale, sans partie pris, dénonçant au passage la partialité de certains et toute l’horreur de la peine de mort. C’est intelligent, instructif, efficace, profond.
Bref, un très grand livre, reflet d’une époque, mais qui a entrainé son auteur avec lui.
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La touche étoile
le Mardi 08-05-2012
J'ai bien aimé, malgré un sujet (et une période) difficile(s). Alice a 80 ans et refuse de se voir traiter comme une vieille. Ben oui, elle a encore 20 ans dans sa tête, des projets à foison, et surtout est révoltée de voir les acquis des combats féministes passés reculer petit à petit... Bon d'accord, le corps ne suit plus comme avant, le mari est souvent trop plan-plan, elle se sent parfois dépassée, mais non: elle refuse de ne plus faire partie de ceux qui "font", pour être forcée de rentrer dans la catégorie des spectateurs. Comme vous l'aurez compris, ce livre pose le problème de la place laissée à la vieillesse dans notre société: on sait que c'est pas bien, mais on s'en moque souvent (gentiment ou pas), parce qu'on fond ça nous fait peur... Ce livre m'a pas mal fait réfléchir, mais bien rire aussi: l'auteure a le verbe mordant et n'épargne personne, ni jeune ni vieux. Bref, ça casseDD78
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L'art de la joie
Delphine A le Jeudi 26-12-2024
Même s’il n’est paru qu’en 1996, « L’art de la joie » est déjà considéré comme un classique de la littérature italienne. Durant plus de 600 pages, Goliarda Sapienza nous raconte l’histoire de Modesta, jeune femme sicilienne au caractère bien trempé, née dans la misère un 1er janvier 1900, et qui à force de volonté (et dans le désordre !) va devenir princesse Brandiforti, poète, marxiste, novice et mère de famille. La petite histoire se mêle rapidement à la grande, et permet ainsi au lecteur de découvrir le XXème siècle de nos amis italiens, qui n’ont pas été plus gâtés que les autres en terme de dictature, répression et malheurs.
Même si je l’ai lu en entier, je n’ai pas aimé. Tout d’abord le personnage de Modesta m’a très rapidement déconcertée : avide de sortir de la misère, calculatrice à l’extrême, mesquine et menteuse aux mœurs très libres, elle tombe ensuite dans le cadre de la femme belle et intelligente qui comprend tout mieux que les autres tout en les manipulant, bref, elle m’a énervée. Ensuite la narration : rien n’est jamais clairement expliqué, le lecteur doit deviner ce qui se passe entre les multiples personnages aux noms italiens (forcément) mais qui se ressemblent un peu tous, bref, pas facile de suivre (surtout quand le personnage principal vous énerve !). Et pour finir l’écriture, avec ses interminables dialogues politico-poétiques, où les personnages se prennent la tête pendant des heures, pardon, des pages… Au secours… Par contre j’ai été surprise par la liberté de ton de l’auteure, notamment concernant la sexualité de son héroïne, mais il faut dire que le livre a été écrit pendant les années 70.
Bref, pas le chef d’œuvre auquel je m’attendais, mais un livre singulier un peu longuet au propos révolutionnaire.
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Le ventre de Paris
Delphine A le Dimanche 24-01-2021
Je continue ma découverte des Rougon-Macquart d'Emile Zola, avec cette année la lecture de "Le ventre de Paris". Nous sommes ici en plein coeur de la capitale, dans ces halles énormes et débordantes, qui ont depuis malheureusement été détruites et remplacées par l'affreux forum du même nom. Florent les découvre au petit matin, perché sur la charrette d'une maraîchère. Évadé du bagne, il veut y retrouver son frère devenu charcutier, et mener une vie sans histoire. Mais c'est sans compter Lisa, la femme de ce dernier, qui derrière son aimable accueil cache la crainte de voir sa situation compromise avec ce beau-frère encombrant...
Ce que j'ai aimé d'abord, c'est de retrouver le lien avec les autres romans que j'ai lu avant : ainsi Lisa se révèle être la soeur de Gervaise, l'héroïne de "L'assommoir", et donc la tante de "Nana" et d'Etienne de "Germinal". Quant à Claude, le peintre de "L'oeuvre", il est carrément ici un des personnages secondaires. Bref, je commence à y voir un peu plus clair dans la généalogie des Rougon-Macquart, et ça j'adore ! Ce que j'ai aimé également, ce sont les descriptions gargantuesques des étales de cet énorme marché , qui finissent par vous donner l'eau à la bouche, voire même vous amener le coeur au bord des lèvres à force d'écoeurement. Zola est ici presque un peintre poète, ce qui rattrape un peu une intrigue somme toute assez simple. Bref, j'ai bien aimé !
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Mercure
le Lundi 30-04-2018
Et c'est parti pour ma lecture annuelle d'Amélie Nothomb ! Cette fois-ci je me suis laissée tenter par l'un de ses premiers livres, "Mercure", paru en 1998 (elle en a écrit une vingtaine depuis). Nous sommes sur une île au large du Cotentin au début du XXème siècle (tiens, ça ressemble à "10 petits nègres" ça !). Ici point d'invités assassins, mais une jeune fille, Hazel, qui y vit recluse avec son richissime tuteur, le vieil Omer. Défigurée pendant un bombardement, ce dernier la protège du monde. Jusqu'au jour où elle tombe malade, et où la jolie infirmière Françoise vient la soigner, solidement encadrée par les gardes du vieil homme...
On retrouve ici la verve des débuts d'Amélie, avec une situation tordue à souhait, qui n'est que le prétexte à de savoureux dialogues : en effet Françoise se rend vite compte qu'Hazel est en fait sans le savoir prisonnière, et que le gentil tuteur abuse de sa fragile protégée. Une joute verbale confronte les points de vue des 2 protagonistes, et les arguments lancés sont jubilatoires. Ne pensez pas cependant que la lecture est difficile, bien au contraire : l'auteure comme d'habitude nous pousse à la réflexion avec des mots simples.
Bref, très bien
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