L'album de trop. La série "Quintett" de Giroud était certes pas mal, mais personnellement j'avais trouvé le rebondissement final un peu tiré par les cheveux. J'avais pourtant bien aimé cette intrigue placée durant la première guerre mondiale, au beau milieu de la Macédoine, avec ses personnages singuliers dont on découvrait les différents aspects au cours des albums. Par contre le lien qui les reliait en fait tous ne m'avait pas plus emballée que ça. Et voilà que ce hors-série en remet une couche, en citant en plus mille détails que j'avais oubliés, ce qui a rendu ma lecture pénible. Bref, pas terrible.

C'est son titre qui m'a tout d'abord attirée, la référence à celui de Kundera que je trouve tellement beau !! Le propos est pourtant ici bien différent : le mal être d'une jeune femme de notre époque (l'angoisse de la maladie, la peur de vieillir, les relations avec les parents), entourée d'une famille un peu décalée, le tout traité sous l'angle de l'humour (heureusement, même si au final sa situation n'est pas si mal que ça !). J'ai aimé le coté autobiographique de la chose, par contre je dois avouer que vite lu/vite oublié... Je ne suis pas fan non plus du choix bicolore moutarde-marine, l'histoire aurait méritée plus de couleur !! Bref, un avis mitigé.

Coup de coeur 2019! Terry Moore ne dément pas son oeuvre et crée un personnage fragile et fort et drôle et absurde pour parler du syndrome post-traumatique du soldat revenu au pays. Un régal ! - Mélanie

Toujours un grand plaisir de retrouver la famille Faldérault, cette fois-ci en hiver, avec les enfants devenus grands : maman n'a pas eu son quota de soleil estival avec leurs dernières vacances en Bretagne, alors le père décide de partir vers le sud pour Noël pour lui en donner, du soleil ! Mais comme vous vous en doutez, tout ne va pas se passer comme prévu... Les périples de cette famille un peu déjantée se suivent toujours avec plaisir, les personnages sont toujours aussi attachants, et j'apprécie la succession des albums sans linéarité temporelle : on remonte ainsi de 6 mois dans le temps par rapport au précédent tome, et dieu seul sait où le suivant va nous amener ! Bref, trop bien.

J'ai découvert Luz avec ses récentes "Deux filles nues", et cela m'a bien qui bien donné envie de poursuivre avec ses autres livres. J'ai choisi les "Indélébiles" en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, et j'ai drôlement bien fait. Luz nous raconte comment monté de sa province natale il fait ses débuts à "La grosse Bertha", mentoré par un Cabu qui apparait extrêmement touchant et humain. Et c'est surtout cela que j'ai apprécié dans ce livre : découvrir comment ces victimes dont je connaissais à peine les noms travaillaient, dessinaient, vivaient, et surtout s'éclataient ! C'est gai, plein de vie, ça rappelle plein de souvenirs, bref, ça fait du bien. Je crois que je vais maintenant oser me lancer dans "Cathasis", qui apparemment fait plus directement référence à l'attentat.

Encore une belle histoire imaginée par Zidrou. "L'obsolescence programmée des sentiments" raconte l'histoire de Méditerranée et Ulysse (que de jolis prénoms !), sexagénaires un peu abandonnés de tous et ne croyant plus en la vie. Et puis le hasard fait son œuvre, et le bonheur revient alors qu'on ne l'attendait plus... Oui, nos anciens aussi ont des sentiments, qu'on ne l'oublie pas ! J'ai trouvé cet album très touchant, nous montrant que ce n'est pas parce que le corps se fripe que le désir n'est plus là. J'ai aimé le parti pris des couleurs, entre les beige, gris et bleu, faisant référence à une certaine torpeur voire tristesse, mais aussi sérénité. Bref, j'ai beaucoup aimé.

Quatrième opus de la série "Les beaux étés" de Zidrou et Jordi Lafebre, "Le repose du guerrier" fait de nouveau un saut dans le temps. Cette fois-ci les enfants ont bien grandi : la grande est étudiante, la cadette folle (et goulument !) amoureuse, le garçon ado blasé, et la petite dernière insupportable. Les parents aussi ont vieilli, et c'est chouette de voir leur histoire évoluer. Cette fois-ci pas de camping, la famille a cassé la tirelire et acheté une maison en Dordogne, mais tout ne va pas se passer comme prévu... C'est toujours drôle, vivant, plein de peps et de bons sentiments, bref, ça fait du bien. En avant pour le tome 5 !

"L'arabe du futur 4" est le nouvel opus de Ryad Sattouf sur sa jeunesse un peu particulière, entre sa mère bretonne et son père syrien. Nous l'avions précédemment quitté à l'aube de l'adolescence, avec son papa fou de joie d'avoir décroché un poste en Arabie Saoudite, et sa mère bizarrement moyennement emballée. Ce nouveau tome débute en Bretagne, où Clémentine habite avec ses fils chez sa mère, après avoir refusé de suivre son mari. Ryad fait donc sa rentrée dans un collège français, et découvre toute la joie que cela représente (copains relous, filles méchantes et inaccessibles, solitude, boutons et ringardise). De temps en temps son père revient, mais l'écart se creuse de plus en plus entre les deux cultures familiales... J'ai trouvé ce nouveau tome plein de violence : celle de tous les jours et pratiquement devenue banale, que Ryad rencontre au collège ; celle religieuse lorsqu'il retourne en Syrie et que lui et sa famille se font quotidiennement agresser ; celle familiale enfin entre ses deux parents qui n'arrivent plus à surmonter leurs différences et s'affrontent quotidiennement. Un livre dur donc, mais terriblement attachant, qui se termine sur un revirement de situation qui fait froid dans le dos. Mr Sattouf, j'espère de tout coeur que cela va bien se terminer !

Je continue ma découverte des albums scénarisés par Zidrou avec "Emma G. Wildford", dessiné par Edith. On est ici dans l'Angleterre du début du XXème siècle, à une époque où des coins de la planète restaient à découvrir et explorer. C'est d'ailleurs pour cela qu'est parti le fiancé d'Emma, et celle-ci se languit de ne plus avoir de nouvelles. Jusqu'au jour où elle prend les choses en main et décide d'aller le chercher... Une femme forte qui se bat contre ceux qui voudrait la cantonner à sa condition de l'époque, ça j'aime. J'adore également cette période de l'histoire où tout était encore possible et certaines choses inconnues, et là j'ai été comblée. J'ai aimé le dessin mais surtout les couleurs sépia qui donnent le ton de l'époque. Quant aux indices disséminés dans le livre... trop bien ! Bref, une belle réussite.

Si ma précédente lecture de Fabcaro m'avait fait sourire, celle de "Moins qu'hier (et plus que demain)" m'a carrément fait rigoler ! Tous les poncifs du couple et de l'amour fusionnel sont ici tournés au ridicule, à travers des instants du quotidien que nous avons tous plus ou moins vécu. Une planche par moment et par couple, avec ses dessins simples et inexpressifs. Bref, je recommande !