Enorme coup de cœur pour la BD "Malgré tout" de Jordi Lafebre !!! Une histoire d'amour contrariée mais heureuse, racontée à rebours, fourmillant de mille petits détails que le lecteur s'amuse à retrouver au fil des pages ; un trait dynamique allié à des couleurs chaudes : pour moi la recette est été très réussie. Je le recommande chaudement !!

C'est peu de dire que ce cinquième tome de "L'arabe du futur" était très attendu. En effet, le volume précédent se finissait sur une telle chute ! Mais comme souvent quand on attend quelque chose avec impatience, on est quelque part un peu déçu. Non pas que les affres racontées ici ne nous nouent pas le ventre ni ne nous mettent à mal, mais c'est ici une attente (insupportable) qui est décrite, avec forcément toutes les longueurs qui vont avec. Riad continue tout de même de grandir, en traversant tant bien que mal les plaisirs/frustrations de l'adolescence (qui nous renvoient même quelques fois aux nôtres, chouette). Bref, vivement le prochain et dernier tome, histoire de vérifier que tout se finit bien.

Un petit bijou d'originalité et de justesse. Magnifique et intemporelle ode à la liberté de Hubert et Zanzim.

Même si elle a été multi-primée en 2020, "Peau d'homme" n'en est pas moins une bande-dessinée bien singulière, à ne pas mettre à mon avis entre les mains des plus jeunes. Bianca est une jeune fille de bonne famille. Promise à Giovanni, elle aimerait faire un mariage d'amour et apprendre à connaître avant le jeune homme, mais cela semble inconcevable dans l'Italie de la Renaissance. Jusqu'à ce que sa marraine partage avec elle le secret de la peau d'homme, un habit qui une fois revêtu transformé Bianca en Lorenzo... L'histoire est surprenante : il est question de découverte de l'amour, d'orientation sexuelle, de féminisme avant l'heure, et surtout de liberté de choix. Un message fort à faire passer à nos ados (et pas que d'ailleurs), car le plus important n'est-il pas d'aimer ? En tout cas un succès amplement mérité.

La légende d'YS en BD. Un royaume somptueux bâti au coeur des eaux bretonnes par dame Malgven. Des personnages énigmatiques, des soeurs que tout sépare. De la magie. Une malédiction. Des disparitions... Une bande dessinée captivante. Laissez-vous ensorcelé par la légende d'YS ! MAB.

Je le dis tout de suite, je fais partie de ces personnes qui n'avaient jamais entendu parler du pourtant best-seller "Sapiens, la naissance de l'humanité" de Yuval Noah Harari. Ce n'est donc pas cela qui m'a poussée à emprunter sa version bande-dessinée à la bibliothèque, mais le programme de 6ème de mon fils ("ça a l'air de parler de préhistoire, ça va lui plaire"). Je me suis plongée dedans avant de le lui donner, et banco, j'ai appris plein de choses ! Car le sujet est quand même vaste : comment l'espèce humaine s'en est sortie durant ces milliers d'années pour supplanter toutes les autres ? Pour nous le faire comprendre, des théories assez complexes nous sont expliquées, étayées de pas mal d'exemples qui aident à la compréhension, tout cela avec bien sûr un fil narratif qui aide à rendre le propos digeste. Par contre j'ai trouvé le graphisme et les couleurs assez moches, et au final je pense que mon petit 6ème est un peut-être un peu jeune pour une telle lecture. Bref, pas mal mais un peu difficile.

Magnifique ouvrage qui offre une très belle parenthèse de nature dans ce monde de fous ! Une bD sur la nature de nos jardins, sans prétentions et très joliment illustrée.

5ème tome de la série "Les cahiers d'Esther", de Riad Sattouf. La jeune fille a maintenant 14 ans et vit ses dernières années collège. Elle doit jongler entre ce monde un peu bizarre (les gilets jaunes), le collège et ses élèves toujours aussi cash, et sa notoriété naissante à gérer mais à cacher. J'ai bien aimé le passage sur le voyage scolaire en Espagne, plus vrai que nature ! C'est vrai que c'est un peu répétitif, mais c'est frais et connecté avec notre époque. En tout cas j'ai hâte d'être au 6ème tome pour avoir sa vision du confinement !

Au fin fond de l’Ecosse, Doug est un photographe solitaire en mal de reconnaissance. Le jour où il se retrouve nez à nez avec une étrange créature tout droit sortie de son loch voisin, il se précipite sur son appareil pour immortaliser ce moment, et décide un peu vite de diffuser la photo sur internet. Grand mal lui prend, car de cet acte qu’il imagine insignifiant, le monde entier va être impacté… « Nouveau contact » est une excellente satire de notre société : elle pointe du doigt toutes ses dérives, que ce soit les réseaux sociaux, les médias, et les différents mouvements contestataires. C’est plein d’idées et d’ironie, et c’est aussi assez drôle. J’ai beaucoup aimé le trait et les couleurs de Bruno Duhamel, que j’avais déjà apprécié avec son album précédent « Jamais ». Bref, très bien !

"Faut pas prendre les cons pour des gens", j'ai déjà trouvé le titre assez bien choisi. C'est en effet un album relativement drôle, qui pointe du doigt pas mal des aberrations de notre société actuelle. Si la première partie est assez drôle, j'ai par contre trouvé que cela baissait en qualité sur la seconde. Bref, un instantané de notre société qui ne restera pour ma part pas dans les annales.

J’avais beaucoup aimé la BD « Le chœur des femmes » inspiré du roman éponyme de Martin Winckler. Je retrouve avec « Il fallait que je vous le dise » les mêmes sujets (l’avortement et les violences médicales faites aux femmes) et le même auteur, même si ici il est surtout l’un des personnages centraux. Dans la première partie, Aude Mermilliod nous raconte son histoire, celle banale d’un amour un peu trop fécond, qui la conduit sur le parcours semé d’embuches de l’avortement : il y a les réelles (la douleur, les saignements, le corps qui ne comprend pas) et les figurées (questionnement interminable sur « ai-je fait le bon choix » et « c’est ma faute »). Une phrase de l’album résume à elle seule toute l’ambivalence de la chose : « Avorter, c’est un choix de maman ». La seconde partie est elle axée sur l’histoire de Martin Winckler, et le chemin qu’il a suivi pour devenir le médecin bienveillant qu’il est aujourd’hui, en essayant d’écouter les femmes plutôt que de les juger. Un album très touchant (et parfois très cru) que j’ai beaucoup aimé.