Liste des commentaires
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Le ventre de la fée
le Mercredi 26-04-2017
Ne vous fiez pas à son titre enchanteur, "Le ventre de la fée", d'Alice Ferney, tient plutôt du cauchemar... D'elle on ne saura pas grand chose, sinon qu'elle est très belle, douce et pleine de grâce. Pareil pour lui, qui l'aime comme un fou et ne vit que pour elle. Comme souvent dans ces cas-là, l'enfant de l'amour grandit dans le ventre de la fée, et ainsi Gabriel parait dans un monde rempli de douceur et de tendresse (fin de la 1ère partie). Quelques années plus tard (début de la 2ème partie), Gabriel viole avec sadisme sa petite amie dans sa chambre d'enfant. La fée est morte, et l'ange est devenu démon... Ce court roman est terrible : il nous fait passer du monde des bisounours à celui d'un serial killer, comme ça, sans prévenir. Et pas le petit serial killer gentillet qui fait ses coups en douce, non, celui qui coupe, tranche, dépèce, surtout les petites filles, parce qu'il les aime bien les petites filles... Bref, tout est présenté de façon crue et chirurgicale. On essaye de comprendre, de se rattacher à quelque chose d'humain, mais non, il n'y a rien. Petite déception cependant avec la fin de ce conte, qui n'en a en fait pas. Mais où est la morale alors ?
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Si c'est un homme
le Mardi 06-02-2018
Waouh, quel livre que "Si c'est un homme", de Primo Levi. Ma fille a dû le lire pour le collège, et comme la 2ème guerre mondiale est une période qui m'intéresse/m'interpelle/me travaille, je me suis lancée. Primo Levi y raconte son internement à Auschwitz en tant que Häftling (travailleur forcé). En effet, outre son objectif d'extermination, ce camp était également destiné à devenir un grand site industriel, et plus de 60 000 personnes y “travaillaient” chaque jour. Et ce sont les connaissances en chimie de l'auteur qui l'ont sauvé...
Ce qui frappe tout d'abord dans ce livre, ce sont bien évidemment les horreurs vécues par ces hommes et ces femmes, ces humiliations et ce traitement quotidien en tant que “sous-hommes”, comme s'ils n'étaient rien. Leurs vies ne valaient pas grand chose, et ils le savaient tous. Ce qui impressionne ensuite, ce sont toutes les astuces et combines mises en place pour survivre, cette hiérarchie entre les déportés, bref, toute la société qui s'était développée là-bas, avec ses lois et ses règles. Mais le plus fort, c'est le ton neutre utilisé par l'auteur pour nous décrire tout cela : il y met je trouve peu de sentiments, est très factuel, ce qui au final décuple l'effet de ce qui est écrit.
Bref, ce serait trop peu de vous dire que c'est un livre fort : c'est un livre essentiel.
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Le scaphandre et le papillon
le Mardi 25-09-2018
J'ai lu ce livre il y a plusieurs années, et son histoire m'a marquée.
Comment imaginer qu'on puisse savourer la vie lorsque notre esprit devient prisonnier du corps ?
Je le recommande également.
le Samedi 08-09-2018
On a tous nos problèmes, et on doit vivre avec. Et puis un jour on lit un livre comme "Le scaphandre et le papillon", et ça relativise bien des choses.
Jean-Dominique Bauby était l'archétype de la réussite des années 80 : rédacteur en chef du magasine "Elle", il vivait sa vie à 100 à l'heure dans les milieux branchés de la vie parisienne. Jusqu'au 8 décembre 1995, où il est brusquement pris d'un malaise. Lorsqu'il se réveille à l’hôpital, il ne peut plus bouger que sa paupière gauche. Laquelle lui servira, après de longs mois et grâce à la ténacité de son orthophoniste, à enfin pouvoir s'exprimer : il cligne de l’œil lorsque la lettre voulue est prononcée par un tiers, et ainsi forme petit à petit des mots puis des phrases...
Ce livre est le sien : il en a ardemment préparé chacune des lignes, enfermé dans son corps, son scaphandre, pour exprimer et partager avec nous ses joies et ses peines, le vagabondage de son esprit, son papillon.
OK, le sujet est rude, mais on retrouve les pensées vives, acerbes et même drôles d'un homme ultra-lucide sur son état, heureux d'être tout simplement vivant. Et comme je l'ai dit tout au début, ça remet plein de choses à leurs places.
Bref, un petit livre très très fort.
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Sur la route de Madison
le Mercredi 04-05-2016
Nous nous plongeons dans les années 60. Robert Kincaid, cinquantenaire, est photographe. Il aime les voyages, la nature et se décrit comme étant l'un des derniers Cow-boy, conscient des changements qui se préparent dans le futur. En effet, Robert, homme solitaire, divorcé et peu bavard, est en décalage avec les autres hommes de sa génération. Cultivé, intelligent, il cherche toujours le petit détail dans ce qui l'entoure, que ce soit dans la nature comme chez l'être humain. D'une certaine sensibilité, il n'en paraît pas moins bourru, ne s'attachant à aucune femme qu'il cotoie et se baladant sur les routes à la recherche de spots pour ses photos.
Un jour où il est envoyé dans l'Iowa pour photographier les ponts couverts du comté de Madison, il prend une route de campagne et perdu, demande son chemin à la première maison qu'il rencontre. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Francesca.
Francesca, Napolitaine, a quitté son pays pour se marier avec un Américain, Richard. Ce mariage lui a permis de se ranger comme les conventions de l'époque le souhaitaient mais la flamme de l'amour n'est pas présente. Le romantisme n'a pas sa place dans leur quotidien, au grand désespoir de Francesca. Celle-ci a élevé leurs deux enfants et s'occupe de la ferme familiale.
Lorsque Robert s'approche de la maison de Francesca et Richard, celui-ci est parti pour la semaine avec les enfants, pour se rendre à une foire.
Dès le premier regard, quelque chose se passe entre eux. L'un et l'autre vont faire fi des barrières érigées en eux-mêmes, pour vivre ce qui s'impose à eux. Une intense et sensuelle histoire d'amour prend place alors.
4 jours, c'est si peu pour s'aimer...car ils ont bien conscience que leurs vies ne pourront pas être chamboulées malgré ce qui se passe au fond de leurs cœurs. La notion de sacrifice est mise en place par l'auteur et rend leur amour beaucoup plus intense.
Nous allons vivre avec eux leur histoire.
Si j'ai adoré être spectatrice de cette histoire d'amour pleine de romantisme et de passion, je regrette de ne pas en avoir su plus sur Francesca et sur Robert. Leurs vies, leurs personnalités sont quelques peu survolées. Nous n'en savons que le minimum pour se les imaginer et j'aurai aimé tout savoir d'eux pour prendre conscience de l'attachement que l'un envers l'autre pouvait ressentir, pour comprendre pourquoi ils étaient tombés amoureux.
Cependant, les paysages sont bien décrits et je n'ai eu aucune difficulté à m'imaginer l'Iowa alors que je n'ai jamais mis les pieds aux Etats-Unis. De plus, je n'ai pas vu le film (chose à laquelle je vais remédier).
Le style de l'auteur est quant à lui, prenant. Le livre étant court, je n'ai pas vu passer le temps lors de ma lecture et c'est tout à fait ce que je recherche quand je lis: l'évasion et l'addiction.
En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce roman, regrette que les personnages n'aient pas été plus exploités mais l'histoire d'amour est sincère et belle.
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La planète des singes
le Samedi 08-07-2017
Je n'avais jamais lu "la planète des singes", de Pierre Boulle, car j'avais déjà vu les films (le vieux avec Charlton Eston, le plus récent de Tim Burton). Mais quelle grave erreur !!! Je serais passée à coté de ce super roman de science-fiction !!! L'histoire, tout le monde la connait : Le journaliste Ulysse Mérou arrive avec ses 2 co-équipiers sur une planète inconnue dans le cadre d'une mission spatiale. Il y découvre une société régie par les singes, où les hommes se comportent comme des bêtes sauvages. Fait prisonnier, il devient le sujet d'expériences menées par l'intelligente Zira et son fiancé Cornélius...
On a du mal à croire que ce roman ait été écrit dans les années soixante, tant il est moderne et pertinent. Le questionnement sur le comportement des hommes vis à vis de leur environnement est toujours, voir davantage, d'actualité. Et petite cerise sur le gâteau : ce n'est pas la même fin, hé hé ! Bref, top.
le Samedi 08-07-2017
Je n'avais jamais lu "la planète des singes", de Pierre Boulle, car j'avais déjà vu les films (le vieux avec Charlton Eston, le plus récent de Tim Burton). Mais quelle grave erreur !!! Je serais passée à coté de ce super roman de science-fiction !!! L'histoire, tout le monde la connait : Le journaliste Ulysse Mérou arrive avec ses 2 co-équipiers sur une planète inconnue dans le cadre d'une mission spatiale. Il y découvre une société régie par les singes, où les hommes se comportent comme des bêtes sauvages. Fait prisonnier, il devient le sujet d'expériences menées par l'intelligente Zira et son fiancé Cornélius...
On a du mal à croire que ce roman ait été écrit dans les années soixante, tant il est moderne et pertinent. Le questionnement sur le comportement des hommes vis à vis de leur environnement est toujours, voir davantage, d'actualité. Et petite cerise sur le gâteau : ce n'est pas la même fin, hé hé ! Bref, top.
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Les Catilinaires
le Mercredi 26-04-2017
Me re-voilà avec mon Amélie Nothomb annuel, et cette fois-ci je me suis choisie un de ses premiers romans, "Les Catilinaires". Juliette et Emile s'aiment depuis 60 ans, et après une dure vie de labeur, ils tombent sur la maison de leurs rêves, perdue au bord d'une clairière. Mais pas si perdue que ça en fait, car à coté se trouve celle d'un médecin et de son épouse. Les premiers temps sont idylliques, dans le calme et la tranquillité, jusqu'à la visite un après-midi justement de leur voisin, Palamède Bernardin (mais où va-t'elle donc chercher tous ces prénoms bizarres, bref). Celui-ci s'installe tout bonnement dans leur salon et ne répond que sporadiquement aux questions qu'Emile lui pose par politesse. Le problème, c'est que ce grossier personnage va revenir ainsi chaque jour pourrir la vie de nos amoureux, et les amener ainsi dans leurs plus profonds retranchements... Il est très fort celui-là encore, ce livre d'Amélie. D'une situation toute banale, elle arrive à en faire un polar où les personnages se retrouvent poussés à leurs extrêmes, prisonniers de leur éducation, et se découvrent ainsi des sentiments et des attitudes dont ils se seraient crus incapables. Bref, je le recommande celui-là !
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Monsieur Malaussène
le Dimanche 05-01-2020
Quel plaisir de retrouver de nouveau toute la famille Malaussène avec ce quatrième tome de la série, "Monsieur Malaussène" ! Benjamin est toujours raide dingue de sa Julie, mais un peu inquiet quand même de la future arrivée du petit bouc émissaire qu'elle porte en elle. Enfin, avec le retour de sa mère devenue muette, une cinémathèque à hériter, un chirurgien écorcheur de prostituées tatouées, et la diffusion du film unique à préparer, il n'a pas de quoi s'ennuyer...
Comme toujours, Pennac nous emporte dans sa douce folie rocambolesque, avec ses personnages déjantés, ses situations improbables, son enquête policière immuable, et encore et toujours le quartier de Belleville si cher à son coeur. Par contre j'ai trouvé que cette fois-ci l'histoire peinait à démarrer, pour après traîner en longueur sur plus de 500 pages. Peut-être un essoufflement ? Tant pis, je lirai le tome 5 pour être sûr !
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La petite marchande de prose
le Dimanche 03-02-2019
A moi la suite des aventures de la famille Malaussène avec ce 3ème opus de la série, "La petite marchande de prose".
On retrouve Benjamin qui en a vraiment marre de son job aux éditions de dame Zabo, d'autant plus que l'une de ses petites sœurs chéries lui annonce son mariage avec Clarence, le trop classe directeur de prison aux cheveux blancs comme un ange. Mais celui-ci se fait affreusement occire le jour J, entrainant bien malgré lui Benjamin dans un nouveau job improbable...
Encore une fois très difficile de résumé ce tourbillon dans lequel nous entraine Daniel Pennac : c'est frais, toujours surprenant, et ça fait du bien. Par contre je ne vous raconte ce retournement de situation au premier tiers du livre : nooooonnnnn !!! Enfin tout est bien qui finit bien, ouf.
Bref, un concentré de diversité, bonheur et bienveillance qui m'a mis du baume du cœur dans ce mois de janvier pas toujours facile.
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Léviathan
Agnès L le Jeudi 12-09-2024
Léviathan un monstre marin mais ce n'est pas un roman marin. C'est le récit d'un personnage qui va jusqu'à faire exploser toutes les statues de la liberté aux US. Et autour plein de personnages torturés et originaux qui s'aiment. C'est long et très très ennuyeux.
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L'élégance des veuves
le Jeudi 27-10-2016
Ce roman, court par son nombre de pages, est d'une intensité incroyable. J'ai continué à penser aux personnages et à leurs destins plusieurs jours après avoir terminé ma lecture et cette sensation est l'une de mes préférées dans la lecture. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de laisser totalement Valentine, Mathilde et Gabrielle.
Grâce à Alice Ferney, nous sommes plongés au début du 20ème siècle. Les couples se marient, les femmes enfantent dans la douleur à de multiples reprises, assistent avec désespoir aux décès de leurs maris ou fils à la guerre et finissent dans la solitude leurs vies, marquées par le sceau du chagrin et des deuils.
Chaque ligne est écrite avec beaucoup de délicatesse et d'humanité. La maternité est ici un point d'ancrage très fort et elle est décrite avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ces passages m'ont particulièrement touchées.
Nous ressentons également beaucoup de compassion face aux drames qui vont tâcher les vies de ces trois femmes, courageuses, fortes et sensibles. Les moments de bonheur, essentiellement liées aux mariages, aux naissances et aux histoires d'amour qui sont celles d'une vie, apportent un peu de légèreté dans cette époque qui n'était pas simple.
J'ai passé un très beau moment de lecture. La plume d'Alice Ferney m'a bouleversé par son humanité et sa profonde tendresse pour nos ancêtres féminins qui ont bercés le monde.
Un très beau coup de coeur, donc, pour ce petit roman, dont le contenu m'a fait vibré jusqu'à la dernière page.
le Lundi 23-02-2015
Quel délice que ce petit roman d'Alice Ferney ! Déjà rien que le titre je trouve, "L'élégance des veuves", qui traduit bien ce que l'on va trouver dans notre lecture : des vies de femmes, à une époque où la maternité était la seule destinée, dans laquelle elles se donnaient à corps perdu, enchainant les enfants au bon vouloir de Dieu. Mais ce dernier savait aussi être cruel, et retirer précocement ces petits êtres des bras aimants de leur mère, qui rapidement ne trouvaient plus non plus dans ceux de leurs maris chaleur et réconfort, eux aussi étant partis très vite... C'est fin, c'est subtil, délicat, simple aussi, mais la vie ne l'est-elle pas ? La maternité et ce lien presque charnel entre mère et enfant sont magnifiquement dépeints, et m'ont en tout cas beaucoup touché. Par contre un livre très féminin à mon avis, qu'en penserait un homme ? Bref, j'ai adoré.DD78
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