Liste des commentaires
couverture de : Grâce et dénuement
le Mercredi 02-10-2019
J'aime beaucoup l'écriture d'Alice Ferney. Sans forcément utiliser de grands mots, chaque phrase semble ciselée au millimètre près, et en plus c'est très beau. "Grâce et dénuement" n'échappe pas à la règle, même si de prime abord le sujet se prête peu à la poésie : la vie plus que galère d'une grande famille gitane. Il y a la reine mère, haute comme trois pommes mais qui dirige tout, les 4 fils, au sang chaud et à la main légère, les belles-filles, profondément mères, et la ribambelle d'enfants qui va avec. Et puis il y a Esther, sortie de nul part mais pourtant bien présente, qui tous les mercredis quitte sa petite vie tranquille de bibliothécaire de province pour venir faire la lecture aux enfants. Lentement, le charme opère, ouvrant des mondes immenses pour certains, pendant que d'autres réalisent l'étroitesse de leur vie... Cela fait du bien, un livre bienveillant comme cela, qui malgré le constat va contre certaines idées reçues et apporte l'espoir. C'est un livre sur l'amour aussi, et sur ses différentes formes : l'amour impossible, l'amour maternel, l'amour vache, l'amour inconditionnel. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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le Samedi 22-03-2014
Ce roman, oh combien d’actualité dans notre région quant aux griefs systématiques que l’on formule envers les Manouches, est une criante sonnette d’alarme ainsi qu’une immense leçon d’humanité. Car oui, nous parlons bien ici d’êtres humains, certes venant d’un peuple vivant en marge de notre société, avec des coutumes et traditions singulières mais néanmoins constitués de chair et d’os comme tout un chacun !Si nous pouvions après la lecture de ce livre faire preuve d’un peu plus de discernement, l’auteur, Alice Ferney nous aura fait franchir un grand pas vers notre prochain. J’émets toutefois un bémol sur certains détails de dénuement dans lequel se trouvent les protagonistes. A-t-elle vu ou vécu de près ces situations extrêmes ? D’après mes recherches, elle s’est uniquement inspirée de documents et de films qu'elle a vus sur les Gitans.Malgré une très belle écriture, très émouvante, je regrette sur la forme de l’édition, un interlignage trop serré qui vient accentuer l’absence originale de signes typographiques accompagnant habituellement les dialogues.Emérance Bétis de Jouars-Pontchartrain. Merci à Elvira de m'avoir conseillé ce livre.
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le Jeudi 24-01-2013
Je partage complètement cet avis.Un livre émouvant mais sans manichéisme ni angélisme à lire et à faire lire.
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le Mercredi 23-01-2013
Grâce et Dénuement d'Alice FerneyUn livre émouvant qui peut faire changer notre regard sur les gens du voyage.C'est la rencontre entre une bibliothécaire et une famille de gitans. Elle vient chaque mercredi faire la lecture aux enfants déscolarisés de ce camp.Tout au long de ce livre on découvre un monde totalement différent du notre. C'est un beau et bon sujet avec des personnages attachants en marge de notre société.Un livre qui remet en cause notre jugement sur des personnes dont on ne connait pas ou très mal la vie.
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couverture de : Le crabe sur la banquette arrière
Delphine A le Vendredi 26-07-2024
« le crabe sur la banquette arrière » traite du délicat sujet du cancer. Pas hyper emballant à priori, sauf qu'Elisabeth Gille a eu l'idée géniale de le traiter sous la forme de l'ironie : exit tristesse et atermoiement, place à tous les faux-culs qui nous entourent et à leurs réactions insupportables !! Et il faut dire qu'entre les médecins nombrilistes, les infirmières aux paroles déplacées et les amis complétement à côté de la plaque, notre héroïne est bien servie. Bref, un petit livre jubilatoire qui parlera à quiconque a eu la joie de côtoyer la maladie et le milieu médical.
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le Samedi 28-06-2014
Une femme indépendante, éditrice, mère de famille apprend un jour qu'elle est atteint d'un cancer su sein. Loin de se laisser aller, elle trouve la force de lutter pendant les traitements et de garder un moral à toute épreuve. Les relations avec son entourage semble une lutte bien plus difficile à mener et parasite sa vie quotidienne. Les médecins ne sont pas d'accord entre eux et le disent ouvertement à la patiente , les enfants débarquent sans prévenir, les amis et la famille ne cessent leurs discours sur ce qui est bon ou pas bon, le personnel médical qui s'épanche et tous savent mieux qu'elle même comment elle se sent.Le livre est écrit sous forme de dialogues entre la malade et les autres personnages. Et ces dialogues plus vrais que nature font rire surtout lorsque l'on a traversé les même épreuve.A recommander aux malades et à leur entourage !
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couverture de : Fanny Stevenson
le Lundi 10-03-2014
Ce livre commence à dater (1993). Je l’ai trouvé dans la bibliothèque de mon père qui n’était pourtant pas du genre à lire ce type d’ouvrage et je le relis régulièrement malgré son épaisseur ! C’est de loin celui que j’ai préféré de toutes mes lectures jusqu’à présent et j’y fais souvent référence dans mes propres écrits, c’est vous dire à quel point son héroïne m’a marquée.S’appuyant sur de réelles recherches épistolaires, il s’agit de toute la vie de Fanny Osbourne qui devint l’épouse et la muse de Robert Louis Stevenson, créateur entre autres de la célèbre Île au trésor. Fanny nous emmène du pays des chercheurs d’or aux Etats-Unis où avec grand courage elle va partir de rien pour construire son foyer, au pays des impressionnistes de Barbizon pour s’adonner à sa passion et où elle rencontrera l’Écrivain, en Angleterre où son naturel dénotera fortement dans la haute société, aux Îles du Pacifique où elle assistera son mari autant dans son œuvre que dans sa maladie jusqu’à leur établissement sur l’Île Samoa où elle s’acharnera à construire leur nouvelle villa et prendra la défense des indigènes. Cette vie, c’est un morceau de bravoure qui annonce, avant l’heure, l’émancipation de la femme ; on en arrive même à se demander parfois qui est l’auteur de l’œuvre de RLS, lui-même ou son épouse qui lui est si dévouée ? Une œuvre magistrale qu’Alexandra Lapierre enrichit d’un énorme travail documentaire.Il a 2 ou 3 ans, un téléfilm (Les aventuriers des mers du sud) a mis en scène d’une manière, à mon avis, bien pâle, la personnalité de Fanny Osbourne dans les îles du Pacifique. Saviez-vous par ailleurs que le « Voyage avec un âne dans les Cévennes » de RLS (récit et randonnée autobiographiques) a pris place afin que l’auteur essaie d’oublier Fanny après une rupture qui ne durera qu'un temps ?Émérance Bétis de Jouars-Pontchartrain
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couverture de : De la part de la princesse morte
Delphine A le Mercredi 30-06-2021
« De la part de la princesse morte », encore un titre incroyable pour une histoire qui ne l’est pas moins. Kenizé Mourad nous y raconte la vie de sa mère, la princesse Selma. Née en 1911 à Istanbul, cette authentique petite fille de sultan grandit dans le luxe des harems et des palais de son illustre dynastie. La mauvaise alliance de l’empire ottoman avec les allemands durant la 1ère guerre mondiale met un terme à cette existence dorée, et la famille impériale est obligée de s’exiler. Selma se retrouve alors avec sa mère à Beyrouth, coincée entre le souvenir et les impératifs de sa vie d’avant et la vie légère que ce protectorat français peut lui offrir… Kenizé Mourad est une journaliste spécialisée dans la politique du Moyen-Orient, et cela se ressent fortement dans les pages de cette biographie romancée : ce que j’ai pu apprendre comme trucs ! De la fondation de l’actuelle république Turque à l’indépendance de l’Inde, en passant par la gestion du protectorat libanais par les français, j’ai bien révisé ma géographie et mon histoire. J’ai surtout été éblouie par l’histoire de cette femme, qui n’aura connu que des fins de règne et aura su à chaque fois rebondir. Partie précocement à même pas trente ans alors que Kenizé est encore bébé, elle aura eu mille vies sur lesquelles planent autant de mystères, et c’est un bien bel hommage que lui rend ici sa fille. Bref, ne vous fiez pas à la couverture moche, foncez !
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couverture de : L'élégance des veuves
le Jeudi 27-10-2016
Ce roman, court par son nombre de pages, est d'une intensité incroyable. J'ai continué à penser aux personnages et à leurs destins plusieurs jours après avoir terminé ma lecture et cette sensation est l'une de mes préférées dans la lecture. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de laisser totalement Valentine, Mathilde et Gabrielle. Grâce à Alice Ferney, nous sommes plongés au début du 20ème siècle. Les couples se marient, les femmes enfantent dans la douleur à de multiples reprises, assistent avec désespoir aux décès de leurs maris ou fils à la guerre et finissent dans la solitude leurs vies, marquées par le sceau du chagrin et des deuils. Chaque ligne est écrite avec beaucoup de délicatesse et d'humanité. La maternité est ici un point d'ancrage très fort et elle est décrite avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ces passages m'ont particulièrement touchées. Nous ressentons également beaucoup de compassion face aux drames qui vont tâcher les vies de ces trois femmes, courageuses, fortes et sensibles. Les moments de bonheur, essentiellement liées aux mariages, aux naissances et aux histoires d'amour qui sont celles d'une vie, apportent un peu de légèreté dans cette époque qui n'était pas simple. J'ai passé un très beau moment de lecture. La plume d'Alice Ferney m'a bouleversé par son humanité et sa profonde tendresse pour nos ancêtres féminins qui ont bercés le monde. Un très beau coup de coeur, donc, pour ce petit roman, dont le contenu m'a fait vibré jusqu'à la dernière page.
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le Lundi 23-02-2015
Quel délice que ce petit roman d'Alice Ferney ! Déjà rien que le titre je trouve, "L'élégance des veuves", qui traduit bien ce que l'on va trouver dans notre lecture : des vies de femmes, à une époque où la maternité était la seule destinée, dans laquelle elles se donnaient à corps perdu, enchainant les enfants au bon vouloir de Dieu. Mais ce dernier savait aussi être cruel, et retirer précocement ces petits êtres des bras aimants de leur mère, qui rapidement ne trouvaient plus non plus dans ceux de leurs maris chaleur et réconfort, eux aussi étant partis très vite... C'est fin, c'est subtil, délicat, simple aussi, mais la vie ne l'est-elle pas ? La maternité et ce lien presque charnel entre mère et enfant sont magnifiquement dépeints, et m'ont en tout cas beaucoup touché. Par contre un livre très féminin à mon avis, qu'en penserait un homme ? Bref, j'ai adoré.DD78
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couverture de : DES VIES SANS COULEUR
le Vendredi 28-10-2011
Ces vies ne sont pas banales. Les couleurs de la couverture traduisent les couleurs de l?Afrique de l?Apartheid : le blanc « plus blanc que blanc », le noir et le métissage. Marion a des yeux couleur d?opale, une peau de lait et de longs cheveux clairs. Elle est directrice d?une agence de voyage et vit dans un quartier luxueux du Cap. Elle vit dans la certitude jusqu'au jour où « en première page du journal, il y a une grande photo couleur d?une jeune femme? Il y a quelque chose de frappant dans ce visage? Ce regard lui souffle l?ordre de se souvenir?.Le fantôme du passé hante ce regard? »Ce roman est intense, il traduit les errements et la colère de Marion à la recherche de sa couleur, de son identité, à la découverte de la jeunesse de ses parents et de ses proches. Quelques mots en afrikaner apparaissent dans l?écriture sans interrompre la lecture ; on peut se référer au glossaire, ils seront mémorisés au fil des pages. Liliane
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couverture de : LAIDLAW
Michelle L le Jeudi 21-04-2022
Attention ! Ce livre est indiqué comme étant en langue française alors qu'il est en anglais...
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couverture de : PETITE FILLE DE MONSIEUR LINH (LA)
le Mardi 12-06-2018
Tendresse assurée. Monsieur Liinh nous entraine vers une belle histoire d'amour. N'hésitez pas .
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couverture de : DÉSASTREUSES AVENTURES DES ORPHELINS BAUDELAIRE : T.1 TOUT COMMENCE MAL (LES)
le Samedi 14-02-2015
Ma fille ayant littéralement dévoré ce livre, je me suis donc décidée à la suivre dans la découverte des "désastreuses aventures des orphelins Baudelaire" (quel joli nom!). Comme le titre de ce premier tome l'indique, "Tout commence mal" : dans ce que je suppose être une Angleterre victorienne, 3 jeunes enfants se retrouvent brutalement orphelins (je suis sûre que vous l'aviez pas vu venir celle-là). Leurs parents ayant décidé dans leur testament qu'ils devraient dans ce cas rester dans la même ville, leur notaire leur retrouve un parent hyper éloigné qui accepte de s'occuper d'eux : le comte Olaf. Enfin s'occuper d'eux, pas exactement : il s'agirait plutôt de leur voler leur héritage... On est bien dans de la littérature jeunesse, mais les personnages sont particuliers (une jeune fille ingénieuse, un garçon bibliophile, et un bébé "mordant" !), et j'ai bien aimé l'ambiance de cette supposée Angleterre victorienne justement. Et je crois que nous sommes parties ma fille et moi pour 13 tomes... tant mieux !DD78
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couverture de : DUNE
Delphine A le Lundi 07-03-2022
« Dune » : le film de Denis Villeneuve m’avait transportée, le livre de Frank Herbert m’a fait terminer le voyage. J’avais laissé Paul et sa mère aux mains des Fremens, peuple sauvage de la planète Arrakis, après que la maison des Atréides ait été trahie et exterminée par les Harkonnens. J’ai découvert grâce au livre la suite de leur histoire, et quelle suite ! Certains m’avaient prévenue que la lecture de ce livre pourrait être ennuyeuse, et bien pas du tout : je l’ai trouvé fluide et passionnante, longue certes, mais vue la densité de l’histoire ce n’est pas étonnant. On comprend par petites touches le monde complexe mais extraordinaire imaginé par Frank Herbert dans les années 60, et dont les thèmes résonnent encore davantage aujourd’hui : l’écologie et la préservation de l’eau, la mise à l’écart de l’intelligence des machines. C’est aussi un livre très politique, où chaque protagoniste joue avec stratégie une partie de poker géante dont nombreux ne s’en sortiront pas indemnes. Bref j’ai adoré, mais le film y est pour beaucoup je pense aussi.
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