« La princesse de Clèves », de Madame de Lafayette : j’avoue qu’il me faisait un peu peur celui-là. Crainte d’un langage compliqué et peu accessible, d’une trame un peu désuète... Et bien il n’en est rien ! C’est d’ailleurs troublant de se dire qu’un livre vieux de près de 400 ans soit aussi accessible, et avec une histoire aussi moderne. Mais venons-en aux faits : nous sommes à la cour du roi Henri II, où les mariages sont rarement d’amour mais plutôt de convenance. Mademoiselle de Chartres est un jeune femme de bonne famille, dont la beauté n’a d’égale que sa droiture. Le prince de Clèves en tombe aussitôt éperdument amoureux et lui demande sa main. Même si ses sentiments ne sont pas forcément réciproques, la belle le respecte et accède à sa demande. Tout va alors pour le mieux jusqu’à ce que le duc de Nemours revienne d’une mission confiée par le roi, et découvre à son tour la jeune princesse. Et là, c’est le coup de foudre… Rien de bien original me direz-vous pour nous chers lecteurs du XXIème siècle. Mais pour ceux du temps de Louis XIV, oser écrire librement sur ce type de sentiments était très novateur, voire choquant. Car Madame de Lafayette nous partage les réflexions, doutes et émois des deux jeunes amants, offrant ainsi la première analyse psychologique des personnages de la littérature. Alors bien sûr il y a des longueurs, principalement concernant les personnes de la cour que personnellement j’ai eu du mal à identifier, mais le cœur du livre est ailleurs, dans cet amour impossible à refreiner. Bref, pas si mal.

Le Parfum, histoire d'un meurtrier. Tuer pour un parfum. Sulfureux, baroque, insaisissable, lisez ou relisez le magistral Parfum de Suskind. Comme une odeur, on ne l'oublie pas. MAB.

Cette saga mêlant, romance, magie, manipulation, pouvoir, vous tient en haleine du début à la fin. Les personnages principaux sont attachants et nous vivons avec eux chacune des épreuves qu'ils doivent affronter. A ne pas louper !

Philippe Lechermeier est un auteur jeunesse plein de verve, d'imagination, et un brin poétique.Ce roman jeunesse nous raconte les aventures de 5 enfants qui luttent pour échapper au terrible Ataman. Un très beau roman, prenant et sincère... à suivre !

J'apprécie beaucoup Baptiste Beaulieu, mais là je vois que mes enfants ont grandi et que j'ai passé l'âge de lire des albums jeunesse. L'intention "Des gens sont beaux" est pourtant louable : montrer à nos enfants la vraie beauté des personnes, celle qui n'apparait pas forcément dans leur physique, mais se cache au contraire dans leurs failles et leurs défauts. Cet album a eu pour moi un goût de trop peu : j'aurais aimé qu'il y ait plus de personnages, de vies racontées, de belles histoires. Mais la bienveillance est là et c'est bien le principal.

Attention, ce livre est un uppercut. Les premières phrases de « Ceci n’est pas un fait divers » sont terribles : « Papa vient de tuer maman ». Ce sont les mots que Léa, 13 ans, prononce lorsqu’elle appelle son grand frère au téléphone. Au-delà du drame instantané que cela représente, le livre s’attache à nous raconter tout ce qui se cache derrière, comment on a pu en arriver là. Le fils commence en effet une enquête intime pour mieux connaitre ses parents et leur histoire, et essayer ainsi de comprendre l’inimaginable. Mais tout cela est malheureusement bien banal, entre une enfance paternelle malheureuse et un mariage sous domination et crainte, et les yeux du jeune homme s’ouvrent alors sur une vérité à laquelle il n’avait pas voulu faire face. Ce qui m’a cependant le plus marquée dans ce livre, ce sont les conséquences de ce drame, et la déflagration violente à laquelle les enfants doivent faire face, avec un père en prison et une mère poignardée : aller à la morgue reconnaitre cette dernière, l’interdiction d’accéder à leur maison pour récupérer leurs affaires, la vie à continuer avec le soutien de leur grand-père… Bref, un court livre coup de poing, rendu encore plus percutant par la plume de Philippe Besson que je découvre ici pour la première fois, mais sûrement pas la dernière.

Ah la la, ça y est, elle est vraiment finie cette saga des Malaussène ! Merci monsieur Pennac de nous avoir fait vibrer, rire, sursauter pendant toutes ces années avec les frasques malchanceuses de Benjamin, les aventures policières au sein de ce chouette village de Belleville, ainsi que les arrivées au fur et à mesure des livres des nouveaux membres aux prénoms toujours plus improbables. Ce dernier tome n’échappe pas à la règle, et réussit même le meilleur twist de toute la série grâce à un gratin dauphinois… Bref, si oh veinards vous ne comprenez rien à ce que je vous raconte, plongez-vous vite dans « Le bonheur des ogres », premier tome de la série, et régalez-vous. Pour les autres, consolez-vous avec ce denier livre qui clôt magnifiquement la série.

Il y a de très (trop ?) nombreuses années, j’avais adoré le film de Francis Ford Coppola sur Dracula. Il donnait pour moi une autre version de l’histoire du vampire, et bon, il y avait Keanu Reeves aussi !! Maintenant que je me suis plongée dans la lecture du livre original, je comprends que le film lui est en fait très fidèle (à une exception amoureuse près !). « Dracula », de l’irlandais Bram Stoker, est un roman épistolaire : l’histoire commence avec les lettres et le journal de Jonathan, clerc de notaire envoyé en mission dans les Carpates chez un obscur comte transylvanien, afin d’y conclure l’achat d’une propriété londonienne. Si son professionnalisme lui fait mettre au début de côté les « bizarreries » de son hôte, il réalise peu à peu toute l’étrangeté du personnage, avant de se retrouver finalement face à sa terrible dangerosité. En parallèle, la belle Mina, sa douce fiancée, consigne également dans son journal son séjour chez sa richissime amie Lucy. Cette dernière se met cependant à avoir un comportement étrange, puis se retrouve atteinte d’une maladie inconnue… On est ici dans le roman victorien par excellence : on y retrouve la société anglaise so chic du XIXème siècle, mais aussi cette ambiance des bords brumaux de la Tamise un peu glauque. Certains trouveront le roman un peu long (plus de 600 pages), mais il est terriblement bien écrit, l’utilisation des lettres/journaux/articles de presse en facilite la lecture et le rend vite addictif. Je l’ai préféré à « Frankenstein », de Mary Shelley, que j’ai trouvé pour le coup un peu moins bien construit. Bref, un classique à découvrir !

Une description tellement réaliste de la mondialisation, et de ses répercussions sournoises dans le quotidien d'une entreprise ! S'ensuit le témoignage édifiant du parcours du combattant d'un "volontaire à la réorientation professionnelle". Drôle et grinçant à la fois.

Une classe en voyage scolaire vers la Terre, un grand vaisseau spatial. Le scénario est prometteur. Sauf que....l'accident qui isole cette classe dans le vaisseau en perdition va révéler la vraie nature humaine de ses passagers. Ou de l'Homme, en général. Comme dans Le Seigneur des Mouches (W.Golding), des jeunes se retrouvent seuls face à eux-mêmes, face à leurs peurs et leurs angoisses. Le manque d'oxygène, de nourriture, d'assistance...comment réagir ? S'unir ou se déchirer ? Un manga-thriller-psychologique-space-opéra-huis-clos tendu et haletant. Bouclez vos ceintures, embarquement immédiat ! MAB.