Liste des commentaires
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Le messie de Dune
Delphine A le Mercredi 23-08-2023
Grosse déception pour moi que ce « Messie de Dune » : autant j’avais adoré le premier opus, autant celui-ci m’a globalement ennuyée. On retrouve pourtant quasi tous les personnages principaux de « Dune », sauf que maintenant Paul est le chef absolu et que ça lui pèse un peu. Normal, une sombre conspiration se monte pour l’éliminer…
J’ai retrouvé dans ce livre tout ce que je reproche en général aux livres de science-fiction : une histoire remplie de termes inconnus, racontée comme si tout le monde était au courant de tout alors qu’en fait on y comprend rien. Mais ce qui m’a particulièrement ennuyée, c’est cet aspect religieux/mystique qui est donné au personnage de Paul ainsi qu’à sa sœur : cela ne m’intéresse absolument pas.
Bref, vous l’aurez compris, je passe mon tour pour la suite de la série.
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Si c'est un homme
le Mardi 06-02-2018
Waouh, quel livre que "Si c'est un homme", de Primo Levi. Ma fille a dû le lire pour le collège, et comme la 2ème guerre mondiale est une période qui m'intéresse/m'interpelle/me travaille, je me suis lancée. Primo Levi y raconte son internement à Auschwitz en tant que Häftling (travailleur forcé). En effet, outre son objectif d'extermination, ce camp était également destiné à devenir un grand site industriel, et plus de 60 000 personnes y “travaillaient” chaque jour. Et ce sont les connaissances en chimie de l'auteur qui l'ont sauvé...
Ce qui frappe tout d'abord dans ce livre, ce sont bien évidemment les horreurs vécues par ces hommes et ces femmes, ces humiliations et ce traitement quotidien en tant que “sous-hommes”, comme s'ils n'étaient rien. Leurs vies ne valaient pas grand chose, et ils le savaient tous. Ce qui impressionne ensuite, ce sont toutes les astuces et combines mises en place pour survivre, cette hiérarchie entre les déportés, bref, toute la société qui s'était développée là-bas, avec ses lois et ses règles. Mais le plus fort, c'est le ton neutre utilisé par l'auteur pour nous décrire tout cela : il y met je trouve peu de sentiments, est très factuel, ce qui au final décuple l'effet de ce qui est écrit.
Bref, ce serait trop peu de vous dire que c'est un livre fort : c'est un livre essentiel.
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Des souris et des hommes
le Samedi 21-07-2018
Autant il y a longtemps j'avais été emportée par "Les raisins de la colère", autant aujourd'hui j'ai eu plus de mal à rentrer dans "Des souris et des hommes". Steinbeck y a pourtant gardé le même contexte : les travailleurs pauvres des terres agricoles de Californie, et leur condition sans avenir. Lennie et Georges sont deux d'entre eux : le premier est un colosse à la tête d'enfant qui n'arrive pas à contrôler sa force, et sur lequel le second veille tant bien que mal et sans trop savoir pourquoi. Avec eux nous découvrons cette vie faite de errance et de précarité, à travailler sur les terres des autres à défaut d'avoir la sienne. Jusqu'à ce qu'un jour Lennie s'oublie une fois de plus...
En fait le roman est très court, et c'est peut-être cela qui m'a gênée pour rentrer dans cette histoire : aussitôt commencé, aussitôt terminé ! Pourtant l'écriture est belle et efficace, mais je n'ai pas trop adhéré aux personnages non plus... Bref, un coup manqué, dommage.
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Amok
le Mercredi 26-06-2013
J'avais déjà lu "Amok" de Stephen Zweig il y a de nombreuses années, mais notre récent voyage en Malaisie m'a fait m'y replonger... En effet, l'amok désigne là-bas une personne qui perd tout contrôle et se met alors à courir éperdument, détruisant tout sur son passage. Et en effet, c'est bien le thème de ce recueil de nouvelles, la passion dévastatrice, surtout dans la première où un jeune médecin expatrié perd pied face à la demande honteuse mais fière d'une femme de la haute société. Cependant, c'est surtout la seconde nouvelle qui m'a le plus bouleversée, intitulée "Lettre d'une inconnue": un romancier d'âge mur reçoit le jour de son anniversaire une lettre, dans laquelle une femme lui déclare tout l'amour qu'elle a eu pour lui tout au long de sa vie, et lui décrit tous les moments qu'ils ont passé ensemble, sans que lui n'en ait l'ombre d'un souvenir... Les histoires d'amour manquées comme ça, moi ça me bouleverse !!!DD78
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Le scaphandre et le papillon
le Mardi 25-09-2018
J'ai lu ce livre il y a plusieurs années, et son histoire m'a marquée.
Comment imaginer qu'on puisse savourer la vie lorsque notre esprit devient prisonnier du corps ?
Je le recommande également.
le Samedi 08-09-2018
On a tous nos problèmes, et on doit vivre avec. Et puis un jour on lit un livre comme "Le scaphandre et le papillon", et ça relativise bien des choses.
Jean-Dominique Bauby était l'archétype de la réussite des années 80 : rédacteur en chef du magasine "Elle", il vivait sa vie à 100 à l'heure dans les milieux branchés de la vie parisienne. Jusqu'au 8 décembre 1995, où il est brusquement pris d'un malaise. Lorsqu'il se réveille à l’hôpital, il ne peut plus bouger que sa paupière gauche. Laquelle lui servira, après de longs mois et grâce à la ténacité de son orthophoniste, à enfin pouvoir s'exprimer : il cligne de l’œil lorsque la lettre voulue est prononcée par un tiers, et ainsi forme petit à petit des mots puis des phrases...
Ce livre est le sien : il en a ardemment préparé chacune des lignes, enfermé dans son corps, son scaphandre, pour exprimer et partager avec nous ses joies et ses peines, le vagabondage de son esprit, son papillon.
OK, le sujet est rude, mais on retrouve les pensées vives, acerbes et même drôles d'un homme ultra-lucide sur son état, heureux d'être tout simplement vivant. Et comme je l'ai dit tout au début, ça remet plein de choses à leurs places.
Bref, un petit livre très très fort.
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Les trois mousquetaires
Delphine A le Lundi 26-08-2024
Tout le monde connait l’histoire des « Trois mousquetaires », alors pourquoi lire aujourd’hui ce pavé de 700 pages me direz-vous ? Ben parce que c’est trop bien !!!
Alexandre DUMAS a vraiment le don de capter l’attention de son lecteur avec mille et un petits détails, ainsi qu’un sens du romanesque qui ne vous fait pas lâcher votre bouquin. Il y a ce qu’on connait de l’histoire (d’Artagnan le jeune fougueux, Athos le ténébreux, Porthos le gros lourd, Aramis le trop classe, la méchante Milady et la fameuse affaire des ferrets), mais comme je l’ai dit plein d’autres petits détails viennent enrichir le récit : le royal et capricieux caractère de Louis XIII, ses relations compliquées avec son épouse Anne d’Autriche, les stratégies du cardinal de Richelieu, les aventures des fidèles valets de nos héros ainsi que leurs amours toujours compliqués, et j’en passe et des meilleurs.
Autant je m’étais un peu ennuyée avec « La reine Margot », autant je me suis ici régalée, même si je dois avouer que j’ai mis un peu de temps avant de rentrer dedans. L’ensemble m’a en tout cas tellement emballée que je vais me lancer dans la suite, « vingt ans après », afin de savoir ce que nos chers mousquetaires sont devenus.
Bref, je recommande !
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Monsieur Malaussène
le Dimanche 05-01-2020
Quel plaisir de retrouver de nouveau toute la famille Malaussène avec ce quatrième tome de la série, "Monsieur Malaussène" ! Benjamin est toujours raide dingue de sa Julie, mais un peu inquiet quand même de la future arrivée du petit bouc émissaire qu'elle porte en elle. Enfin, avec le retour de sa mère devenue muette, une cinémathèque à hériter, un chirurgien écorcheur de prostituées tatouées, et la diffusion du film unique à préparer, il n'a pas de quoi s'ennuyer...
Comme toujours, Pennac nous emporte dans sa douce folie rocambolesque, avec ses personnages déjantés, ses situations improbables, son enquête policière immuable, et encore et toujours le quartier de Belleville si cher à son coeur. Par contre j'ai trouvé que cette fois-ci l'histoire peinait à démarrer, pour après traîner en longueur sur plus de 500 pages. Peut-être un essoufflement ? Tant pis, je lirai le tome 5 pour être sûr !
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L'élégance des veuves
le Jeudi 27-10-2016
Ce roman, court par son nombre de pages, est d'une intensité incroyable. J'ai continué à penser aux personnages et à leurs destins plusieurs jours après avoir terminé ma lecture et cette sensation est l'une de mes préférées dans la lecture. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de laisser totalement Valentine, Mathilde et Gabrielle.
Grâce à Alice Ferney, nous sommes plongés au début du 20ème siècle. Les couples se marient, les femmes enfantent dans la douleur à de multiples reprises, assistent avec désespoir aux décès de leurs maris ou fils à la guerre et finissent dans la solitude leurs vies, marquées par le sceau du chagrin et des deuils.
Chaque ligne est écrite avec beaucoup de délicatesse et d'humanité. La maternité est ici un point d'ancrage très fort et elle est décrite avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ces passages m'ont particulièrement touchées.
Nous ressentons également beaucoup de compassion face aux drames qui vont tâcher les vies de ces trois femmes, courageuses, fortes et sensibles. Les moments de bonheur, essentiellement liées aux mariages, aux naissances et aux histoires d'amour qui sont celles d'une vie, apportent un peu de légèreté dans cette époque qui n'était pas simple.
J'ai passé un très beau moment de lecture. La plume d'Alice Ferney m'a bouleversé par son humanité et sa profonde tendresse pour nos ancêtres féminins qui ont bercés le monde.
Un très beau coup de coeur, donc, pour ce petit roman, dont le contenu m'a fait vibré jusqu'à la dernière page.
le Lundi 23-02-2015
Quel délice que ce petit roman d'Alice Ferney ! Déjà rien que le titre je trouve, "L'élégance des veuves", qui traduit bien ce que l'on va trouver dans notre lecture : des vies de femmes, à une époque où la maternité était la seule destinée, dans laquelle elles se donnaient à corps perdu, enchainant les enfants au bon vouloir de Dieu. Mais ce dernier savait aussi être cruel, et retirer précocement ces petits êtres des bras aimants de leur mère, qui rapidement ne trouvaient plus non plus dans ceux de leurs maris chaleur et réconfort, eux aussi étant partis très vite... C'est fin, c'est subtil, délicat, simple aussi, mais la vie ne l'est-elle pas ? La maternité et ce lien presque charnel entre mère et enfant sont magnifiquement dépeints, et m'ont en tout cas beaucoup touché. Par contre un livre très féminin à mon avis, qu'en penserait un homme ? Bref, j'ai adoré.DD78
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