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couverture de : Si c'est un homme
Delphine A le Vendredi 30-10-2020
Waouh, quel livre que "Si c'est un homme", de Primo Levi. Ma fille a dû le lire pour le collège, et comme la 2ème guerre mondiale est une période qui m'intéresse/m'interpelle/me travaille, je me suis lancée. Primo Levi y raconte son internement à Auschwitz en tant que Häftling (travailleur forcé). En effet, outre son objectif d'extermination, ce camp était également destiné à devenir un grand site industriel, et plus de 60 000 personnes y “travaillaient” chaque jour. Et ce sont les connaissances en chimie de l'auteur qui l'ont sauvé... Ce qui frappe tout d'abord dans ce livre, ce sont bien évidemment les horreurs vécues par ces hommes et ces femmes, ces humiliations et ce traitement quotidien en tant que “sous-hommes”, comme s'ils n'étaient rien. Leurs vies ne valaient pas grand chose, et ils le savaient tous. Ce qui impressionne ensuite, ce sont toutes les astuces et combines mises en place pour survivre, cette hiérarchie entre les déportés, bref, toute la société qui s'était développée là-bas, avec ses lois et ses règles. Mais le plus fort, c'est le ton neutre utilisé par l'auteur pour nous décrire tout cela : il y met je trouve peu de sentiments, est très factuel, ce qui au final décuple l'effet de ce qui est écrit. Bref, ce serait trop peu de vous dire que c'est un livre fort : c'est un livre essentiel.
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couverture de : Les Passeurs de livres de Daraya
le Mardi 28-11-2017
Le coup de cœur que j’ai ressenti lorsque Delphine Minoui a présenté son livre à la « grande librairie » se confirme au-delà de tout ce que je pouvais imaginer. Au-delà de l’écriture gracieuse de Delphine, ce récit m’a absolument transporté. Delphine est grand reporter, spécialiste du moyen orient et s’intéresse actuellement tout particulièrement à la Syrie. Au hasard d’une navigation sur facebook elle découvre l’existence d’une bibliothèque secrète au cœur de Daraya en pleine guerre. De courriel en courriel, en passant par Skype et WhatsApp elle entre en contact avec Ahmad. C’est à travers ses yeux, son cœur, ses enthousiasmes, ses découragements qu’elle nous livre la vie de cette ville martyre et ses habitants. Ils sont jeunes, peu nombreux (environ 40) et, dans leur ville dévastée, en ruines, le feu et la poussière ils découvrent des bibliothèques ensevelies. Parfois au risque de leur vie ils vont ainsi sauver des décombres des milliers de livres et reconstituer une bibliothèque libre d’accès pour la population dans le sous-sol d’un immeuble abandonné de Daraya. Les livres deviennent leur force de résistance. La lecture les rend libres. Je cite Ahmad : « A Daraya, le régime s’est évertué à effacer toute trace positive et intellectuelle de la révolution. Pour Assad tout homme éduqué est un homme dangereux, parce qu’il représente un défi à l’ordre établi. Mais j’ai l’impression de ressortir grandi de cette tragédie. Jamais je ne me suis senti aussi libre, porteur d’une mémoire que personne ne pourra m’arracher. » Daraya a été évacuée par la force. Ses habitants envoyés dans des camps, au nord du pays et …….. là-bas les rescapés tentent de reconstituer une bibliothèque ambulante pour les enfants et les femmes. Bref ce livre continue de "m'habiter". Je vais l'acheter et l'offrir.
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couverture de : Le pouvoir au féminin
Delphine A le Mercredi 11-12-2024
J’aime bien Elisabeth Badinter. Je l’ai découverte lorsque je suis devenue maman, avec son essai « L’amour en plus », puis plus tard avec « Le conflit, la femme et la mère », qui décrivent très bien tous les sentiments, contradictions et injonctions par lesquels les femmes passent au travers de la maternité. La philosophe continue ici sa réflexion avec un exemple historique de poids, celui de Marie-Thérèse d’Autriche. Pensez-vous, une femme du XVIIIème siècle qui a gouverné pendant plus de 40 ans l’un des royaumes les plus puissants d’Europe, tout en étant folle amoureuse de son mari et en donnant naissance à 16 enfants ! Les autres exemples de ce type se comptent sur les doigts d’une main (et encore). Elisabeth Badinter s’est appuyée sur la riche correspondance de l’époque pour nous raconter la vie de cette femme extraordinaire, pleine de qualités mais non-exempte de défauts, et les dilemmes auxquels elle s’est retrouvée confrontée : ne pas laisser le pouvoir à son mari tout en ne le rabaissant pas ; protéger son pays de Frédéric II tout en ne pouvant aller à la guerre ; laisser son fils Léopold gouverner tout en lui imposant ses décisions... Le livre fourmille de mille petits détails qui donnent vie à tous ces personnages historiques, même si des fois le langage de l’époque cité est peu clair. Bref, une lecture instructive et passionnante !
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couverture de : Qui écrira notre histoire ?
le Mercredi 15-02-2012
On pense connaître mais on ne connaît pas !Emmanuel Ringelblum, historien, réunit une élite et des bénévoles pour écrire la chronique de la disparition de la communauté yiddish. Il rassemble documents et témoignages relatant tous les aspects de la vie quotidienne : la foi de certains pour les masses allemandes nazies, les relations entre Juifs et Polonais, la délation, la prostitution et la corruption au sein du Ghetto, la peur ou le désir de résistance, la vie des habitants dans les immeubles et dans la rue, la vie des Juifs et leur mort.Ces documents écrits par les Juifs aux générations futures ont été retrouvés dans des bidons de lait et des boîtes en fer enfouis en 1943 afin d’assurer la transmission de leur histoire. Elles ont été déterrées en 1946 sur l’intervention d’une rescapée, Rachel Auerbach.Ce livre traduit de l’Américain ne requiert pas de connaissances historiques particulières. Il est très accessible et rassemble beaucoup d’informations qui vont à l’encontre des idées reçues. C’est une nouvelle façon d’écrire l’Histoire : ce documentaire dédié aux générations futures est une réflexion sur la transmission de la mémoire et sur la manière dont elle se fabrique.Kassow est un historien américain mais je ne vous en dirai pas plus :allez voir le podcast de l’émission traitant de cet ouvrage « les matins de France Culture » du 30/09/2011 sur le site de la fondation de la Shoah.
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