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couverture de : Laëtitia ou La fin des hommes
Delphine A le Samedi 22-08-2020
"Laetitia", c'était pour moi la petite ritournelle de Gainsbourg, ainsi que le prénom d'une de mes meilleures amies. Maintenant ce sera aussi le titre du livre d'Ivan Jablonka, que j'ai dévoré. Le sujet est pourtant extrêmement difficile : l'auteur décrit en effet ce terrible fait divers qui a secoué la France en janvier 2011, à savoir la disparition puis l'assassinat de Laetitia Perrais, jeune fille de 18 ans placée en famille d'accueil en Loire Atlantique. L'affaire en avait soulevé bien d'autres, dont la grève historique des magistrats suite aux interventions du président de l'époque, Nicolas Sarkozy, les accusant de ne pas avoir suivi correctement le principal suspect alors que celui-ci sortait de prison. Et je ne vous parle même pas du procès pour viol du père de la famille d'accueil quelques mois plus tard… Ce qu'a ici voulu faire Ivan Jablonka, c'est redonner vie à cette jeune fille en la traitant non comme une victime, mais comme une femme pleine de vie qui a fait une (très) mauvaise rencontre. Il mène ainsi une enquête minutieuse et passionnante, qui éclaire en profondeur les différents tenants et aboutissants de cette histoire terrible. Certains pourront trouver la démarche racoleuse, moi j'ai trouvé au contraire qu'il se place en tant qu'historien de notre époque, mettant en lumière ceux qui n'y sont jamais. Bref, un grand livre.
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couverture de : En camping-car
Delphine A le Samedi 11-06-2022
J’aime bien Ivan Jablonka. Déjà il a mon âge (si si, ça compte !), et puis un homme qui se questionne sur sa masculinité et la place qu’elle lui apporte dans notre société, ça me parle aussi. Cette fois-ci Ivan nous plonge dans ses souvenirs personnels avec « En camping-car », sorti en 2018. Il nous raconte ses vacances magiques passées avec ses parents, sa frangine et des amis aux quatre coins de l’Europe, dans ce fameux combi Wolfwagen si emblématique. Il nous décrit ainsi chacun de ces voyages et les souvenirs qu’il en a gardés, en les mettant ensuite en parallèle avec sa vie actuelle et son analyse de petit-fils de déportés. C’est en fait un élément capital dans sa construction d’adulte, qui a même influencé les vacances dont il a bénéficié et forcément la personne qu’il est devenu. J’ai beaucoup aimé, déjà parce que c’est autobiographique, et puis aussi parce que ce livre m’a fait voyager, tout en me faisant réfléchir : cette époque je l’ai moi aussi vécue au même âge, je peux donc confronter son ressenti avec le mien. Bref, très chouette.
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