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Isidore et les autres
Delphine A le Samedi 05-02-2022
J’ai bien aimé la couverture de « Isidore et les autres », qui évoque pour moi quelque chose d’enfantin, avec un nom de lapin en plus.
Camille Bordas nous y raconte l’histoire d’un jeune garçon de 11 ans, petit dernier d’une fratrie de 6 enfants : une mère organisée, un père absent qui travaille trop, mais surtout des frères et sœurs surdoués qui font des études éblouissantes. Isidore se sent un peu médiocre à coté d’eux, et tente tant bien que mal de mener sa petite vie sans faire de vague à coté de tant de perfection. Mais un évènement inattendu va bouleverser cette famille, et révéler à tous l’importance du petit Isidore…
C’est un livre calme, qui prend le temps de poser les choses et les personnages, et ça j’ai bien aimé. L’effet est d’autant plus mis en valeur que l’histoire est racontée à la première personne par le jeune garçon, avec des mots et des phrases simples mais sincères. La démonstration que les études ne mènent pas forcément au bonheur et à l’accomplissement personnel est efficace, car la vie ce n’est pas que de la réussite, non ? Ce qui m’a aussi surprise, c’est que l’autrice vit depuis de nombreuses années aux Etats-Unis, mais que cela ne se ressent pas du tout dans son livre : on se sent bien dans une ambiance « à la française », avec ses références anodines mais particulières (le pot à la salle des fêtes de la ville, la vie au collège, les études universitaires). Comment a-t-elle fait ?
Bref, une chouette lecture.
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Lèvres de pierre
le Mercredi 13-03-2019
Le récit de Nancy Huston permet de comprendre le douloureux cheminement éducatif qui a participé à l'édification de Pol Pot. Sans que cela justifie les crimes de ce dernier, le colonialisme puis l'impérialisme américain envers le Cambodge portent leurs parts de responsabilité..
Au 2/3 du bouquin, l'auteure revient, sous les traits de Dorrit, sur son propre parcours intellectuel et affectif. Progressivement, le désenchantement de Doritt la conduit sur un chemin parallèle à celui de Pol Pot. Alors que le lecteur projette un rapprochement de Pol Pot et Doritt, cette dernière trouve un autre combat actuellement sous les feux de l'actualité et qui connait ses premières victoires...
Le style m'a plu et l'absence d'une intrigue élaborée ne m'a pas gêné tant le sujet est riche.
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Avec toutes mes sympathies
le Samedi 02-05-2020
J'aime bien lire des témoignages (mais bien écrit hein !), alors je ne pouvais pas passer à côté de "Avec toutes mes sympathies", d'Olivia de Lamberterie, prix Renaudot essais 2018.
Cette journaliste, critique littéraire au magazine Elle, se livre sur le suicide de son frère adoré, dont elle était très proche. Elle essaye de nous faire découvrir et aimer l'être solaire qu'il était pour elle, notamment à travers leur enfance dans une famille bourgeoise aimante du XVIème arrondissement. On comprend aussi assez vite que derrière tout cet amour il y a des fêlures et une certaine fragilité, mais l'auteur préfère n'en retenir que la joie et l'espoir. Jusqu'à ce jour d'octobre 2015 où Alexandre se jette du haut d'un pont à Montréal...
Et c'est là que le livre est très fort. Plutôt que de s'incliner et de rentrer comme on le lui demande dans sa phase de deuil, Olivia se rebiffe : non elle ne veut pas reprendre sa vie d'avant et faire comme si rien de cela n'était arrivé, elle veut au contraire bien garder avec elle la présence de ce frère chéri, et fait pour cela des choses qui pourraient paraître insensées. Elle est heureusement bien entourée et accompagnée, et ce livre écrit pourtant sur un sujet terrible se referme avec un sentiment d'apaisement. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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Khalil
le Vendredi 22-03-2019
Je lis et apprécie tous les romans de Khadra. Mais Khalil m'a emporté encore plus rapidement que les précédents (lu en 2 jours). Sur ce sujet délicat du terrorisme, son écriture est remarquable de simplicité et d'efficacité. Il démontre de manière réaliste et convaincante comment un jeune de banlieue peut être happé par une organisation terroriste.
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Leurs enfants après eux / roman
le Samedi 07-03-2020
"Leurs enfants après eux" racontent sur quatre étés les débuts dans la vie de quelques adolescents d'un coin pas folichon de l'est de la France : il y a Anthony, à l'oeil qui part en vrille et au père alcoolique ; Hacine, la petite frappe de la cité, qui vole un soir la moto du premier ; Steph, la jolie fille superficielle qui fait chavirer les coeurs mais qui se perd entre entre sexe, drogue et alcool ; et puis les parents de tous les trois, dont la vie programmée n'offre pas plus de perspective à eux qu'à leurs enfants.
Vous l'aurez compris, grosse patate et bonne humeur dans ce prix Goncourt 2018. Il y a toujours plusieurs manières de voir les choses. Nicolas Mathieu a pris le parti de griser tout ce que la vie peut offrir : la famille, le travail, l'amour... Ça fout un peu le bourdon, car on sait que même si tout n'est pas rose, il y a toujours des moments qui font que la vie mérite d'être vécue. Ici, tous les espoirs ou les bonnes choses qui peuvent arriver passent tôt ou tard à la trappe. Par contre on peut saluer la cohérence de l'ensemble et le cheminement pour y parvenir. Côté écriture bof, et pourquoi tant de sexe ? Bref, un Goncourt accessible mais pas mon meilleur.
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Chien-Loup
le Samedi 15-06-2019
Ecriture riche et fluide. Intrigue qui nous tient en haleine. Les décors sont à la fois angoissants et peints d'une beauté sauvage. Les personnages sont bien campés et crédibles. J'ai dévoré ce pavé de 457 pages.
Un seul petit regret : quelques longueurs au milieu de l'intrigue
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La note américaine
Delphine A le Dimanche 22-06-2025
J’avais beaucoup aimé le film « Killers of the Flower Moon” de Martin Scorsese, alors je me suis dit “pourquoi ne pas lire le livre dont il est tiré ?», et j’ai drôlement bien fait.
C’est en effet une enquête passionnante qu’il nous ait donné de suivre avec « La note américaine » de David Grann : celle sur la longue série de meurtres qui a eu lieu dans la communauté Osage en Oklahoma au début du XXème siècle. Le lecteur se retrouve dans une ambiance d’une autre époque, celle de l’Amérique des années 20, au beau milieu du Far West, où tous les codes sont inversés. Ce sont en effet les indiens qui sont riches du pétrole caché dans l’aride territoire sur lequel ils avaient été déportés, et les blancs sont là pour les servir en essayant de leur extorquer le maximum de dollars. Il faut dire qu’ils sont pour cela bien aidés par le gouvernement américain de l’époque, qui impose des tutelles et tout un tas d’autres contraintes pour empêcher les Osages de profiter simplement de leur argent (qu’ils n’ont en plus pas demandé, puisque cette valeur n’existe pas dans leur mode de vie ancestral). Et qui ne met pas non plus une énergie folle à trouver les coupables des séries de meurtres citées plus haut…
On ne peut que saluer le travail d’investigation de David Grann, qui réussit avec des archives vieilles de près d’un siècle à mener une solide enquête et à reconstituer les pièces du puzzle. On découvre aussi qu’il ne fait pas cela en vain, avec les témoignages touchants des descendants des disparus, qui ne les ont pas oubliés. Bref, un livre passionnant et original.
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Moins qu'hier (plus que demain)
le Mercredi 25-03-2020
Si ma précédente lecture de Fabcaro m'avait fait sourire, celle de "Moins qu'hier (et plus que demain)" m'a carrément fait rigoler !
Tous les poncifs du couple et de l'amour fusionnel sont ici tournés au ridicule, à travers des instants du quotidien que nous avons tous plus ou moins vécu. Une planche par moment et par couple, avec ses dessins simples et inexpressifs. Bref, je recommande !
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Florida
Delphine A le Dimanche 17-10-2021
Saviez-vous que la France avait tenté en son temps de rivaliser avec l’Espagne dans la conquête du nouveau monde ? Et ainsi envoyé des missions vers la péninsule de Floride ? C’est cette part pas très connue de notre histoire que Jean Dytar a choisi de nous raconter dans son roman graphique « Florida », à travers la vie de Jacques Le Moyne de Morgues, cartographe ayant fait partie d’une des expéditions. Protestant réfugié à Londres, il refuse catégoriquement d’évoquer cette période, que ce soit avec son épouse ou bien avec d’autres gentilhommes venus lui demander conseil. Il finit cependant un jour par craquer, et raconte ainsi cette terrible expérience à sa femme…
J’adore quand mes lectures se croisent sans qu’à la base cela soit fait exprès : j’ai ainsi retrouvé ici le massacre de la saint Barthélémy largement évoqué dans « La reine Margot » d’Alexandre Dumas, ainsi que la conquête de la France Arctique racontée dans « Rouge Brésil » de Jean-Christophe Rufin. Et quelle période passionnante ! Et surtout hautement stratégique, où la France devait placer ses pions face aux mastodontes de la conquête du monde, l’Espagne et le Portugal. Par contre j’ai trouvé l’album bien long, avec beaucoup de temps morts, notamment sur la vie londonienne de Le Moyne, qui pour moi n’apporte rien à l’histoire. Cela gâche l’intérêt au récit, qui pourtant à certains moments est passionnant.
Bref, un avis mitigé.
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L'attaque des titans T.24
Delphine A le Samedi 28-05-2022
Nous apprenons avec ce tome 24 à mieux connaitre les protagonistes coté Mahr : qui portent les 4 guerriers titans de leur coté, ainsi que les jeunes guerriers eldiens qui voient dans leur engagement la possibilité de les sortir eux et leurs familles de leur ghetto.
Mais ce que l’on découvre surtout, c’est le début de la saga vu de l’autre coté, ou comment Bertholt, Annie et Reiner ont réussi à s’infiltrer sur l’île du paradis pour préparer l’attaque du mur. Et c’est passionnant ! Un très bon tome donc.
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