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couverture de : Triste tigre
Delphine A le Mercredi 09-07-2025
Dans son livre « Triste tigre », gros succès littéraire de l’année dernière, Neige Sinno (quel joli prénom) nous raconte l’inceste dont elle a été victime durant son enfance. Son beau-père a ainsi abusé d’elle pendant des années, la faisant malheureusement grandir bien plus vite qu’elle n’aurait dû. Des années plus tard, elle a eu le courage de porter plainte, et son bourreau a été reconnu coupable, emprisonné, et peu d’années plus tard libéré… Mais ne réduisons pas « Triste tigre » à un simple témoignage (ce qui aurait déjà été beaucoup) : l’auteure mélange en effet dans son livre histoire personnelle et réflexion, cite multiples références littéraires, passe de tendres souvenirs à de terrifiants instants très crus. Bref, on est plus dans l’essai que dans le roman, et c’est tant mieux. Elle essaie de donner un sens à tout cela, de comprendre le pourquoi de la chose, sans malheureusement y trouver de réponse. La lectrice que je suis a été glacée par certains passages, mais je me souviens surtout de celui où au moment du coucher de sa petite fille, lors du câlin du soir, elle réalise que la frontière entre l’amour et l’abject est bien plus facile à traverser qu’elle ne l’imaginait. Bref, pas forcément un grand livre pour moi, mais un ouvrage fort sans aucun doute.
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couverture de : La ferme des animaux
le Mercredi 28-09-2016
J'avais beaucoup aimé "1984" de George Orwell, alors j'ai décidé de continuer sa découverte avec "la ferme des animaux". J'y avais échappé au collège, mais à sa lecture je comprends pourquoi cette fable moderne plait tant aux enseignants : nous sommes dans la ferme de Mr Jones, et trop c'est trop, les animaux décident de prendre le pouvoir et leur liberté : exit le fermier ! Des règles égalitaires sont énoncées et partagées, et tous mettent la main à la "patte" (trop drôle DD !) pour améliorer la vie de la communauté. Mais petit à petit, au fil du temps, les cochons s'accaparent lentement mais sûrement le pouvoir... Manipulations, désinformations, violences, tout y est pour critiquer l'autoritarisme, humain bien entendu. Et c'est impressionnant de voir comment un bouquin écrit en 1951 est toujours terriblement d'actualité... Bref, pas mal !
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couverture de : La bête humaine
le Mercredi 18-11-2015
XXXX
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couverture de : Madame Bovary
le Mercredi 14-12-2016
Il y a très peu de livres que j'ai commencé sans les terminer, et "Madame Bovary" en faisait jusqu'à présent partie. Mais j'avoue qu'en m'y replongeant 25 ans plus tard, je ne comprends pas pourquoi... Charles est le symbole même du brave type, élevé par une maman directive et un père volage. Dans cette Normandie profonde du milieu du XIXème siècle, il fait ce qu'on lui dit, devenant médecin de campagne, et épousant une veuve tout aussi sèche que jalouse. Cependant, à la mort de cette dernière, sa vie bascule lorsqu'il rencontre la douce Emma, fille de l'un de ses patients : il en tombe profondément amoureuse et l'épouse. Ce qu'il ne comprendra que trop tard, c'est que de son coté cette dernière s'ennuie profondément dans ce mariage, méprise son époux, et n'aspire qu'à une vie digne d'elle... J'avoue que c'est un livre qui m'a surprise, tout d'abord dans sa narration : même si je connaissais la trame du roman, je me demandais bien comment cela allait durer 500 pages, et j'avoue que je me suis laissée bercer et surprendre par les détours de cette histoire. Ce qui m'a surprise également, c'est l'effet de bombe qu'a eu ce livre à l'époque de sa sortie dans le milieu littéraire : il a remis complètement en question la manière d'écrire, et pour nous lecteurs du XXIème siècle ça nous passe complètement à coté. Et puis forcément il y a le personnage d'Emma, icône de la littérature : elle n'est en fait que cela, une femme qui trompe son ennui dans l'adultère, l'argent, et la méprise de ceux qui l'aiment vraiment. Mais le plus terrible, c'est qu'elle est le fruit de son époque, où les femmes n'avaient aucun choix sinon celui d'obéir. C'est cela qui me marquera le plus.
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couverture de : Le scaphandre et le papillon
le Mardi 25-09-2018
J'ai lu ce livre il y a plusieurs années, et son histoire m'a marquée. Comment imaginer qu'on puisse savourer la vie lorsque notre esprit devient prisonnier du corps ? Je le recommande également.
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le Samedi 08-09-2018
On a tous nos problèmes, et on doit vivre avec. Et puis un jour on lit un livre comme "Le scaphandre et le papillon", et ça relativise bien des choses. Jean-Dominique Bauby était l'archétype de la réussite des années 80 : rédacteur en chef du magasine "Elle", il vivait sa vie à 100 à l'heure dans les milieux branchés de la vie parisienne. Jusqu'au 8 décembre 1995, où il est brusquement pris d'un malaise. Lorsqu'il se réveille à l’hôpital, il ne peut plus bouger que sa paupière gauche. Laquelle lui servira, après de longs mois et grâce à la ténacité de son orthophoniste, à enfin pouvoir s'exprimer : il cligne de l’œil lorsque la lettre voulue est prononcée par un tiers, et ainsi forme petit à petit des mots puis des phrases... Ce livre est le sien : il en a ardemment préparé chacune des lignes, enfermé dans son corps, son scaphandre, pour exprimer et partager avec nous ses joies et ses peines, le vagabondage de son esprit, son papillon. OK, le sujet est rude, mais on retrouve les pensées vives, acerbes et même drôles d'un homme ultra-lucide sur son état, heureux d'être tout simplement vivant. Et comme je l'ai dit tout au début, ça remet plein de choses à leurs places. Bref, un petit livre très très fort.
5

couverture de : Le Pigeon
le Vendredi 25-10-2024
ce roman a eu moins de succès que le parfum paru un an avant. A croire que c'est plus facile pour le lecteur de se mettre dans la peau d'un assassin que dans celle d'un vigile de banque qui a une phobie des oiseaux. Je pense que c'est un livre assez ennuyeux si on n'a pas de phobie. Il y a néanmoins quelques passages très poétiques qui méritent qu'on lise ce livre.
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couverture de : Soie
le Lundi 06-04-2015
J'avoue avoir été légèrement déçue par la lecture de ce "Soie", d'Alessandro Baricco. Pourtant le thème de ce très court roman m'a tout de suite plu : Hervé Joncour est un homme du Sud au travail original : il est vendeur de vers à soie. Lorsqu'une épidémie touche les larves locales, il se voit contraint d'aller chercher sa matière première au Japon. Le problème, c'est que l'on est en 1861... Voici un livre qui inspire au voyage et à la découverte de l'autre, et j'imagine que le Japon de cette époque devait être une sacrée découverte ! A laquelle notre héros tombe sous le charme, enfin surtout ceux qu'une jolie jeune fille énigmatique dont on ne saura pas au final grand chose. C'est léger et profond à la fois, mais j'avoue avoir été déçue par la fin : ce livre a bien été écrit par un homme ! Mais n'hésitez pas à vous laisser transporter quand même par ce fascinant (et court) voyage.DD78
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couverture de : Hygiène de l'assassin
le Samedi 12-05-2012
J'avoue avoir été un peu déçue par "Hygiène de l'assassin" d'Amélie Nothomb: sur cete joute verbale entre un prix Nobel de littérature cynique et méchant, et une jeune journaliste pertinente et tétue, je m'attendais à plus percutant et mordant... Je reste donc sur mon faim et mon idée: Amélie Nothomb n'est jamais aussi bonne que dans ses romans autobiographiques autour de sa jeunesse orientale.DD78
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couverture de : Le sabotage amoureux
le Lundi 24-12-2018
Pour moi, l'oeuvre d'Amélie Nothomb se divise en deux parties : d'un côté ses romans fictifs, pour la plupart courts et percutants ; de l'autre ses récits autobiographiques, qui nous racontent son incroyable vie d'enfant de diplomate (belge de surcroît). C'est dans ce groupe que se situe "le sabotage amoureux", qui commence par l'arrivée en Chine de toute la famille alors qu'Amélie n'a que 7 ans. Et pas n'importe quelle Chine : celle du communisme et de la révolution culturelle, où être étranger signifiait être parqué dans des ghettos de luxe sans aucun contact avec la population locale. Alors forcément, quand on a 7 ans et qu'on est entouré d'enfants de plus de 30 nationalités différentes, on se trouve une super occupation : faire la guerre... Grosse déception pour ma part je l'avoue : je n'ai pas trouvé grand intérêt dans ces récits de guerre des boutons à la sauce chinoise, où l'ego de notre Amélie apparaît bien démesuré. Il y a certes 2 ou 3 allusions au contexte complexe de ce pays si particulier, mais largement noyées dans des récits de combats enfantins un peu ennuyeux. Bref, pas terrible.
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couverture de : Le Baiser au lépreux
Delphine A le Dimanche 12-05-2024
J’avais découvert Francois Mauriac il y a de nombreuses années avec la lecture du « Baiser au lépreux » qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. J’ai choisi cependant de réitérer avec « Génitrix » dont le sujet m’a bien plu : la lutte d’influence entre une mère possessive et sa belle-fille anticonformiste autour de Fernand, pourtant lourdaud quinqua provincial. Dans la lourde chaleur d’une petite ville perdue du début du XXème siècle, les coups vont être portés de part et d’autre, jusqu’à en être fatal… L’écriture de Mauriac est belle mais ardue, pourtant je suis bien rentrée dedans en lisant le livre quasiment d’une traite. J’ai trouvé le personnage de la mère particulièrement perfide, mais c’est surtout ce lâche Fernand qui m’a bien énervée ! Le lecteur sent en tout cas bien peser le poids des traditions et du qu’en-dira-t-on. Bref, pas mal.
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