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Amok
le Mercredi 26-06-2013
J'avais déjà lu "Amok" de Stephen Zweig il y a de nombreuses années, mais notre récent voyage en Malaisie m'a fait m'y replonger... En effet, l'amok désigne là-bas une personne qui perd tout contrôle et se met alors à courir éperdument, détruisant tout sur son passage. Et en effet, c'est bien le thème de ce recueil de nouvelles, la passion dévastatrice, surtout dans la première où un jeune médecin expatrié perd pied face à la demande honteuse mais fière d'une femme de la haute société. Cependant, c'est surtout la seconde nouvelle qui m'a le plus bouleversée, intitulée "Lettre d'une inconnue": un romancier d'âge mur reçoit le jour de son anniversaire une lettre, dans laquelle une femme lui déclare tout l'amour qu'elle a eu pour lui tout au long de sa vie, et lui décrit tous les moments qu'ils ont passé ensemble, sans que lui n'en ait l'ombre d'un souvenir... Les histoires d'amour manquées comme ça, moi ça me bouleverse !!!DD78
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Le scaphandre et le papillon
le Mardi 25-09-2018
J'ai lu ce livre il y a plusieurs années, et son histoire m'a marquée.
Comment imaginer qu'on puisse savourer la vie lorsque notre esprit devient prisonnier du corps ?
Je le recommande également.
le Samedi 08-09-2018
On a tous nos problèmes, et on doit vivre avec. Et puis un jour on lit un livre comme "Le scaphandre et le papillon", et ça relativise bien des choses.
Jean-Dominique Bauby était l'archétype de la réussite des années 80 : rédacteur en chef du magasine "Elle", il vivait sa vie à 100 à l'heure dans les milieux branchés de la vie parisienne. Jusqu'au 8 décembre 1995, où il est brusquement pris d'un malaise. Lorsqu'il se réveille à l’hôpital, il ne peut plus bouger que sa paupière gauche. Laquelle lui servira, après de longs mois et grâce à la ténacité de son orthophoniste, à enfin pouvoir s'exprimer : il cligne de l’œil lorsque la lettre voulue est prononcée par un tiers, et ainsi forme petit à petit des mots puis des phrases...
Ce livre est le sien : il en a ardemment préparé chacune des lignes, enfermé dans son corps, son scaphandre, pour exprimer et partager avec nous ses joies et ses peines, le vagabondage de son esprit, son papillon.
OK, le sujet est rude, mais on retrouve les pensées vives, acerbes et même drôles d'un homme ultra-lucide sur son état, heureux d'être tout simplement vivant. Et comme je l'ai dit tout au début, ça remet plein de choses à leurs places.
Bref, un petit livre très très fort.
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Sur la route de Madison
le Mercredi 04-05-2016
Nous nous plongeons dans les années 60. Robert Kincaid, cinquantenaire, est photographe. Il aime les voyages, la nature et se décrit comme étant l'un des derniers Cow-boy, conscient des changements qui se préparent dans le futur. En effet, Robert, homme solitaire, divorcé et peu bavard, est en décalage avec les autres hommes de sa génération. Cultivé, intelligent, il cherche toujours le petit détail dans ce qui l'entoure, que ce soit dans la nature comme chez l'être humain. D'une certaine sensibilité, il n'en paraît pas moins bourru, ne s'attachant à aucune femme qu'il cotoie et se baladant sur les routes à la recherche de spots pour ses photos.
Un jour où il est envoyé dans l'Iowa pour photographier les ponts couverts du comté de Madison, il prend une route de campagne et perdu, demande son chemin à la première maison qu'il rencontre. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Francesca.
Francesca, Napolitaine, a quitté son pays pour se marier avec un Américain, Richard. Ce mariage lui a permis de se ranger comme les conventions de l'époque le souhaitaient mais la flamme de l'amour n'est pas présente. Le romantisme n'a pas sa place dans leur quotidien, au grand désespoir de Francesca. Celle-ci a élevé leurs deux enfants et s'occupe de la ferme familiale.
Lorsque Robert s'approche de la maison de Francesca et Richard, celui-ci est parti pour la semaine avec les enfants, pour se rendre à une foire.
Dès le premier regard, quelque chose se passe entre eux. L'un et l'autre vont faire fi des barrières érigées en eux-mêmes, pour vivre ce qui s'impose à eux. Une intense et sensuelle histoire d'amour prend place alors.
4 jours, c'est si peu pour s'aimer...car ils ont bien conscience que leurs vies ne pourront pas être chamboulées malgré ce qui se passe au fond de leurs cœurs. La notion de sacrifice est mise en place par l'auteur et rend leur amour beaucoup plus intense.
Nous allons vivre avec eux leur histoire.
Si j'ai adoré être spectatrice de cette histoire d'amour pleine de romantisme et de passion, je regrette de ne pas en avoir su plus sur Francesca et sur Robert. Leurs vies, leurs personnalités sont quelques peu survolées. Nous n'en savons que le minimum pour se les imaginer et j'aurai aimé tout savoir d'eux pour prendre conscience de l'attachement que l'un envers l'autre pouvait ressentir, pour comprendre pourquoi ils étaient tombés amoureux.
Cependant, les paysages sont bien décrits et je n'ai eu aucune difficulté à m'imaginer l'Iowa alors que je n'ai jamais mis les pieds aux Etats-Unis. De plus, je n'ai pas vu le film (chose à laquelle je vais remédier).
Le style de l'auteur est quant à lui, prenant. Le livre étant court, je n'ai pas vu passer le temps lors de ma lecture et c'est tout à fait ce que je recherche quand je lis: l'évasion et l'addiction.
En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce roman, regrette que les personnages n'aient pas été plus exploités mais l'histoire d'amour est sincère et belle.
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Le Pigeon
le Vendredi 25-10-2024
ce roman a eu moins de succès que le parfum paru un an avant. A croire que c'est plus facile pour le lecteur de se mettre dans la peau d'un assassin que dans celle d'un vigile de banque qui a une phobie des oiseaux. Je pense que c'est un livre assez ennuyeux si on n'a pas de phobie. Il y a néanmoins quelques passages très poétiques qui méritent qu'on lise ce livre.
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Soie
le Lundi 06-04-2015
J'avoue avoir été légèrement déçue par la lecture de ce "Soie", d'Alessandro Baricco. Pourtant le thème de ce très court roman m'a tout de suite plu : Hervé Joncour est un homme du Sud au travail original : il est vendeur de vers à soie. Lorsqu'une épidémie touche les larves locales, il se voit contraint d'aller chercher sa matière première au Japon. Le problème, c'est que l'on est en 1861... Voici un livre qui inspire au voyage et à la découverte de l'autre, et j'imagine que le Japon de cette époque devait être une sacrée découverte ! A laquelle notre héros tombe sous le charme, enfin surtout ceux qu'une jolie jeune fille énigmatique dont on ne saura pas au final grand chose. C'est léger et profond à la fois, mais j'avoue avoir été déçue par la fin : ce livre a bien été écrit par un homme ! Mais n'hésitez pas à vous laisser transporter quand même par ce fascinant (et court) voyage.DD78
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La planète des singes
le Samedi 08-07-2017
Je n'avais jamais lu "la planète des singes", de Pierre Boulle, car j'avais déjà vu les films (le vieux avec Charlton Eston, le plus récent de Tim Burton). Mais quelle grave erreur !!! Je serais passée à coté de ce super roman de science-fiction !!! L'histoire, tout le monde la connait : Le journaliste Ulysse Mérou arrive avec ses 2 co-équipiers sur une planète inconnue dans le cadre d'une mission spatiale. Il y découvre une société régie par les singes, où les hommes se comportent comme des bêtes sauvages. Fait prisonnier, il devient le sujet d'expériences menées par l'intelligente Zira et son fiancé Cornélius...
On a du mal à croire que ce roman ait été écrit dans les années soixante, tant il est moderne et pertinent. Le questionnement sur le comportement des hommes vis à vis de leur environnement est toujours, voir davantage, d'actualité. Et petite cerise sur le gâteau : ce n'est pas la même fin, hé hé ! Bref, top.
le Samedi 08-07-2017
Je n'avais jamais lu "la planète des singes", de Pierre Boulle, car j'avais déjà vu les films (le vieux avec Charlton Eston, le plus récent de Tim Burton). Mais quelle grave erreur !!! Je serais passée à coté de ce super roman de science-fiction !!! L'histoire, tout le monde la connait : Le journaliste Ulysse Mérou arrive avec ses 2 co-équipiers sur une planète inconnue dans le cadre d'une mission spatiale. Il y découvre une société régie par les singes, où les hommes se comportent comme des bêtes sauvages. Fait prisonnier, il devient le sujet d'expériences menées par l'intelligente Zira et son fiancé Cornélius...
On a du mal à croire que ce roman ait été écrit dans les années soixante, tant il est moderne et pertinent. Le questionnement sur le comportement des hommes vis à vis de leur environnement est toujours, voir davantage, d'actualité. Et petite cerise sur le gâteau : ce n'est pas la même fin, hé hé ! Bref, top.
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Hygiène de l'assassin
le Samedi 12-05-2012
J'avoue avoir été un peu déçue par "Hygiène de l'assassin" d'Amélie Nothomb: sur cete joute verbale entre un prix Nobel de littérature cynique et méchant, et une jeune journaliste pertinente et tétue, je m'attendais à plus percutant et mordant... Je reste donc sur mon faim et mon idée: Amélie Nothomb n'est jamais aussi bonne que dans ses romans autobiographiques autour de sa jeunesse orientale.DD78
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Le sabotage amoureux
le Lundi 24-12-2018
Pour moi, l'oeuvre d'Amélie Nothomb se divise en deux parties : d'un côté ses romans fictifs, pour la plupart courts et percutants ; de l'autre ses récits autobiographiques, qui nous racontent son incroyable vie d'enfant de diplomate (belge de surcroît). C'est dans ce groupe que se situe "le sabotage amoureux", qui commence par l'arrivée en Chine de toute la famille alors qu'Amélie n'a que 7 ans. Et pas n'importe quelle Chine : celle du communisme et de la révolution culturelle, où être étranger signifiait être parqué dans des ghettos de luxe sans aucun contact avec la population locale. Alors forcément, quand on a 7 ans et qu'on est entouré d'enfants de plus de 30 nationalités différentes, on se trouve une super occupation : faire la guerre...
Grosse déception pour ma part je l'avoue : je n'ai pas trouvé grand intérêt dans ces récits de guerre des boutons à la sauce chinoise, où l'ego de notre Amélie apparaît bien démesuré. Il y a certes 2 ou 3 allusions au contexte complexe de ce pays si particulier, mais largement noyées dans des récits de combats enfantins un peu ennuyeux. Bref, pas terrible.
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Le Baiser au lépreux
Delphine A le Dimanche 12-05-2024
J’avais découvert Francois Mauriac il y a de nombreuses années avec la lecture du « Baiser au lépreux » qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. J’ai choisi cependant de réitérer avec « Génitrix » dont le sujet m’a bien plu : la lutte d’influence entre une mère possessive et sa belle-fille anticonformiste autour de Fernand, pourtant lourdaud quinqua provincial. Dans la lourde chaleur d’une petite ville perdue du début du XXème siècle, les coups vont être portés de part et d’autre, jusqu’à en être fatal…
L’écriture de Mauriac est belle mais ardue, pourtant je suis bien rentrée dedans en lisant le livre quasiment d’une traite. J’ai trouvé le personnage de la mère particulièrement perfide, mais c’est surtout ce lâche Fernand qui m’a bien énervée ! Le lecteur sent en tout cas bien peser le poids des traditions et du qu’en-dira-t-on.
Bref, pas mal.
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Aurélien
le Lundi 10-06-2019
De Louis Aragon, je ne connaissais en fait que quelques poèmes, son histoire d'amour fusionnel avec Elsa Triolet, ainsi que quelques collèges/rues à son nom. Mais avec son roman "Aurélien", j'ai découvert un merveilleux écrivain.
Nous sommes dans le Paris des années folles. Aurélien traîne son ennui de riche trentenaire dans les lieux à la mode, entouré d'amis superficiels ou dans les bras de femmes de passage. Il n'a jamais été vraiment amoureux, n'a jamais été quoi que ce soit d'ailleurs, survolant cette vie à laquelle il ne voit pas d'intérêt. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Bérénice, provinciale venue passer des vacances à Paris...
"La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Rien dans la 1ère phrase de ce roman ne laisse présager le tourbillon dans lequel notre héros va se trouver entraîné, et nous aussi par la même occasion. Aragon dissèque à merveille les affres et tourments de l'amour, que ce soit avec nos 2 protagonistes, ou à travers la multitude de personnages secondaires qui peuplent ce roman en lui donnant une belle profondeur : le cousin Edmond, marié par intérêt à une riche héritière qu'il s'amuse à faire souffrir ; le poète Paul Denis, jeune idéaliste qui se perdra par amour ; la comédienne Rose qui collectionne les hommes dans la peur de perdre sa beauté et son pouvoir de séduction. L'écriture est fine, empreinte d'une poésie loin d'être rébarbative, qui ne donne que plus de puissance aux sentiments qui sont ici décryptés.
Bref, une magnifique découverte et un très gros coup de cœur.
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