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couverture de : Juliette
le Mardi 17-04-2018
"Juliette" est un roman graphique de Camille Jourdy. Il suit le retour dans sa famille de ladite Juliette, qui n'a pas l'air d'être au top de sa forme. Elle retrouve son père Jean qui perd doucement la tête, sa mère artiste-peintre à moitié hystérique et son nouveau mec, sa sœur Marilou qui se démène dans une vie de famille certes bien remplie mais qui ne la comble pas pour autant. Et puis il y a ce manque qu'elle n'arrive pas à s'expliquer, qui la conduit à leur ancienne maison de famille, habitée de nos jours par un certain Pollux... Disons-le tout de suite, j'ai beaucoup moins aimé cette BD que la trilogie "Rosalie Blum" du même auteure : je trouve le dessin moins fin, les couleurs plus criardes. Par contre je retrouve le goût de Camille Jourdy pour les gens au premier abord ordinaires, mais qui se révèlent ensuite plus complexes et profonds. On découvre ainsi les failles de tous nos personnages, et on finit même par s'y attacher. Par contre la fin laisse un goût d'inachevé : on aurait tant aimé que Juliette prenne sa vie en main...
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couverture de : Contagion
Delphine A le Lundi 06-06-2022
J’avais bien apprécié la série Young adult « U4 » décrivant une pandémie mondiale à laquelle seuls les ados entre 15 et 18 ans survivent. J’avais ainsi suivi les aventures de Jules le parisien, Stéphane la lyonnaise, Yannis le marseillais et Koridwen la bretonne dans les débuts de cette apocalypse, chacun traité dans un roman différent mais se recoupant au final tous. J’ai eu envie de prolonger le plaisir avec ce recueil de nouvelles sur nos protagonistes mais pas que, et j’ai adoré : « Contagion » donne ainsi un éclairage différent et complémentaire, le format en nouvelles s’y prêtant parfaitement. Par contre, autant les 4 premiers livres peuvent être lus dans n’importe quel ordre (quoi que), autant il vaut mieux lire celui-là à la fin car pas mal de choses y sont expliquées. Bref, je quitte à regret ces ados courageux, et leur laisse reconstruire le monde…
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couverture de : Celle qui fuit et celle qui reste
le Dimanche 16-02-2020
3ème opus de la série "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante, "Celle qui fuit et celle qui reste" se concentre sur la vie d'adulte de nos deux protagonistes : la sérieuse Léna, qui veut tellement tout bien faire, se marie avec un jeune universitaire de la haute société en se persuadant qu'elle en est amoureuse ; Lila la compliquée tente de son côté de survivre après avoir quitté son mari en travaillant durement dans une usine de salaison le jour, et en étudiant l'informatique la nuit. Mais nos deux amies vont se faire rattraper par les tumultes à la fois de cette Italie en pleine mutation, mais aussi ceux de leur coeur... Ce qu'il y a de fort dans cette lecture, c'est que sous des abords anodins, Elena Ferrante arrive à creuser en profondeur les destins à la fois semblables mais tellement différents de nos héroïnes. Elle dissèque également les relations entre elles deux, comme je pense l'amitié féminine l'a rarement été dans la littérature, peut-être parce ce livre a été écrit par une femme ? Bref, l'histoire de Lila et Léna gagne encore en épaisseur, et j'ai hâte de savoir où tout cela va les (nous ?) mener.
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couverture de : Le pouvoir au féminin
Delphine A le Mercredi 11-12-2024
J’aime bien Elisabeth Badinter. Je l’ai découverte lorsque je suis devenue maman, avec son essai « L’amour en plus », puis plus tard avec « Le conflit, la femme et la mère », qui décrivent très bien tous les sentiments, contradictions et injonctions par lesquels les femmes passent au travers de la maternité. La philosophe continue ici sa réflexion avec un exemple historique de poids, celui de Marie-Thérèse d’Autriche. Pensez-vous, une femme du XVIIIème siècle qui a gouverné pendant plus de 40 ans l’un des royaumes les plus puissants d’Europe, tout en étant folle amoureuse de son mari et en donnant naissance à 16 enfants ! Les autres exemples de ce type se comptent sur les doigts d’une main (et encore). Elisabeth Badinter s’est appuyée sur la riche correspondance de l’époque pour nous raconter la vie de cette femme extraordinaire, pleine de qualités mais non-exempte de défauts, et les dilemmes auxquels elle s’est retrouvée confrontée : ne pas laisser le pouvoir à son mari tout en ne le rabaissant pas ; protéger son pays de Frédéric II tout en ne pouvant aller à la guerre ; laisser son fils Léopold gouverner tout en lui imposant ses décisions... Le livre fourmille de mille petits détails qui donnent vie à tous ces personnages historiques, même si des fois le langage de l’époque cité est peu clair. Bref, une lecture instructive et passionnante !
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couverture de : Ils m'ont menti
Delphine A le Dimanche 03-07-2022
Quel plaisir de retrouver la famille Malaussène ! Je croyais que la série était terminée, mais Pennac a eu la super idée de nous en redonner encore un peu avec « Le cas Malaussène » et son premier tome « Ils m’ont menti », merci ! Cette fois-ci nous sommes à peu près quinze ans après le précédent livre. Les enfants ont grandi : Verdun la dernière petite sœur braillarde est devenue une redoutable juge d’instruction ; C’est un ange le fils de Clara est travailleur social au Mali, tout comme son cousin Monsieur Malaussène au Brésil et sa cousine Maracuja à Sumatra. Et toujours au beau milieu de cette sympathique smala ont retrouve Benjamin, notre bouc émissaire préféré. C’est qu’il a un peu vieilli le chef de famille, et aspire maintenant à se ressourcer dans le Vercors de sa chère Julie. Pas de bol, avec des écrivains bizarres à surveiller et un enlèvement médiatique dans lequel il va bien finir par être impliqué, le repos, ce n’est pas pour tout de suite… J’ai pour ma part trouvé que cette suite était tout à fait dans la veine de la série. Même mieux, on découvre par moments la famille Malaussène vue de l’extérieur, ce qui la rend d’autant plus singulière. J’ai beaucoup apprécié le glossaire à la fin, car avouons-le on se mélange un peu les pinceaux avec tous ces personnages déjantés. Bref, trop bien !
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couverture de : La sixième extinction
le Mercredi 07-06-2017
Vision, certes pessimiste de ce qui nous attend et de ce dont nous sommes responsables quant à la destruction de la biodiversité , mais tout à fait étayée par les dernières recherches scientifiques : à méditer!
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couverture de : Goupil ou face
le Mardi 27-08-2024
Je continue ma découverte des albums de Lou Lubie avec "Goupil ou face", qui traite du délicat sujet des troubles bipolaires. C'est sûr qu'après l'univers de contes de fées de "Et à la fin, ils meurent !", ça change, quoique... Lou Lubie nous raconte toutes les étapes par lesquelles elle est passée avant de comprendre ce qui lui arrivait, le pourquoi de ses sauts d'humeur qui impactaient tant sa vie. On a ainsi un descriptif très clair de ces fameux troubles bipolaires et autres dérivés, et j'avoue que j'ai trouvé cela assez flippant, d'où ma note mitigée. Le dessin n'est pas folichon, le choix en bi-colore non plus, mais bon, ce n'est pas l'objectif majeur de l'ouvrage non plus. En tout cas un album à mettre entre les mains de nos ados/jeunes adultes pour les sensibiliser.
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couverture de : La déconfiture [première partie]
Delphine A le Mardi 29-11-2022
On lit souvent des histoires de résistance ou de bataille sur la seconde guerre mondiale, mais rarement de défaites et de déroutes. C’est ici rattrapé avec « La déconfiture [première partie] », de Pascal Rabaté, qui porte diablement bien son titre. Pendant que les Français fuient l’envahisseur sur les routes de France, les soldats peu dupes tentent eux de rejoindre le front. Entre bombardements, drames et rencontres, le lecteur suit un soldat lambda, perdu dans cette campagne inconnue, mais pas que. L’ensemble est affreusement cynique, tellement humain, et en tout cas diablement bien vu. Je ne suis pas fan du parti pris du graphisme full noir et blanc, mais on s’y habitue vite. Quoi qu’il en soit j’ai beaucoup aimé, cette histoire m’a touchée.
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couverture de : Koi ke bzzz ?
le Samedi 24-12-2016
« Koi ke bzzz ? – Za zu pat. » Au raz du sol, une conversation s’engage, en langage insecte s’il vous plait, (presque !) incompréhensible pour nous. Mais de quoi peuvent-ils donc discuter ? D’une chose verte étrange, qui sort du sol et grandit de plus en plus, au point de pouvoir monter dessus. Ils décident alors de frapper chez leur ami Gluicky qui leur amène une « econk » pour grimper sur «za plonk ». Un régal d’album où l’on s’amuse tantôt à décrypter le langage des insectes (si si, on y arrive un peu !), à regarder un détail qui évolue d’une page à l’autre (surveillez bien la brindille du tronc !)…Carson Ellis nous invite dans son monde aux couleurs chaudes, aux dessins élégants, et nous fait partager son goût de la nature, son humour certain, bref, son univers…Un gros coup de cœur ! MAB
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couverture de : Sann
le Jeudi 22-12-2016
"Le village de Mung était cerné par trois hautes montagnes. Une nuit d’été, au cours d’un orage, une terrible avalanche de pierres recouvrit tous les champs fertiles du village ». Tous partirent, sauf la famille de Sima, dont la femme attendait un bébé. A sa naissance, le grand sourire du nourrisson fit dire à la grand-mère que c’était un mauvais présage... Sann, l’enfant, grandit. Tous les jours il entendait sa pauvre mère peiner pour atteindre les champs derrière la montagne. Un matin, l’épuisement ne lui permit plus de les franchir et Sann, qui venait d’avoir 6 ans, prit alors la plus grande décision de sa vie. Le trait est très graphique et donne de la puissance aux images. Sann est impressionnant de volonté, de courage et d’amour pour sa mère, s’en est bouleversant ! La Chine nous apporte de sa poésie et de sa mythologie pour donner une dimension surnaturelle à cette histoire qui s’apparente à un conte. Magnifique. MAB.
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