Liste des commentaires
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L'art de la joie
Delphine A le Jeudi 26-12-2024
Même s’il n’est paru qu’en 1996, « L’art de la joie » est déjà considéré comme un classique de la littérature italienne. Durant plus de 600 pages, Goliarda Sapienza nous raconte l’histoire de Modesta, jeune femme sicilienne au caractère bien trempé, née dans la misère un 1er janvier 1900, et qui à force de volonté (et dans le désordre !) va devenir princesse Brandiforti, poète, marxiste, novice et mère de famille. La petite histoire se mêle rapidement à la grande, et permet ainsi au lecteur de découvrir le XXème siècle de nos amis italiens, qui n’ont pas été plus gâtés que les autres en terme de dictature, répression et malheurs.
Même si je l’ai lu en entier, je n’ai pas aimé. Tout d’abord le personnage de Modesta m’a très rapidement déconcertée : avide de sortir de la misère, calculatrice à l’extrême, mesquine et menteuse aux mœurs très libres, elle tombe ensuite dans le cadre de la femme belle et intelligente qui comprend tout mieux que les autres tout en les manipulant, bref, elle m’a énervée. Ensuite la narration : rien n’est jamais clairement expliqué, le lecteur doit deviner ce qui se passe entre les multiples personnages aux noms italiens (forcément) mais qui se ressemblent un peu tous, bref, pas facile de suivre (surtout quand le personnage principal vous énerve !). Et pour finir l’écriture, avec ses interminables dialogues politico-poétiques, où les personnages se prennent la tête pendant des heures, pardon, des pages… Au secours… Par contre j’ai été surprise par la liberté de ton de l’auteure, notamment concernant la sexualité de son héroïne, mais il faut dire que le livre a été écrit pendant les années 70.
Bref, pas le chef d’œuvre auquel je m’attendais, mais un livre singulier un peu longuet au propos révolutionnaire.
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Mon chat le plus bête du monde
le Mardi 27-05-2014
"Mon chat le plus bête du monde" raconte la (dure) vie de l'animal de compagnie de l'auteur. C'est un livre rigolo, idéal pour aborder le second degré avec nos enfants, car en effet le dit animal de compagnie est un éléphant ( avec une vie de chat). Et il est vrai que de voir cet éléphant se lécher consciencieusement les fesses ou avoir un air très inspiré sur sa litière est un régal, largement partagé par les jeunes lecteurs. Bref, très sympa. DD78
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Le ventre de Paris
Delphine A le Dimanche 24-01-2021
Je continue ma découverte des Rougon-Macquart d'Emile Zola, avec cette année la lecture de "Le ventre de Paris". Nous sommes ici en plein coeur de la capitale, dans ces halles énormes et débordantes, qui ont depuis malheureusement été détruites et remplacées par l'affreux forum du même nom. Florent les découvre au petit matin, perché sur la charrette d'une maraîchère. Évadé du bagne, il veut y retrouver son frère devenu charcutier, et mener une vie sans histoire. Mais c'est sans compter Lisa, la femme de ce dernier, qui derrière son aimable accueil cache la crainte de voir sa situation compromise avec ce beau-frère encombrant...
Ce que j'ai aimé d'abord, c'est de retrouver le lien avec les autres romans que j'ai lu avant : ainsi Lisa se révèle être la soeur de Gervaise, l'héroïne de "L'assommoir", et donc la tante de "Nana" et d'Etienne de "Germinal". Quant à Claude, le peintre de "L'oeuvre", il est carrément ici un des personnages secondaires. Bref, je commence à y voir un peu plus clair dans la généalogie des Rougon-Macquart, et ça j'adore ! Ce que j'ai aimé également, ce sont les descriptions gargantuesques des étales de cet énorme marché , qui finissent par vous donner l'eau à la bouche, voire même vous amener le coeur au bord des lèvres à force d'écoeurement. Zola est ici presque un peintre poète, ce qui rattrape un peu une intrigue somme toute assez simple. Bref, j'ai bien aimé !
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Mercure
le Lundi 30-04-2018
Et c'est parti pour ma lecture annuelle d'Amélie Nothomb ! Cette fois-ci je me suis laissée tenter par l'un de ses premiers livres, "Mercure", paru en 1998 (elle en a écrit une vingtaine depuis). Nous sommes sur une île au large du Cotentin au début du XXème siècle (tiens, ça ressemble à "10 petits nègres" ça !). Ici point d'invités assassins, mais une jeune fille, Hazel, qui y vit recluse avec son richissime tuteur, le vieil Omer. Défigurée pendant un bombardement, ce dernier la protège du monde. Jusqu'au jour où elle tombe malade, et où la jolie infirmière Françoise vient la soigner, solidement encadrée par les gardes du vieil homme...
On retrouve ici la verve des débuts d'Amélie, avec une situation tordue à souhait, qui n'est que le prétexte à de savoureux dialogues : en effet Françoise se rend vite compte qu'Hazel est en fait sans le savoir prisonnière, et que le gentil tuteur abuse de sa fragile protégée. Une joute verbale confronte les points de vue des 2 protagonistes, et les arguments lancés sont jubilatoires. Ne pensez pas cependant que la lecture est difficile, bien au contraire : l'auteure comme d'habitude nous pousse à la réflexion avec des mots simples.
Bref, très bien
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Le magasin de mon père
le Samedi 05-04-2014
Ce livre pour enfants est un petit bijou de tolérance et de respect, mais traité avec humour: Mustapha est le fils du marchand de tapis, et en bon commerçant, celui-ci est bien décidé à lui apprendre les langues étrangères. Mais évidemment, ça ne tente pas trop Mustapha... Jusqu'au jour où un drôle de coq va les lui faire travailler, les langues étrangères ! Bref, comment apprendre à nos enfants que nous sommes tous différents, mais que c'est ça qui est rigolo ! DD78
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Biographie de la faim
le Samedi 12-05-2012
J'ai lu "Biographie de la Faim" d'Amélie Nothomb, et j'ai bien aimé. C'est bien d'une biographie dont il s'agit, comme son titre l'indique, qui se situe après "La métaphysique des tubes", et juste avant "Ni d'Eve ni d'Adam". Amélie vit ses dernières années au Japon, avant de continuer son enfance en Chine, à New-York, et au Bangladesh. Et la faim dont parle le titre, c'est celle qu'elle a à vivre et à découvrir le monde, avec toute la dimension que cela peut prendre lorsque l'on est encore une enfant. Comme je l'ai déjà dit, Nothomb n'est jamais aussi bonne que lorsqu'elle parle d'elle. Et dieu merci, elle a eu une vie passionnante ! Bien sur elle appuie le trait pour bien forcer ceux de son personnage, mais les anecdotes sont prenantes, jamais futiles, parfois drôles, voir dramatiques... Je recommande !!!DD78
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Suite française
Delphine A le Dimanche 15-09-2024
Ce livre a une histoire incroyable : il a été écrit par Irène Némirovsky durant la guerre, sur des cahiers aux petites lignes toutes serrées, lorsque celle-ci se cachait avec sa famille des persécutions nazies. Arrêtée devant ses petites filles, elle est morte quelques mois plus tard, assassinée dans une chambre à gaz. Ses enfants ont été traqués jusqu’à la fin de la guerre, emmenant cependant avec elles les cahiers presque illisibles. Elles les ont mises dans un coin après la Libération, pour ne plus y toucher jusqu’au début des années 2000. Et là, prenant leur courage à deux mains pour les déchiffrer, elles ont découvert la dernière œuvre de leur mère, « Une suite française »…
Initialement prévue en cinq parties, Irène n’a eu le temps d’en écrire que deux : « Tempête en juin », qui à travers une foule de personnages nous raconte l’Exode, dans ce qu’il a eu de plus beau mais surtout de plus nauséabond ; et « Dolce », qui reprenant quelques acteurs du début du livre décrit l’arrivée de l’Occupant dans un petit village de campagne. Si la première partie est incisive et implacable, la seconde se veut plus romanesque (mais heureusement beaucoup moins que l’affreuse couverture de l’édition qu’il m’a été donné de lire !). Le livre est très bien construit, l’écriture belle, et on ne peut que regretter de ne jamais en connaitre la suite.
Une lecture qui m’a en tout cas beaucoup émue.
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Le soleil des Scorta
le Lundi 29-01-2018
J'ai eu de la chance cette semaine, je suis partie en Italie, dans les Pouilles plus exactement. En effet, dans "Le soleil des Scorta" de Laurent Gaudé, on découvre les paysages arides de cette terre entre 2 mers, où seuls poussent les oliviers centenaires. C'est là que vit tant bien que mal la famille Scorta, dans le petit village reculé de Montepuccio. Il y a Domenico et Guiseppe, les 2 frères au lourd passé, Rafaele, l'ami qui fait parti de la famille, et Carmela, la soeur, celle qui a compris que pour sortir de la pauvreté il fallait avoir des idées et oser les atteindre... On suit le destin de cette famille singulière dans un pays qui l'est tout autant, et on voyage, on voyage dans sa tête. L'écriture est belle quoique parfois à mon avis un peu maladroite, mais bon, Goncourt 2004, ce n'est que mon humble avis. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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Ensemble, c'est tout
le Samedi 10-11-2018
C'est un livre simple et sa simplicité est rafraîchissante. N'est-ce pas dans les petites choses, dans la fidélité du quotidien, dans la reconnaissance que l'on attend de ceux qu'on aime, jusque dans la forme d'un toast bien découpé, que nous manquent dans la réalité ces marques d'amour ? N'est ce pas dans ces petits moments que l'on désire trouver le fondement du bonheur ? Dans les gestes et pas seulement dans les discours ? Dans le don et la bienveillance et pas dans l'accomplissement d'un bien-être autocentré ? Comment aimer ? Anna Gavalda nous propose une réponse : aimer, c'est être présent.
le Dimanche 21-10-2018
"Ensemble, c'est tout", d'Anna GAVALDA. Oui, je sais, Anna GAVALDA. Mais comme j'avais bien aimé le film, et que le roman m'avait chaudement été recommandé par "elles-se-reconnaitront", je me suis lancée.
Camille est un petit bout de femme toute fragile, qui vit dans une chambre de bonne en faisant des ménages la nuit tombée. Franck est un cuistot doué mais un peu brutal, qui ne sait pas trop quoi faire avec Paulette, sa grand-mère qui perd la tête (ça rime). Philibert est maladivement timide, connait tout de l'histoire de France, et accessoirement habite un 400m2 près du Champ de Mars. C'est quatre-là vont se trouver, s'apprécier, s'aimer, et être bien ensemble, c'est tout...
Alors... les points positifs : le livre se lit très bien, les personnages sont attachants, parfois touchants, et on aime découvrir et suivre leurs vies. Par contre ça ne vole pas bien haut quand même, et l'ensemble n'est pas très réaliste : on a parfois l'impression d'être dans un téléfilm. Et puis c'est long... 600 pages pour ce qui aurait pu être raconté en 2 fois moins, c'est je trouve cher payé.
Bref, j'ai essayé, mais je ne suis pas tombée sous le charme, tant pis.
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Antéchrista
le Samedi 06-02-2016
Ah, enfin un livre d'Amélie Nothomb pas trop mal ! Blanche est une jeune fille terne et renfermée qui ne connait personne. Lorsqu'elle croise le regard de Christa, une rayonnante camarade de fac, elle pense avoir enfin trouver l'amie tant attendue. Mais elle est en fait tombée dans le piège d'un être perfide et manipulateur, qui lui prendra beaucoup de choses... La lecture est courte et facile, mais surtout cynique à souhait. Blanche a parfaitement conscience du pétrin dans lequel elle a été se fourrer, et regarde avec distance toutes les ruses employées par Christa pour la manipuler elle et son entourage. Heureusement, tout est bien qui finit bien, ce qui est je l'avoue ici particulièrement jouissif. Bref, pas mal !
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